jeudi 9 mai 2013

Alerte ! Au feu ! Les pyromanes ne font pas le pont

Sent: Thursday, May 09, 2013 5:17 PM
Subject: Un nouvel article sur le blog canaille-le-rouge.over-blog.com
09/05/2013 17:17:07
Un nouvel article sur le blog canaille-le-rouge.over-blog.com

Alerte ! Au feu ! Les pyromanes ne font pas le pont

pas pour les attentes du capital Cadrage et litote : "François Hollande a prévenu son gouvernement : le délai de deux ans offert à la France pour ramener son déficit en deçà de 3 % de son produit…
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pas pour les attentes du capital

Cadrage et litote :
"François Hollande a prévenu son gouvernement : le délai de deux ans offert à la France pour ramener son déficit en deçà de 3 % de son produit intérieur brut (PIB) d'ici à 2015 ne signifie pas la fin des efforts de redressement esquissés depuis son élection. Au contraire."

Les faits (Sources : Bruxelles, bureau européen)

Olli Rehn, le commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaires, a accepté d'étaler dans le temps les chantiers ouverts, en échange d'engagements les plus précis possibles de Paris en matière de réduction des dépenses publiques, et, surtout, de réformes structurelles.
Cette approche a été agréée, dans ses grandes lignes, avec le ministre des finances Pierre Moscovici, juste avant l'annonce surprise du nouveau délai, vendredi 3 mai. Mais les détails seront précisés au fil d'un dialogue informel qui s'annonce nourri entre Paris et Bruxelles. Le sujet devrait d'ailleurs être au menu de la prochaine visite de M. Hollande à la Commission, mercredi 15 mai.
Bruxelles doit, pour sa part, préciser ses attentes dans une série de recommandations détaillées, le 29 mai. Le nouveau délai devrait ensuite, sur cette base, être entériné par les ministres des finances courant juillet. "Cela ne va pas sans contrepartie", prévient Herman Van Rompuy, le président (note de RoRo: catapulté) du Conseil européen.
Sans plus de précisions, M. Rehn a indiqué qu'il attendait du mouvement dans trois grandes directions : la réforme des retraites, le marché du travail et une plus grande libéralisation des services et des biens.
De manière générale, on salue à Bruxelles les premières décisions de Paris, sur la base du rapport Gallois sur la compétitivité, ou de l'accord sur la sécurisation de l'emploi négocié par les partenaires sociaux. Mais on considère que le "programme national de réforme" – un document de plus de 80 pages envoyé le 30 avril par le gouvernement français – manque de précisions. "C'est un bon résumé de ce qui a été fait depuis un an, mais cela reste un peu faible sur le plan prospectif", dit-on dans l'entourage de M. Rehn.
Assurer un financement pérenne des retraites
Là dessus, au moins, Paris et Bruxelles sont d'accord. Mais sur ce dossier explosif, le gouvernement français prévient ne pas être en mesure d'être plus précis à ce stade, "afin de ne pas préjuger des modalités du compromis espéré d'ici à l'été entre les syndicats et le patronat", répètent en choeur les officiels français.
Pour la Commission européenne, la mauvaise conjoncture empêchera la réforme précédente, menée par Nicolas Sarkozy, d'assurer, comme prévu à l'origine, le retour à l'équilibre du régime des retraites en 2018. Il reste donc, selon elle, à assurer la "durabilité du système des pensions".
M. Rehn se garde cependant d'indiquer s'il souhaite le relèvement de l'âge de départ légal de départ à la retraite à 67 ans, comme dans certains pays européens.
"La Commission n'a pas les pouvoirs pour cela. Elle identifie les grands enjeux, mais ne fait là comme ailleurs aucune prescription sur les moyens, observe un proche des discussions. C'est une façon pour les gouvernements de s'approprier les réformes."
Engager la réforme du marché du travail
Celle-ci est destinée à améliorer la compétitivité des entreprises françaises. C'est une priorité pour la Commission, mais aussi pour l'Allemagne, où la chute des parts de marché de la France à l'export est jugée très préoccupante. Bruxelles considère que les dirigeants français doivent, sans toucher aux salaires, réfléchir à abaisser le coût du travail, en allégeant les charges, et la fiscalité.
"Le coût du travail est une des clés de la compétitivité", vient de rappeler José Manuel Barroso, le président de la Commission, dans un entretien à L'Express :"Les pays où la dette s'est envolée sont ceux où le coût unitaire du travail a le plus augmenté", argue-t-il.
Pour Bruxelles, les jeunes et les actifs âgés sont de surcroît trop souvent exclus du marché du travail en France. Ce dernier serait enfin trop segmenté : les chances de passer d'un contrat précaire à un contrat à durée indéterminée (CDI) ont fortement baissé ces dernières années, notait la Commission dans ses précédentes recommandations à la France en mai 2012. Elle préconisait une révision du haut niveau de protection des contrats temporaires et permanents ainsi que de la législation sur les licenciements, jugée "dissuasive" pour les employeurs.
Accélérer la libéralisation des marchés des biens et services
Sur le dossier de la mise en concurrence, la Commission compte bien revenir à la charge. Elle espère la levée de "restrictions inutiles dans les industries de réseau". Son objectif : permettre l'arrivée de nouveaux opérateurs sur le marché de l'électricité, dominé par EDF, et sur celui du transport ferroviaire, où la SNCF reste toute puissante. Des réformes plus ou moins engagées en France. Bruxelles vise aussi les professions "excessivement réglementées", comme les avocats et les vétérinaires.
Mettre la pression sur le gouvernement français
Après avoir créé la surprise, en proposant d'accorder deux ans supplémentaires à Paris, M. Rehn est revenu à la charge : la France doit profiter du délai imparti pour"mener des réformes structurelles de grande ampleur. (...) C'est important pour les Français, pour que la France puisse débloquer son potentiel de croissance pour créer des emplois", a-t-il insisté, mardi 7 mai, à Bruxelles.
Ce nouveau délai "n'est pas pour nous une incitation au relâchement, ou à la paresse", a répondu Pierre Moscovici à Berlin, tout en indiquant ne pas vouloir de "surajustement pour notre pays, de plans d'austérité qui vont plus loin que ce qui est nécessaire". A ses côtés, son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, a dit "faire confiance à la Commission et à la France" pour préciser la feuille de route en discussion en échange du sursis de deux ans proposé à Paris.