Dans "SOLIDAIRE", hebdomadaire du Parti du Travail de Belgique (Ptb), paraissant tous les jeudis :
La bataille des salaires
Vous gagnez trop ? Oui, si on en croit votre patron. La fédération patronale FEB trouve que nos salaires « dérapent » : 3,9 % de hausse en deux ans. En réalité si on enlève l'indexation automatique (3,4 %), votre salaire aurait augmenté réellement de 0,5 %.
0,5 %, c'est encore beaucoup trop si on le compare à nos voisins, disent nos top-managers. Dont les revenus totaux, bonus inclus, ont eux augmenté trois fois plus que l'inflation1.
Ces top-managers oublient de dire que nos salaires ont augmenté moins qu'aux Pays-Bas et en France. Et que c'est l'Allemagne qui fait tirer la moyenne dangereusement vers le bas. Ils rêvent d'importer complètement ce modèle : d'un côté, un quasi-blocage des salaires pour ceux qui ont un emploi fixe, de l'autre une augmentation vertigineuse des emplois précaires. Aujourd'hui, près de deux millions de travailleurs allemands gagnent moins de cinq euros de l'heure.
Résultat : la consommation intérieure est faible, on mise tout sur les exportations, les multinationales voient leurs profits exploser au même rythme que la pauvreté chez les travailleurs.
Pieter Timmermans, le patron des patrons belges, nous demande de nous « accrocher au wagon de l'Allemagne »2. Et c'est sur cette voie qu'il veut négocier un nouvel accord interprofessionnel d'ici la Noël.
D'un côté, la FEB plaide pour une forte modération salariale. Aussi en s'en prenant à l'index : « Je ne plaide pas pour une suppression de l'index, mais plutôt pour une utilisation intelligente de celui-ci » a ainsi déclaré Timmermans. Intelligente pour le patronat ? Veut-il retirer certains produits de l'index ? Veut-il généraliser les systèmes « all-in », qui limitent les augmentations salariales à une marge stricte, indépendante de l'inflation ?
Pour faire de la Belgique une Allemagne sur Meuse et Escaut, le patronat veut aussi s'attaquer au statut des travailleurs, pour faire pression sur les salaires. On l'a vu à Carrefour où, avec la restructuration, on a fait transférer des caissières d'une commission paritaire à une autre, avec baisse de salaires. On le voit aujourd'hui à Brink's où on veut faire passer les employés au statut ouvrier moins favorable. On le voit encore avec l'augmentation des intérimaires et des contrats temporaires.
La bataille des salaires, qui s'engage avec les négociations de l'accord interprofessionnel, est vraiment cruciale. Il est bon de rappeler dans ce contexte que 18 entreprises du Bel20 ont fait un bénéfice cumulé de 10,3 milliards d'euros au premier semestre 2010, soit plus du double qu'un an auparavant (4,3 milliards).3
Il est donc logique que les travailleurs demandent des augmentations salariales brutes au-dessus de l'index. Et oui, on a besoin d'un +accord interprofessionnel où secteurs forts et faibles obtiennent ensemble des avancées pour tous. Comme une augmentation du salaire minimum et le prolongement des conventions sur les prépensions. Car de plus en plus de patrons veulent disperser le socle commun de tous les travailleurs.
1. Baromètre socio-économique de la FGTB, 8 novembre 2010 2. Ter Zake, 8 novembre 2010 3. Frank Roels, De Wereld Morgen, 28 septembre 2010
Etats-Unis :: La popularité d'Obama en baisse
Ce mardi 2 novembre, les Américains votent pour renouveler la totalité de la Chambre et un tiers du Sénat, ainsi que la plupart des gouverneurs d'États. A ce stade, les résultats ne sont pas encore connus mais tous les sondages annoncent une chute importante pour Obama et les démocrates.
Après deux ans, les Américains en auraient-ils déjà assez d'Obama ? Alors qu'en 2008, l'enthousiasme était énorme, avec parfois une composante irrationnelle et mystique ? Certes son programme était modéré, mais il incarnait un renouveau, une véritable purification après Bush, une absolution pour les péchés de l'esclavage et du racisme. La possibilité d'avoir un président noir relevait du miracle, il fallait y croire. La mobilisation pour la campagne d'Obama donna lieu à un mouvement de base sans précédent. Mais après les élections, ce mouvement a disparu presque instantanément, il ne s'est pas mobilisé pas pour défendre les plans d'Obama. Le mot d'ordre informel est « laissez le président travailler, donnez-lui le temps ».
Le messie n'a pas pu faire de miracle
Petit à petit, la réalité tempère l'enthousiasme des débuts. Déjà en 2008, en pleine campagne présidentielle, c'est un Obama à l'unisson avec son opposant McCain qui a soutenu le don de 700 milliards aux Banques. Après les élections, ce genre de cadeaux continuera sous la justification de sauver de la faillite de multinationales comme General Motors. Des mesures fortement critiquées par les travailleurs de droite comme de gauche. Les uns, choqués qu'il y ait tant d'argent pour sauver les grands tandis que les petites gens étaient laissés dans la misère. Les autres y voyant une infraction aux principes de « Saint Marché Libre », une forme de « socialisme ». Plus tard, le plan de 787 milliards de dollars censé stimuler l'économie et l'emploi n'a pas eu d'effets spectaculaires. Le chômage est resté important : début octobre on comptait 14 millions de chômeurs aux Etats-Unis, soit 9,8 % des actifs. Si on compte les gens qui ne travaillent que mi-temps et ceux éliminés des statistiques car chômant depuis plus que 4 semaines (!), ce sont 17 % des actifs qui sont au chômage. Le nombre d'emplois continue à diminuer : 105 000 perdus entre 2007 et 2009. Obama peut argumenter que sans son plan d'investissement le chômage serait pire encore, argument peu convaincant pour tout ceux qui dépendent de l'aide alimentaire ou ont perdus leurs maisons. Car la crise de l'immobilier continue. Des millions de gens ont perdu leur maison et dans plusieurs États, la majorité des familles ont un crédit à payer supérieur à la valeur de leur maison.
Pour les opposants à la guerre aussi, la déception est grande. La promesse de fermeture du sinistre Camp de Guantanamo reste lettre morte. Le retrait d'Irak n'est que partiel et sert surtout à redéployer des effectifs en Afghanistan, où les opérations s'étendent maintenant vers le Pakistan. Et pour la Palestine, aucune avancée.
*Helena Jansen vit et travaille aux Etats-Unis
Le Guide du Richard (5) :: Famille de Spoelberch
À quoi ressemble la famille la plus riche de Belgique ? À une vieille famille de la noblesse contrôlant le premier producteur mondial de bière. Mais qui n'a certainement pas la gueule de l'emploi. L'emploi mis en bière leur permet de brasser des milliards.
Où dormir ?
