jeudi 26 mai 2005

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l'Humanité, 24 mai 2005

Pierre Cours-Salies : « Voter "oui" et prendre sa place dans l'empire »

L'Union européenne n'appartient pas à l'OTAN réaffirme le sociologue.Devrons-nous accepter une augmentation des budgets de guerre en Europe ? Si la constitution est adoptée le 29 mai, la réponse est nette : cadre politique et politique d'investissement font système. L'article I-41 et le chapitre 2 du titre III (articles III-294 à III-313) le précisent.« Les États membres s'engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires » (art. I-41). Certes, ce texte donne un coup de chapeau respectueux devant « les principes de la charte des Nations unies ». Toutefois l'alinéa suivant précise que la politique de l'Union est en conformité avec les « décisions arrêtées » par l'OTAN. On peut se demander quelle actualité conserve ce traité de l'Atlantique Nord. S'il s'agit d'une solidarité face au « terrorisme », comme le texte le prétend, en quoi des dépenses d'armements sophistiqués vont-elles permettre de limiter les risques dans ce monde ? Et quels risques ?Chacune et chacun mesure-t-il ce que cela entraîne de dépendance acceptée à l'égard de l'état-major des États-Unis et du lobby des multinationales de l' armement ? Messieurs Sarkozy, Madelin et Lellouche savent que cet engagement européen est un gage de solidarité avec les États-Unis. Mais ils préfèrent se taire, pour l'heure. Il est vrai que des dirigeants du PS, eux, prétendent trouver, en la matière, le signe d'une volonté d'indépendance à l 'égard des États-Unis...Le carcan de l'OTAN : serrons donc de près ce problème. À quel moment a-t-il été discuté de la légitimité de ce cadre - la direction de l'OTAN - et de son rôle aux côtés des États-Unis ?S'il s'agit d'assurer l'indépendance de la France et de l'Union européenne à l'égard des États-Unis, pourquoi ne pas commencer par dire des choses simples, propres à faire une large unité : l'Union européenne n'appartient pas à l'OTAN ; l'OTAN n'est pas une institution de l'Union européenne. On pourrait y ajouter des options qui, sans doute, seraient amplement majoritaires dans le pays : tout usage de l'armement doit être envisagé dans le cadre des discussions de l'ONU et inféodé à ses décisions ; même s'il est souhaitable que l'ONU évolue, et même si elle discute de quelques réformes internes, nous avons la faiblesse d'y voir une meilleure garantie de la paix que les officiers supérieurs de l'OTAN, sous les ordres directs, occultes ou non, du département d'État des États-Unis.Bref, cet article I-41 consiste à faire dépendre politiquement des États-Unis et de leurs machines de guerre les décisions majeures d'une éventuelle souveraineté européenne. Les citoyens européens seraient vite placés devant le chantage « rester solidaires pour influencer l'alliance de l'intérieur ou risquer de rompre cette alliance ». Pourquoi se mettre un tel carcan ?Une agence encouragée à dépenserEn fait, il s'agit d'un investissement lourd, voulu et recommandé par le traité, alors que tout est fait, dans ce texte, pour interdire les interventions étatiques qui aideraient à des activités ou des buts sociaux et « fausseraient la concurrence ».Il est créé une « agence dans le domaine du développement des capacités de défense ». Elle a pour « mission (...) de proposer des projets multilatéraux pour remplir les objectifs en termes de capacités militaires (...) et mettre en oeuvre toute mesure utile pour renforcer la base industrielle et technologique du secteur de la défense et pour améliorer l'efficacité des dépenses militaires » (art. III-311).Qui, ici, contrôle ces activités ? Le texte est explicite, par ce qu'il dit comme par ses silences : « L'agence accomplit ses missions en liaison avec la Commission en tant que de besoin » (art. III-311.2). C'est sérieux, une tâche militaire de gouvernement ! En revanche, cherchez la place du Parlement dans cette activité : lisez donc les articles III-309 à III-313...Renversons la question : qui va, in fine, contrôler et décider ? La réponse est trop évidente. Un exemple : le système Galileo, le plus sophistiqué pour diriger chars et missiles européens, à l'avenir ne pourra pas fonctionner sans demander aux États-Unis l'autorisation d'utiliser leurs systèmes satellitaires. Avec cette dernière précision, la boucle est bouclée : le « non » permet d'arrêter les dérives militaristes et de poser autrement la question d'une coalition anti-guerre. Tous les moyens modernes doivent servir à prévoir les catastrophes, à faire reculer la misère et la maladie, et à contribuer au développement durable.Mais le choix du « oui » est tout autre : une Europe comme un sous-empire, jouant les supplétifs aux côtés des dirigeants des États-Unis.
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