Le téléjournalisme citoyen et le photoreportage amateur, c'est fini au conseil communal de Charleroi. Pour être autorisé (???) à prendre des images ou du son durant le débat public, il faudra désormais détenir une carte de presse. Ou obtenir une dérogation du bourgmestre.
À l'ordre du jour de la séance du conseil de ce mercredi, la majorité tripartite a inscrit l'adoption d'un nouveau règlement organisant le fonctionnement des médias au sein de l'assemblée (Les médiasw sous contrôle PS!). Le projet est porté par les trois chefs de groupe PS (Gérard Monseux), MR (Olivier Chastel) et cdH (Véronique Salvi). L'objectif est de préserver la sérénité du débat.
Pour la conseillère communale d'opposition Sofie Merckx (PTB), il s'agit au contraire d'un nouveau pas de recul de la démocratie. «À Charleroi, la tripartite au pouvoir cultive l'art de l'opacité, dit-elle. Au lieu d'organiser la transparence, elle se protège de l'opinion publique. Que des gens veuillent savoir ce qui se passe et ce qui se dit au conseil communal, cela nous semble normal. Nous ne comprenons pas en quoi cela peut déranger les membres du conseil communal.»
Le PTB entend proposer au collège l'organisation de la retransmission en direct des débats du conseil communal. «Comme cela se fait à la Chambre des représentants où il est possible d'entendre la réponse d'un ministre à une question parlementaire ou la position de son gouvernement dans un débat de société! À Charleroi, c'est à reculons que l'on avance dans le domaine de l'information au citoyen: le compte rendu intégral du conseil communal a été supprimé, il faut se contenter de textes de synthèse ou prendre le temps de chercher le propos dans les enregistrements. Alors que la ville de Liège met en ligne son budget, Charleroi n'en fait rien. Nous estimons qu'il faut renforcer la clarté. C'est comme cela que l'on sert la démocratie! Nous nous demandons enfin sur base de quels critères le bourgmestre va octroyer des dérogations. Car tout est laissé à sa seule appréciation!»