Cher [plusieurs millions d'euros]
● WESPELAAR. L'immense domaine de Wespelaar (commune de Haecht, dans le Brabant flamand), qui date du 12e siècle et s'étend sur 90 hectares (un périmètre d'environ 5 kilomètres) est l'un des exemples les mieux conservés de parc paysager à l'anglaise du 18e siècle en Belgique. Berceau, depuis quatre générations, de la famille de Spoelberch, il avait été acquis dès 1796 par les brasseurs Artois, dont ils sont les héritiers. Trois des enfants du vicomte Werner de Spoelberch (1902-1987), Nicolas, Philippe et Sibylle, vivent dans les multiples demeures du domaine (parmi lesquels un temple, une pyramide, un pavillon chinois et
un ancien bunker). L'imposant château style renaissance du 19e siècle a été détruit en 1954 et remplacé par un château de l'architecte Pierre Barbe, dont le classicisme élégant a longtemps fait le bonheur des riches industriels. Il est occupé par Nicolas, l'aîné de la famille, dont le fils Grégoire a succédé en 2007 à son oncle Philippe au conseil d'administration d'AB Inbev.
● FLAWINNE. Olivier de Spoelberch, fils cadet de Werner, occupe le château de Flawinne, dans l'entité namuroise. Comme il est actionnaire non actif d'AB Inbev, il a eu tout le temps voulu pour superviser la rénovation de sa splendide bâtisse du 18e siècle. « C'est une grande chance, j'en ai conscience », confiait-il au Soir en 2003.
● LONDERZEEL. Le château Drietoren encore un à Londerzeel (Brabant flamand) date de 1786. Il est habité par les frères Adolf et André de Spoelberch, cousins germains de feu Werner.
Où franchir la frontière linguistique ?
Les capitalistes adorent opposer les travailleurs entre eux. Wallons et flamands, notamment. Par contre, quand ça leur rapporte, ils s'unissent sans problème au-delà des frontières (linguistiques). Depuis 1971, les deux principaux brasseurs belges, le wallon Piedboeuf (Jupiler) et le flamand Stella Artois, officiellement concurrents, avaient opéré secrètement une participation croisée. En 1987, l'enquête sur une toute autre affaire, un trafic de diamants, a mis au jour cette alliance, que les actionnaires allaient officialiser en créant Interbrew en 1988.
Du côté de Jupille (Liège), les Piedboeuf produisent de la bière depuis 1853. Leur descendant Alexandre Van Damme est administrateur d'AB Inbev. Du côté de Louvain, Sébastien Artois achète en 1717 la taverne Den Horn qui, dit-on, brasse la bière depuis 1366. Sa petite-fille lègue le patrimoine à Albert Marnef, dont hérite son neveu Edmond Willems. Les deux filles de celui-ci épousent, l'une Adolphe de Spoelberch (1839-1913), l'autre Eugène de Mevius (1857-1936). Leurs descendants forment, avec les Van Damme, les trois familles d'actionnaires historiques du groupe brassicole.
En 2004, celui-ci fusionne avec le brésilien AmBev, puis rachète en 2008 l'américain Anheuser-Busch, pour former le premier brasseur mondial sous l'appellation AB Inbev.
Où conquérir un cur noble ?
Les de Spoelberch appartiennent à une vielle famille de la noblesse, tombée dans la bière au hasard d'un mariage. Mais leurs mariages s'effectuent surtout parmi la noblesse : de Jonghe d'Ardoye (à deux reprises), de Pret Roose de Calesberg, de Neuforge, de Baillet Latour, de la Barre d'Erquelinnes, de Haas de Teichen, d'Aspremont Lynden, de Clermont-Tonnerre et autres d'Espiennes Cornet d'Elzius du Chenoy de Wal. Le vicomte Nicolas de Spoelberch est d'ailleurs administrateur du Cercle royal du parc, le cercle attitré de la noblesse belge (elle représente 70 % des membres).
Où trouver des arbres supérieurs aux hommes ?
Philippe de Spoelberch, qui a longtemps représenté sa famille au conseil d'administration d'AB Inbev, est un « collectionneur d'arbres ». Président de la Société nationale de dendrologie belge, il écrit : « Les arbres sont heureux en Belgique. » Et les travailleurs à qui on refuse de prendre racine dans sa multinationale, sont-ils heureux, eux ?
AB Inbev compte 120 000 travailleurs dans 25 pays, produisant chaque année de quoi remplir 80 milliards de chopes. Le groupe a acquis des dizaines de brasseries et de marques à travers le monde, mais liquide de nombreux sites de production et emplois pour accroître ses profits. Début 2010, il a encore annoncé un nouveau plan visant à supprimer 10 % des effectifs en Europe occidentale (soit 800 postes). Or, la fortune des familles de Spoelberch, de Mevius et Van Damme a augmenté de 12,5 milliards d'euros ces neuf dernières années. De quoi payer le salaire de ces 800 travailleurs pendant 520 ans.
Où embaucher un valet ex-Premier ministre ?
Il n'y a pas qu'à la belotte qu'un valet peut être un puissant atout. Lorsque Jean-Luc Dehaene a perdu son poste de Premier ministre, il est entré au conseil d'administration de plusieurs grandes sociétés, dont AB Inbev, afin ¬ a-t-il confié aux médias de conserver son niveau de revenu. Il est donc ouvertement à la solde de ces riches patrons, auxquels il offre ses compétences et (surtout) son influence politique. Vous vous demandiez pourquoi la Constitution européenne ¬ dont la rédaction a été confiée à la convention dont Dehaene était vice-président a de tels accents patronaux ?
Où éluder l'impôt ?
Le groupe AB Inbev possède 32 filiales dans des paradis fiscaux (Bahamas, Bélize, Bermudes, Iles Caïman, Hong Kong, Iles Vierges britanniques, Jersey, Luxembourg, Panama, République dominicaine, Singapour). Quant à sa maison-mère, Stichting Inbev, qui regroupe les actionnaires historiques belges et brésiliens (46 % du capital), elle a son siège à Rotterdam. Et chaque famille belge contrôle la Stichting Inbev depuis des sociétés luxembourgeoises.
Mais le groupe profite aussi du paradis fiscal belge. Depuis 1986, le centre de coordination Cobrew bénéficie d'un taux d'imposition tournant autour de 1 %. Et à partir de 2006, cette société a recours aux intérêts notionnels. En 2008, ce régime lui a permis d'obtenir une déduction fiscale de 205 millions d'euros.
La fortune des Spoelberch
● Fortune 20091 : 13,76 milliards (1er du top 100). Il s'agit de la fortune globale des trois familles actionnaires historiques du brasseur Interbrew, devenu AB Inbev : de Spoelberch, de Mevius et Vandamme.
● Evolution 2000-2009 : + 1 050 %.
● Taxe des millionnaires sur cette fortune : 412. 795 000 . De quoi augmenter de 100 par mois la pension de 343 996 pensionnés.
1. Selon les estimations du journaliste Ludwig Verduyn
Congo :: 50 ans d'indépendance (3)
À en croire les aventures de Tintin, les Congolais ont de la chance de voir les Belges débarquer dans leur pays. Mais, l'histoire des Belges au Congo est surtout une histoire d'exploitation et de dictature.
Il a fallu attendre plus de vingt ans après l'indépendance du Congo (1960) pour que les premiers ouvrages critiques sur l'histoire coloniale atteignent le grand public. En réalité, l'élite belge s'est incommensurablement enrichie en exploitant scandaleusement les Congolais.
Le Congo a été une véritable mine d'or pour le capital belge. Entre 1950 et 1955, au moins 25 % de tous les dividendes versés par des sociétés belges et congolaises venaient de la colonie. Pourtant, il n'y avait que 300 entreprises coloniales, sur 9 000 entreprises essentiellement belges. Cela veut donc dire qu'un peu plus de 3 % des entreprises belges étaient actives au Congo et que ces 3 % rapportaient 25 % des sommes versées aux actionnaires.
L'Union Minière, l'actuelle Umicore, était fondée en 1906 avec un capital de 10 millions de francs. Durant des décennies, l'entreprise allait être le fleuron de la Société Générale. Entre 1950 et 1959, elle réalisait un bénéfice net de 31 milliards de francs. Au cours des cinq dernières années du régime colonial, l'entreprise enregistrait 21,81 milliards de francs de bénéfices et d'avis de débit.2
Enrichis au Congo
Il n'existe pas encore d'étude examinant, de façon systématique, dans quelle mesure les actuels groupes et famille capitalistes prépondérants dans l'économie belge, doivent leur position à la colonie congolaise. Les richissimes familles Empain et Lambert, par exemple, ont disparu à l'arrière-plan et des gens comme Albert Frère ont repris leur empire. Mais il ne fait guère de doute que le colonialisme ait été pour une bonne part à la base de la fortune des Belges les plus riches et des grands groupes de capitaux.
Si nous examinons la liste des 200 familles les plus riches de Belgique, nous voyons que, parmi les 23 premières familles, 9 au moins étaient actives au Congo ou lui devaient leur capital : les familles Solvay, Emsens, Boël, Janssen, Bekaert, Lippens, Vandemoortele, Van Thillo, Bertrand, Dieryck et Van Baaren. Ensuite, dans la liste, nous tombons encore sur des noms comme Van Hool, Collinet, De Cloedt et Greindl.
La famille royale elle-même ne figure pas sur la liste, mais il est apparu clairement, entre-temps, que la base de son capital se situait au Congo. Le domaine royal aurait rapporté 50 millions de francs or et 40 autres millions entre 1900 et 1907. Soit, en valeur actuelle, quelque 450 millions d'euros en tout.3
Exploitation à gogo
En 1924, le vice-gouverneur du Congo, Moulaert, estimait qu'un travailleur de l'Union Minière coûtait annuellement entre 8 000 et 9 000 francs, alors qu'il en rapportait 50 000.4
Les coûts en nourriture d'un ouvrier moyen étaient de 62,10 francs et son salaire moyen de 65 francs. Le travailleur consacrait donc 95 % de son salaire à se nourrir.5
En 1957, il y avait 1 147 712 salariés noirs. Ils recevaient 13,9 milliards de francs, alors que 29 689 salariés européens se partageaient 12,4 milliards de francs 6
Cette énorme exploitation a été possible grâce au recours à la contrainte et à la violence. Dans un manuel destiné aux fonctionnaires de la colonie, nous pouvons lire : « Comment obtenir la collaboration d'une population oisive qui, dans son propre environnement, trouve aisément les moyens de pourvoir à ses modestes besoins sur le plan de l'alimentation, du logement et de l'habillement ? Voilà qui résume la quasi-totalité de la question coloniale. »7
En septembre 1925, un fonctionnaire territorial émet les doléances suivantes : « Les actes de violence se multiplient de jour en jour et ne laissent à la population ni liberté ni répit. ( ) Dès que ma venue est annoncée, les villages se vident comme lors de la venue d'un marchand d'esclaves. »8
Le nombre de Congolais au travail évoluait de 47 000 en 1917 à 543 957 en 1939. En 1944, le Congo comptait 691 067 personnes travaillant sous le système du travail forcé.9
Massacre de grévistes
Cette exploitation fut entretenue, entre autres, par l'absence d'enseignement supérieur et l'interdiction par l'autorité coloniale de toute activité syndicale et politique.
Il y avait un vaste réseau d'enseignement sous le colonialisme, mais il se limitait à l'école primaire. Ce n'est que dans la seconde moitié des années 1950 que les humanités et l'enseignement supérieur allaient être accessibles aux Congolais. Durant l'année scolaire 1959-1960, 9 393 écoliers congolais étaient en humanités et les bancs universitaires accueillaient à peine 763 étudiants.10
Durant toute la période coloniale, toute activité politique fut interdite aux Congolais. Il n'était pas plus question de droits syndicaux. Ainsi, le 9 décembre 1941, dans une mine de l'Union Minière, la force publique ouvrait le feu sur un groupe de grévistes accompagnés de femmes et d'enfants. Officiellement, 45 hommes, 2 femmes et 1 enfants étaient tués. Plus tard, Georges Lievens, un syndicalistes blanc qui sympathisait avec les grévistes, déclarait que 50 blessés étaient décédés car l'hôpital avait refusé de les soigner !11
Le passé historique commun de la Belgique et du Congo fait que des dizaines de milliers de familles belges ont l'un ou l'autre lien avec le Congo. Une critique réfléchie du colonialisme rapproche davantage Belges et Congolais. C'est un antidote contre le chauvinisme et le racisme. Elle nous rend vigilants face à l'establishment belge qui prétend vouloir protéger le peuple congolais contre ses propres dirigeants, pourtant démocratiquement élus, alors que ce même establishment belge s'obstine encore aujourd'hui à combattre toute critique fondée de son triste passé colonialiste.
1. Beulens F., Congo 1885-1960. Een financieel-economische geschiedenis, EPO, Anvers, 2007, pp. 599-600. . 2.P. Joye et R. Lewin, Les trusts au Congo, Bruxelles, 1961, pp. 217-219 3. Ndaywel è N.I., Nouvelle histoire du Congo. Des origines à la République démocratique, Le Cri- Afrique éditions, 2009, p. 314 4. R. Buell, The native problem in Africa, vol. 2, New York. 1928, p. 466. 5. B. Verhaeghen dans Le Congo belge durant la seconde guerre mondiale, recueil d'études, Bruxelles, 1983, pp. 447 et 455 6. Courier Hebdomadaire, Bruxelles, 22 mai 1959, pp. 10-11 7. Recueil à l'usage des fonctionnaires et des agents du service territorial au Congo belge, p. 427 8. R. Buell, op.cit., p. 466 9. E. Lejeune, « Les classes sociales au Congo », dans Remarques congolaises, 1966, p. 102 10. Site UROME 11. Marchal Jules, Travail forcé pour le cuivre et pour l'or. L'histoire du Congo 1910-1945 Tome I, Éditions Paula Belings 1999, pp. 196-199.
L'ouvrage de Tony Busselen, Demain le Congo sortira en juin 2010 aux éditions Aden. Il est déja disponible en néerlandais (Congo voor beginners, EPO)
Menacé de mort pour avoir critiqué Israël
Depuis qu'il est intervenu lors d'un débat sur la liberté d'expression, Souhail Chichah est menacé de mort, calomnié et diffamé pour ses critiques enversl'Etat d'Israël. Est-il permis d'avoir un avis sur Israël ? Si oui, c'est au péril de sa vie !
Le 20 septembre dernier à l'Université libre de Bruxelles avait lieu une conférence sur la liberté d'expression organisée par le Cercle du LibreExamen. Parmi les intervenants, Souhail Chichah, chercheur en économie à l'ULB. Depuis, celui-ci est menacé de mort, calomnié et diffamé pour avoir critiqué l'Etat d'Israël comme un « Etat raciste, colonial et ségrégationniste ». Ceux qui l'accusent ? Des personnalités et organisations juives particulièrement connues pour leur soutien à l'Etat d'Israël.
Plus que ce qui s'est passé pendant la conférence, c'est ce qui s'est passé après qui interpelle. Viviane Teitelbaum (député bruxelloise du Mouvement Réformateur) détourne le lendemain les propos de Souhail Chichah pour lui faire dire que « les Juifs venus des pays de l'Est pour fuir les nazis étaient « sales ». Il tient des propos vomitifs sur la Shoah, mais surtout il hait Israël. » Maurice Sosnowski, professeur à l'ULB et président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB), ajoute que se développe à l'ULB la « haine du juif » et qu'il a « honte qu'un assistant de notre université soit autorisé à gaver ses étudiants de propos haineux »1.
Toutes les personnes qui souhaitent se faire un avis sur ces allégations peuvent visionner la conférence en ligne2.
Depuis, la haine de certaines personnalités et organisations juives se déchaîne contre Souhail Chichah. Signalons qu'aucune plainte n'a été déposée concernant les propos qu'il a tenus lors de cette conférence. C'est plutôt dans le registre des menaces que ses détracteurs ont choisi d'agir.
D'abord, une campagne de diffamation, le qualifiant d'« antisémite et de négationniste ». À l'ULB, des pressions demandent « des mesures » (entre les lignes : le licenciement) contre Souhail Chichah. Des menaces de mort lui ont été envoyées par courrier anonyme, tel « morpion islamiste, ton heure est venue », ou encore « un musulman, une balle ; toi, dix ! »3. Comme on peut le voir, celui qui est accusé de haine raciale en est en fait la victime !
Le 4 octobre au matin, il échappe à une tentative d'agression au couteau devant son domicile. Et finalement, le 8 octobre, il est convoqué à la police pour répondre d'une plainte anonyme pour incitation à la haine raciale pour un texte écrit il y a des mois, intitulé « De la hiérarchie des races en Belgique », où il dénonce justement les dérives racistes. Mis sous une telle pression, il n'est plus aujourd'hui en mesure d'assumer ses activités professionnelles.
Dan Van Raemdonck, ancien président de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), réagit à la campagne d'intimidation contre Souhail Chichah : « Je suis juif, je n'aime donc certainement pas les antisémites. Ce n'est pas parce qu'on critique la politique d'Israël qu'on est antisémite. Je connais Souhail Chichah, c'est un chercheur qui n'a pas une vision haineuse, mais qui réfléchit au mieux vivre ensemble, à la bonne entente entre les communautés pour que les groupes ne se replient pas sur eux-mêmes. »
Est-il possible de critiquer Israël ?
Les organisations qui l'attaquent4 sont connues pour leur défense de la politique d'Israël. Si Souhail Chichah est aujourd'hui attaqué, c'est pour avoir dit lors de la conférence que l'État d'Israël est un État « raciste, ségrégationniste et colonial ». L'expression d'une opinion sur la politique guerrière d'Israël serait-elle maintenant interdite ? Peut-on encore parler d'Israël sans être taxé d'antisémitisme ? (Voir cadre)
Dans un État démocratique, Souhail Chichah comme tout citoyen doit pouvoir dire ce qu'il pense de la politique d'Israël. Que l'État hébreu est un état raciste, car il n'attribue pas les mêmes droits à sa population selon son origine. Ne peut-on pas remettre en question Israël à la lumière des discriminations que les non-juifs subissent ? Et ne peut-on dire qu'Israël est un état colonial ?
Amnesty International déclarait en 2007 : « Les lois discriminatoires et les mesures empêchant ou restreignant l'entrée dans les Territoires Palestiniens occupés des époux de Palestiniens, ont été fortement renforcées en 2006, interdisant toute possibilité de vie familiale aux Palestiniens qui épousent des personnes venues de l'extérieur des Territoires Palestiniens occupés.5» Pourtant, les colons, eux, illégalement installés, n'ont « aucune difficulté à obtenir pour leur conjoint l'autorisation d'entrer et de résider avec eux ». Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres du caractère raciste d'Israël.
La section de Comac-ULB, le mouvement des jeunes du PTB, réagit dans son bulletin d'information, et montre le caractère colonial d'Israël : « Il faut pouvoir s'insurger contre l'impunité d'un État qui, depuis 1947, ne viole pas moins de 34 résolutions de l'ONU. Il faut pouvoir continuer à condamner la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie, le morcèlement des territoires palestiniens, les expropriations forcées et destructions d'habitations, la construction du mur de séparation, l'annexion de Jérusalem-Est, la négation du droit au retour des réfugiés, le blocus contre Gaza »
Antisémitisme et antisionisme
L'antisémitisme est le racisme à l'égard des juifs. Le négationnisme, qui consiste à nier ou à minimiser fortement l'importance du génocide contre les juifs pratiqué par l'Allemagne nazie et l'existence des chambres à gaz en particulier, en est une figure courante. Tous deux sont aujourd'hui condamnés par la loi belge.
L'antisionisme désigne l'opposition politique au projet sioniste visant la construction et l'expansion d'un État juif en Palestine. L'antisionisme refuse l'existence d'Israël en tant qu'État juif sur un territoire qui comporte près d'un quart de citoyens non juifs et dénonce les discriminations dont sont victimes ces minorités.
L'antisémitisme est un racisme, l'antisionisme est un anticolonialisme et un antiracisme.
Le soutien à Souhail Chichah s'organise
Une pétition s'est lancée « contre l'intimidation intellectuelle à l'ULB » pour inciter l'ULB à réhabiliter Souhail Chichah. Elles existent en version papier et internet. La version papier tourne dans les auditoires et via différents stands organisés par Comac. Vous pouvez la signer online : http://8387.lapetition.be ...
Ecolo :: Josy Dubié démissionne du Bureau politique
Josy Dubié, ancien reporter de la RTBF, ancien sénateur Ecolo, membre du Bureau politique, claque la porte du parti écologiste. Il s'en explique dans une lettre de démission. Certains ténors du parti réagissent en évitant le débat de fond. Jusque quand ?
« Je quitte un parti qui parvient à rassembler des centaines de militants pour sauver les bébés phoques ou la banquise, mais pas plus d'une grosse vingtaine de ploucs ( ) pour s'opposer, avec les syndicats de toute l'Europe, au démantèlement des "acquis sociaux" (un gros mot pour les libéraux), fruit du combat séculaire de millions de travailleurs ! (Josy Dubié parle de la grande manifestation syndicale européenne du 29 septembre dernier, NdlR) ». C'est par ces mots que Josy Dubié a annoncé sa démission à la direction d'Ecolo. Indépendamment de ce qu'on pourrait penser de certains de ses choix ou positions, sa démission interpelle de nombreux militants et sympathisants écologistes.
Depuis la prise de commande du parti par Jean-Michel Javaux, Ecolo se profile comme un parti « responsable » aux yeux de certains cercles huppés de la société. Javaux déclarait l'année passée dans le quotidien flamand De Standaard (02/05/2009) : « Beaucoup de membres de mon parti sont actifs dans des organisations de soutien aux sans-papiers ou dans les syndicats. Avec quelques autres, je me concentre sur les thèmes économiques. Nous ne manquons pas une réunion de l'organisation wallonne des employeurs. Je reviens juste de chez McKinsey et plus tard cette semaine, je déjeune avec le président de la Fédérations des entreprises de Belgique (FEB), Thomas Leysen ».
Cette citation n'est pas anecdotique. Pour Javaux, « se concentrer sur les questions économiques » se résumerait à rencontrer les organisations patronales. Les membres de son parti actifs quotidiennement dans les syndicats ne seraient pas une priorité pour discuter d'économie. Ils sont pourtant les tout premiers acteurs économiques. Et que dire des organisations de soutien aux travailleurs sans-papiers ? N'ont-elles rien à dire non plus sur les questions économiques ?
Sortir du cadre ou rester dans le carcan de l'économie de marché ?
« Le système capitaliste aggrave partout les fractures sociales. Qui s'en soucie ? », déclare encore Josy Dubié. Mais sa critique n'est pas nouvelle. Il avait déjà mis son parti en garde sur ses dérives droitières : « Lutter contre la dégradation environnementale, c'est lutter contre la dictature du marché. Il est aberrant d'imaginer uvrer à la protection de l'environnement sans prendre en compte cette dimension. Et là aussi, j'ai une critique fondamentale à adresser à mon parti. Nous avons lancé à grands frais l'idée d'une "Union nationale pour le climat", où il est prévu que tout le monde doit se mettre d'accord : partis politiques, syndicats, employeurs. C'est un document de 32 pages tout de même, qui compte un seul paragraphe, de cinq lignes et demie, à propos de la justice sociale. ». Voilà ce qu'il déclarait déjà en 2007.
Et à raison. La politique des écologistes ressemble de plus en plus à faire du vert sans toucher à l'économie de marché et à la logique de profit maximum. Ceci conduit les verts à prendre des mesures qui dans les faits sont anti-écologiques et anti-sociales quant ils montent au gouvernement. Par exemple, que ce soit à Bruxelles ou en Wallonie où Ecolo est au gouvernement , la situation des transports en commun (STIB, TEC et De Lijn) ne s'améliore pas. Au contraire. Sans la pression des syndicats, les TEC auraient connu des réductions de services et des licenciements. A Bruxelles, le prix du ticket ne cesse de grimper. Les abonnés de la STIB ont vu le prix de leur abonnement augmenter de 7,5 % le 1er février dernier !
« Oui, mais les caisses sont vides ! », « Oui mais les autres partis ne veulent pas », etc. La direction d'Ecolo montre qu'elle ne veut pas sortir du cadre. Ne pas sortir du cadre du rapport de force parlementaire, alors que les avancées sociales majeures de notre société ont été obtenues par le mouvement social et le rapport de force dans la rue. Ne pas sortir du cadre de la logique de profit, alors que le problème n'est pas le manque de moyens mais l'absence de volonté politique d'aller les chercher là où ils sont. Pour rappel, Electrabel paie 0,04 % d'impôt sur ses millions de bénéfices et les millionnaires de ce pays ne vivent aucune forme d'imposition.
Ecouter les syndicats ou les patrons
L'attitude du Parti Vert Européen (PVE) lors du second tour des élections présidentielles au Brésil a constitué l'élément de trop qui a conduit Josy Dubié à la démission : « Le PVE a ( ) choisi de soutenir la ligne de la candidate écologiste brésilienne. [Elle] qui a refusé de choisir entre la candidate (Dilma, NdlR) soutenue par tout ce que le Brésil compte de progressistes, Mouvement des Sans Terre en tête, et celui soutenu par l'oligarchie et les milieux les plus conservateurs et réactionnaires, évêques locaux et pape Benoît 4x4 en priorité ! ».
Aujourd'hui, Javaux essaie de minimiser l'événement. Pourtant, celui-ci est symptomatique. Ecolo est face à des choix. La direction actuelle du parti vert tente de mettre un écran de fumée sur les choix à faire. Elle suit une logique « ni droite ni gauche », une logique « j'écoute les syndicalistes et les patrons, ils sont tous mes amis ». Pourtant, cette logique élude en fait le point que le mouvement social a des intérêts contradictoires avec le monde patronal. Elle élude le fait que l'économie de marché est destructrice pour l'environnement. Elle élude le fait que c'est dans le rapport de force développé par le monde du travail que notre société a pu connaître certains progrès sociaux et environnementaux.
En d'autres mots, l'avenir nous dira si Ecolo se veut avant tout à l'écoute de ses membres actifs dans les syndicats, dans les organisations tiers-mondistes et de soutien aux travailleurs sans-papiers, ou d'abord à l'écoute de la Fédération des entreprises de Belgique, des cabinets McKinsey et du monde du profit. De ce choix dépendra beaucoup l'évolution du parti.
Le S-E-X pour faire fondre Tina
En ce mois de décembre, mieux vaut ne pas mettre sa tête dans la neige, ou plutôt dans le sable.
Côté politique, les interminables négociations en cours pourraient déboucher pour Noël sur la convocation de nouvelles élections qui ne résoudront rien, ou sur une grande réforme de l'Etat aux contours dangereux.
Côté économique, le spectre de la spéculation et de la crise dans la zone euro se rapproche de chez nous : après la Grèce, l'Irlande est dans la tourmente avant sans doute le Portugal. La chute de l'euro n'est plus un scénario inimaginable.
Si on voulait nous rendre indifférent, voire nous dégouter de la politique et nous faire peur, on ne pourrait pas faire beaucoup mieux.
Au nom de Tina – There Is No Alternative (il n'y a pas d'alternative) –, les gouvernements d'Europe veulent nous faire avaler les plans d'austérité. Au nom de Tina, les partis en Belgique qui ne sont pas ouvertement séparatistes appellent à accepter une réforme de l'Etat qui avaliserait une scission progressive des impôts, de la sécurité sociale et du pays.
Tina, c'est – en Europe comme en Belgique – un autre mot pour appauvrissement pour le plus grand nombre, tandis que quelques-uns, les plus riches, restent hors d'atteinte. Tina c'est le repli sur soi pendant que les multinationales étendent leur pouvoir sur toute l'Europe.
Mais les peuples ne sont pas indifférents et descendent dans la rue pour vaincre la peur d'un avenir incertain. « Taxez les riches, pas les pauvres », scandaient ainsi samedi dernier 100 000 Irlandais dans les rues de Dublin.
Il y a aussi les Portugais, qui ont connu la grève générale, le 24 novembre, la plus large de leur histoire : 75% des salariés étaient en mouvement. A Rome, ce sont des dizaines de milliers de gens qui sont descendus dans la rue pour l'emploi des jeunes.
En Belgique, la tempête se rapproche. Communautaire comme économique.
Aussi le défi du PTB en décembre de distribuer plus d'un million de dépliants dans une campagne contre la division du pays et pour la solidarité prend tout son sens. Pour vaincre l'indifférence et la peur chez le plus grand nombre. Pour faire entendre un autre son de cloche : « Le problème n'est pas la langue, mais le S-E-X ».
La forme de la campagne s'est voulue interpellante , pour provoquer le débat sur le fond. Le Soir l'a écrit lundi (29 novembre) : « Si le Parti du travail de Belgique reste considéré comme un "petit parti" de gauche, sa politique de communication, provocante, ludique, bat celle de ses grands concurrents. Sa dernière affiche en est un exemple. Le PTB mène une campagne bilingue axée sur le communautaire. Ils ont décidé de parler SEX… comme Sécurité sociale, Emploi et Xénophobie, soit "les vrais problèmes qui préoccupent les gens". La xénophobie étant comprise aussi comme la tentative de monter les travailleurs flamands, wallons et bruxellois les uns contre les autres. »
En bref : le S-E-X pour faire fondre Tina… car la nouvelle campagne du PTB avance aussi nos propositions pour faire payer les millionnaires. Et pas le voisin flamand, bruxellois ou wallon.
Dossier Top 50 :: 50 sociétés, 14,3 milliards de ristournes fiscales
Entreprises belges ou filiales belges de multinationales étrangères, elles réalisent des bénéfices gigantesques. Mais, dans notre paradis fiscal pour riches, elles ne payent en moyenne que… 0,57 % d'impôts.
Après nos révélations de ces dernières semaines sur le peu d'impôts payés par ArcelorMittal, Janssen Pharmaceutica ou Electrabel, nous pensions être au bout de nos surprises. Pourtant, le classement exclusif que nous vous livrons ici montre que ces cas ne sont pas exceptionnels parmi les grandes entreprises de notre pays.
Ce classement se base sur un calcul assez simple. Dans notre pays, le taux de l'impôt des sociétés est officiellement de 33,99 %. Mais c'est sans compter avec les nombreuses déductions fiscales qui sont autant de cadeaux grevant les recettes de l'État. Nous avons donc comparé l'impôt réel payé par ces sociétés à l'impôt qu'elles auraient payé si elles avaient été vraiment soumises au taux de 33,99 %. La différence entre ces deux montants, c'est ce que nous appelons la ristourne fiscale. Nous avons ainsi retenu les cinquante sociétés belges ayant obtenu les plus grosses ristournes fiscales.
Ces sociétés affichent ensemble un bénéfice total de 42,7 milliards d'euros, sur lequel elles payent à peine 0,2 milliard d'impôts. Soit un taux d'imposition de 0,57 %. Si elles avaient payé le taux normal de 33,99 %, les caisses de l'état se seraient alourdies de 14,3 milliards.
Et même si l'on maintenait la déduction des « revenus définitivement taxés », pourtant discutables (lire Le catalogue de Saint-Nicolas) et celle des pertes antérieures, mais en supprimant les autres déductions, l'Etat gagnerait encore 9,9 milliards.
9,9 ou 14,3 milliards, ces montants ne vous disent peut-être pas grand-chose, à part qu'ils sont énormes. Voici un point de repère éclairant : en 2009, l'impôt payé par toutes les sociétés du pays a atteint 8,1 milliards d'euros.
Pour l'exprimer autrement : en contraignant cinquante grosses sociétés à payer… l'impôt normal, on aurait déjà trouvé une partie substantielle des 22 milliards nécessaires pour combler le déficit belge d'ici 2015.
Si certains estiment, pour l'une ou l'autre raison, qu'il faut maintenir les cadeaux à ces entreprises, ils peuvent verser le montant de leur choix sur le compte de Saint Nicolas 271-2345569-24 avec la mention « Une Saint-Nicolas pour les multinationales ». Attention, ce versement n'est pas fiscalement déductible.
Consultez ici le dossier complet en pdf.
Top 50 des plus grosses ristournes fiscales
A | B | C | D | E [C x 33,99%] | F [E-D] | G [D/C] |
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Rang | Nom | Bénéf. avant impôt | Impôt effectif | Impôt "normal" | Cadeau fiscal | Taux impôt |
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1 | ANHEUSER-BUSCH INBEV | 6.378.211.000 € | 0 € | 2.167.953.919 € | 2.167.953.919 € | 0,00% |
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2 | EXXONMOBIL PETROLEUM & CHEMICAL | 5.047.887.000 € | 1.019 € | 1.715.776.791 € | 1.715.775.772 € | 0,00% |
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3 | INBEV BELGIUM | 3.973.315.000 € | 0 € | 1.350.529.769 € | 1.350.529.769 € | 0,00% |
|
4 | UNILIN HOLDING BVBA | 3.265.484.000 € | 0 € | 1.109.938.012 € | 1.109.938.012 € | 0,00% |
|
5 | GROUPE BRUXELLES LAMBERT | 3.186.000.000 € | 0 € | 1.082.921.400 € | 1.082.921.400 € | 0,00% |
|
6 | SUEZ-TRACTEBEL | 2.284.767.000 € | 489.000 € | 776.592.303 € | 776.103.303 € | 0,02% |
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7 | HEWLETT-PACKARD COORDINATION CENTER | 2.150.509.000 € | 8.489.000 € | 730.958.009 € | 722.469.009 € | 0,39% |
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8 | ELECTRABEL | 1.550.653.000 € | 557.000 € | 527.066.955 € | 526.509.955 € | 0,04% |
|
9 | PUBLIGAZ - PUBLIGAS | 1.326.875.000 € | 0 € | 451.004.813 € | 451.004.813 € | 0,00% |
|
10 | ARCELORMITTAL FINANCE AND SERVICES BELGIUM | 1.288.708.000 € | 0 € | 438.031.849 € | 438.031.849 € | 0,00% |
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11 | ETABLISSEMENTS DELHAIZE FRERES ET CIE LE LION | 988.627.000 € | -375.000 € | 336.034.317 € | 336.409.317 € | -0,04% |
|
12 | GLAXOSMITHKLINE BIOLOGICALS | 1.088.416.162 € | 76.484.141 € | 369.952.653 € | 293.468.512 € | 7,03% |
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13 | GDF SUEZ CC | 842.555.000 € | 1.292.000 € | 286.384.445 € | 285.092.445 € | 0,15% |
|
14 | ING BELGIUM | 1.131.430.000 € | 130.734.000 € | 384.573.057 € | 253.839.057 € | 11,55% |
|
15 | BASF ANTWERPEN | 579.178.000 € | 126.000 € | 196.862.602 € | 196.736.602 € | 0,02% |
|
16 | IKEA SERVICE CENTRE | 446.375.000 € | 82.000 € | 151.722.863 € | 151.640.863 € | 0,02% |
|
17 | DOLOMIES DE MARCHE-LES-DAMES SA | 378.634.000 € | 2.863 € | 128.697.697 € | 128.694.834 € | 0,00% |
|
18 | CARSPORT | 370.681.000 € | 18.879 € | 125.994.472 € | 125.975.593 € | 0,01% |
|
19 | MEDTRONIC EUROPE | 368.647.000 € | 0 € | 125.303.115 € | 125.303.115 € | 0,00% |
|
20 | RAFFINERIE TIRLEMONTOISE | 340.255.000 € | 0 € | 115.652.675 € | 115.652.675 € | 0,00% |
|
21 | FORTUM PROJECT FINANCE | 274.681.000 € | 1.972 € | 93.364.072 € | 93.362.100 € | 0,00% |
|
22 | DEXIA INVESTMENT COMPANY | 264.295.000 € | 0 € | 89.833.871 € | 89.833.871 € | 0,00% |
|
23 | SOLVAY | 264.812.000 € | 0 € | 90.009.599 € | 90.009.599 € | 0,00% |
|
24 | BELGACOM | 244.110.000 € | 5.955 € | 82.972.989 € | 82.967.034 € | 0,00% |
|
25 | STATKRAFT TREASURY CENTRE | 220.660.000 € | 1.779.000 € | 75.002.334 € | 73.223.334 € | 0,81% |
|
26 | UMICORE | 194.516.000 € | 0 € | 66.115.988 € | 66.115.988 € | 0,00% |
|
27 | TYCO ELECTRONICS RAYCHEM | 220.504.000 € | 4.679.000 € | 74.949.310 € | 70.270.310 € | 2,12% |
|
28 | KBC GROUPE - KBC GROEP | 139.431.000 € | 0 € | 47.392.597 € | 47.392.597 € | 0,00% |
|
29 | EXXONMOBIL BELGIUM FINANCE | 197.731.516 € | 1.164.193 € | 67.208.942 € | 66.044.749 € | 0,59% |
|
30 | SOFINA | 199.964.000 € | 2.061.000 € | 67.967.764 € | 65.906.764 € | 1,03% |
|
31 | COBREW | 190.693.000 € | 2.089 € | 64.816.551 € | 64.814.462 € | 0,00% |
|
32 | BSS Investments | 190.848.000 € | 141.000 € | 64.869.235 € | 64.728.235 € | 0,07% |
|
33 | STATOIL ASA | 189.577.000 € | 0 € | 64.437.222 € | 64.437.222 € | 0,00% |
|
34 | UCB | 185.871.000 € | 23.000 € | 63.177.553 € | 63.154.553 € | 0,01% |
|
35 | EDF INVESTISSEMENTS GROUPE | 191.194.000 € | 2.106.000 € | 64.986.841 € | 62.880.841 € | 1,10% |
|
36 | COORDINATIE CENTRUM NESTLE | 183.458.000 € | 472.000 € | 62.357.374 € | 61.885.374 € | 0,26% |
|
37 | KBC CREDIT INVESTMENTS | 181.876.000 € | 0 € | 61.819.652 € | 61.819.652 € | 0,00% |
|
38 | BASF COORDINATION CENTER | 182.989.000 € | 2.213.000 € | 62.197.961 € | 59.984.961 € | 1,21% |
|
39 | BAYER ANTWERPEN | 191.957.000 € | 5.736.000 € | 65.246.184 € | 59.510.184 € | 2,99% |
|
40 | SABAM | 174.490.000 € | 9.952 € | 59.309.151 € | 59.299.199 € | 0,01% |
|
41 | MOUTERIJ ALBERT | 169.076.000 € | 0 € | 57.468.932 € | 57.468.932 € | 0,00% |
|
42 | AGFA-GEVAERT | 172.428.000 € | 31.000 € | 58.608.277 € | 58.577.277 € | 0,02% |
|
43 | SOCOFE | 175.323.000 € | 1.329.000 € | 59.592.288 € | 58.263.288 € | 0,76% |
|
44 | ACKERMANS EN VAN HAAREN | 165.857.000 € | 240.000 € | 56.374.794 € | 56.134.794 € | 0,14% |
|
45 | HOLCIBEL | 169.660.114 € | 2.197.352 € | 57.667.473 € | 55.470.121 € | 1,30% |
|
46 | ELSTHER HOLDING NV | 162.978.000 € | 120.000 € | 55.396.222 € | 55.276.222 € | 0,07% |
|
47 | PAVA HOLDING NV | 162.942.000 € | 118.000 € | 55.383.986 € | 55.265.986 € | 0,07% |
|
48 | ARCELOR MITTAL BELGIUM HOLDING | 165.024.000 € | 1.011.000 € | 56.091.658 € | 55.080.658 € | 0,61% |
|
49 | INTERFIN | 161.524.000 € | 490 € | 54.902.008 € | 54.901.518 € | 0,00% |
|
50 | PFIZER | 159.719.000 € | 0 € | 54.288.488 € | 54.288.488 € | 0,00% |
|
TOTAL |
| 42.735.395.792 € | 243.341.905 € | 14.525.761.030 € | 14.282.419.125 € | 0,57% |
Source : comptes annuels déposés à la Banque nationale pour l'année 2009.
Immigration :: Pourquoi les Roms viennent en Belgique
Le gouvernement flamand déballe un « plan Rom » et le mayeur de Gand, Daniel Termont (sp.a) estime que sa ville « déborde » (sic). Mais les Roms sont bien des habitants de l'Union européenne, non ? Pourquoi s'enfuient-ils de chez eux ? Un exemple de la misère et du racisme en Slovaquie.
En 2010, Luk Dewulf, un journaliste de la chaîne de TV régionale AVS, a suivi à la trace des Roms gantois en Slovaquie et a ainsi monté tout un reportage édifiant intitulé « Roma Basta ! » « Ce que j'ai vu là-bas, à Lunik 9, je ne l'avais encore jamais vu nulle part, pas même en Afrique du Sud ou au Congo », témoigne le journaliste. Dans ce quartier misérable juste en dehors de Kosice, 7 000 Roms sont logés dans 14 blocs d'appartements délabrés, souvent à trois familles par appart. Généralement, l'électricité fait défaut et il n'y a de l'eau que deux fois par jour. Les enfants tombent malades parce qu'il pleut à l'intérieur. Entre-temps, on a déjà démoli deux blocs d'appartements et des dizaines de familles sont dans la rue.
Aucune alternative n'est prévue. 95 % des Roms de Lunik 9 sont sans travail et ne touchent pas d'indemnités de chômage. Les familles vivent des allocations familiales, très maigres. Luk Dewulf a filmé une famille qui n'avait plus rien mangé depuis quatre jours. « Nous n'avons rien, nous ne pouvons quand même pas aller voler ? » Denisa est enceinte de cinq mois. La grossesse n'évolue pas bien, mais elle n'a pas les 7 euros nécessaires pour une échographie. La famille cuisine deux fois par semaine, ou trois fois quand c'est possible. « Le communisme était bien », dit un ouvrier sans travail de Jasov, dans « Roma Basta ! ». « Dans les années 70, nous avions au moins du travail, nos enfants allaient à l'école. » Mais, depuis les années 90, la fracture entre riches et pauvres éclate et les Roms sont les toutes premières victimes.
Vivre parmi les rats
Dans le village de Kecerovce, le maire Anna Bombarova a raconté à une équipe de volontaires de Gand que 70 % des 300 habitants « blancs » du village avaient du travail, contre 3 % seulement des 2 400 résidents roms. Julius, un habitant de l'endroit, raconte aux volontaires qu'il vit dans une seule chambre avec sa mère, ses quatre frères et ses cinq sœurs. « Notre père nous manque, voilà des mois que nous ne l'avons vu. Ici, au village, nous n'avons de l'eau que quelques heures par jour et le courant tombe toujours en panne, dans notre chambre. J'ai appris à vivre avec des rages de dents quotidiennes. Je n'ai pas d'endroit pour me laver, j'ai souvent faim, nous mangeons ce que nous trouvons dans la rue. »
À Svinia, les Gantois ont pu entendre l'histoire de Milan : « Je vis ici, au milieu des rats, dans une pièce faite de terre et de branchages, avec mon père et mes sept sœurs. Il pleut à l'intérieur et c'est pourquoi nous sommes souvent malades. Notre mère est morte peu après la naissance de ma plus jeune sœur. Nous n'avons pas de maison, rien que cette cabane. Je peux aller à l'école en semaine, entre 13h20 et 16h30. Nous n'avons pas assez de vêtements, mais je suis content, avant les cours, de pouvoir me débarbouiller un peu à l'école. Dans notre village, il n'y a qu'un robinet pour environ 1500 personnes. Mais qui va nous aider, qui va entendre nos cris ? »
Crise dans la zone euro :: Aujourd'hui l'Irlande, demain la Belgique ?
Après la Grèce, c'est l'Irlande qui est dans le collimateur des spéculateurs. Pour la deuxième fois, l'Union européenne doit faire appel à un fonds de sauvetage pour colmater la brèche. 85 milliards d'euros sont mis à disposition pour sauver les banques irlandaises et l'État irlandais de la faillite. Mais déjà le Portugal et l'Espagne sont en ligne de mire. Et puis... la Belgique ?
Jusqu'il y a peu, l'Irlande était présentée comme un miracle économique. En quelques dizaines d'années, l'Irlande était passé d'un des pays les plus pauvres de la zone euro au deuxième pays le plus riche de l'Union européenne, après le Luxembourg. Le secret ? Une politique extrêmement généreuse pour les entreprises transnationales avec un taux d'impôt sur profits dérisoire de 10 à 12,5 %. De sorte à attirer la fine fleur des multinationales américaines en informatique et en pharmacie. La montée fulgurante du « Tigre Celtique » en a fait le modèle de la politique de faible taxation, du marché de travail flexible, de la modération salariale et du dégraissement de l'appareil d'État. Bref, de la politique libérale tellement vantée par tous les partis de droite. Le modèle Ryanair.
Il est vrai que cette politique a fait bonne figure pendant un certain temps, avec un taux de croissance exceptionnel de 6 % par an et une réduction sensible du chômage. Ce succès a gonflé le secteur financier, toujours présent pour ramasser les fruits de la croissance. Il y a ajouté son grain de sel. Profitant d'un taux d'intérêt réel (sans inflation) extrêmement bas à partir de 1997, il a encouragé largement le recours au crédit, surtout le crédit hypothécaire.
Le secteur de la construction devient le secteur le plus important de l'économie, comptant pour pratiquement 20 % du Produit intérieur brut (PIB) et 15 % de l'emploi. L'endettement des ménages passe de 50 % du PIB en 2001 à 109 % en 2008. Les banques irlandaises sont parmi les plus rentables au monde. Leur portefeuille de prêts hypothécaires s'accroit de façon explosive et dépasse de loin les dépôts d'épargne. Les banques, les investisseurs et spéculateurs financiers participent à coeur joie au trafic de produits toxiques, adoptés et copiés d'outre-atlantique. Jusqu'au moment où la crise éclate...
Une histoire à répétition
L'exportation s'effondre, les multinationales s'enfuient, les banques s'écroulent, l'État a moins de revenus fiscaux, le chômage monte en flèche et les ménages sont criblés de dettes. Les banques irlandaises ont déjà reçu 50 milliards et le nouveau plan de sauvetage y ajoute encore 50 milliards d'euros. Le déficit budgétaire de l'État irlandais atteint le montant astronomique de 32 % du PIB.
L'Irlande a été forcée d'accepter la tutelle financière de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). Ceux-ci exigent des économies drastiques dans les secteurs sociaux mais acceptent volontiers que le gouvernement garde le taux d'imposition des profits à 12,5 %.
Ce qui arrive à l'Irlande aujourd'hui est arrivé hier à la Grèce et arrivera plus que probablement au Portugal ou à l'Espagne demain. Ce sont les maillons faibles suivants de l'Union européenne. La cible exacte et le moment de l'exécution seront choisis par ce qu'on appelle pudiquement « les marchés financiers ».
Qui sont ces marchés financiers ? Dans ce cas-ci, les institutions qui possèdent des obligations d'État. Il s'agit des banques, des fonds de placements comme les fonds de pensions mais aussi des fonds spéculatifs à haut rendement, les « hedge funds ». On en compte aujourd'hui plus de 10 000 et ils gèrent près de 2 000 milliards de dollars de placements spéculatifs. Les paradis fiscaux en regorgent. Les plus gros traitent parfois des portefeuilles de l'ordre de 20 milliards de dollars. C'est dire qu'ils ont de quoi déclencher une vague de spéculation, même contre un pays. Le jour où les fonds se débarrassent massivement des obligations d'un État, les taux d'intérêts pour emprunter partent à la hausse. Et qui dit décalage et mouvement dit possibilité de spéculation.
Plus les États sont en pénurie d'argent et en mauvaise situation économique, plus ils doivent payer pour emprunter de l'argent. Et plus ils s'exposent à une vague de spéculation. La Grèce paie aujourd'hui 12 % sur ses obligations d'État à 10 ans, l'Irlande paie 9 %, le Portugal 7 %, l'Espagne 5 %, l'Italie 4,5 % et la Belgique 3,5 %. Le point de référence est l'Allemagne, qui paie 2,7 %. Et comme l'appétit des spéculateurs ne connait pas de limite, nous ne sommes certainement pas arrivé à bout des crises.
La Belgique aussi ?
La presse anglo-saxone montre de plus en plus du doigt la Belgique comme une des prochaines cibles des marchés spéculatifs. L'instabilité politique persistante s'ajoute aux mauvais chiffres de la dette publique (4,8 % du PIB, estimé pour 2010 ; troisième après la Grèce et l'Italie). Les banques belges sont aussi très engagées dans la dette de l'Irlande et des autres pays menacés. Une défaillance importante à l'étranger risque toujours d'emporter une banque belge. Et alors ? Il n'est pas inimaginable que les chamailleries communautaires se paient très cher. L'autre scénario catastrophe est évidemment que la zone euro éclate avant, au moment où le Portugal et surtout l'Espagne sont emportés dans le tourbillon des spéculateurs.
C'est cela le capitalisme
On pourrait croire que les acteurs économiques et financiers aient appris quelque chose après le quasi effondrement du système financier international en 2008. C'est sans compter sur les lois fondamentales de l'économie capitaliste, où la loi du plus grand profit et de la liberté des marchés est sacrée. Toutes les mesures de régulation et de contrôle qui sont prises par l'Union européenne, par les États-Unis et par le G20 restent dans le cadre sacro-saint de la liberté des capitaux. Les entreprises, les banques, les grosses fortunes, les fonds spéculatifs et les paradis fiscaux sont épargnés. Les travailleurs par contre subissent les plans d'économies et paient les pots cassés. Nous vivons une crise du système capitaliste lui-même. On pourrait interdire les « hedge funds », on pourrait fermer les paradis fiscaux, on pourrait exproprier les gros actionnaires des banques et s'attaquer aux millionnaires, si on osait enfreindre la base même de cette société capitaliste. C'est ce que refusent de faire nos gouvernements, quitte à appauvrir tous les travailleurs du continent. Mais c'est pourtant ce qu'il faut faire pour sortir de la crise : avoir la perspective d'un autre modèle de société. Le socialisme.
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