jeudi 22 juillet 2010

Au-delà des hommes, un système entièrement corrompu - Le vrai débat

 

From: Comité Valmy
Sent: Thursday, July 22, 2010 10:21 AM
Subject: Au-delà des hommes, un système entièrement corrompu - Le vrai débat


Allons au fond des choses de ce que révèlent les affaires qui se multiplient, en commençant par la saga Woerth/Sarkozy/Bettencourt.

La justice enquête, les perquisitions se multiplient, les témoins avancent, puis se rétractent partiellement, etc.

Il y aurait beaucoup à dire de ce côté-là, notamment sur la faible indépendance de nos juges et l'implication forte du pouvoir politique là-aussi, mais ce n'est pas ce sujet qui nous intéresse aujourd'hui.

Il nous semble que l'heure est venue d'être radical. En effet, des affaires en cours, ne retenons qu'une seule chose : l'effondrement total de la morale publique. La caste au pouvoir, parce qu'on ne peut plus la nommer autrement, est certainement plus encore corrompue, au moins moralement, qu'on ne l'imagine dans nos pires cauchemars.

Pourquoi se permet-on un jugement si sévère ? Parce que les hommes qui incarnent le pouvoir sont de tout temps les hommes d'un système. Ils représentent certes des personnalités individuelles plus ou moins douées, plus ou moins honnêtes et désintéressées, mais ils sont d'abord et avant tout intégrés dans une mécanique qui les dépasse, une philosophie au pouvoir qu'ils ont accepté d'endosser.

Or le système en place depuis quelques décennies maintenant est un système vicié par essence. Il ne vise pas le bien-être de la France et des Français, comme on attend légitimement qu'il le fasse, mais la satisfaction personnelle de ceux qui en font partie, au service d'une idéologie dans laquelle le peuple et la nation n'existent plus. Il n'y a plus de peuple dans ce système, mais le "populisme", accusation lancée avec rage à la figure de quiconque ose chatouiller la France d'en haut. Il n'y a plus de nation, mais un idéal de dépassement européen et global des "égoïsmes nationaux".

Il suffit pour se convaincre de l'état de délabrement moral du système de faire deux choses : d'abord se tourner vers le passé, et la multitude d'affaires qui ont déjà émaillé la vie des gouvernements successifs, de gauche comme de droite. N'oublions pas au passage qu'il ne s'agit que des affaires "révélées", qui représentent certainement moins que la face émergée de l'iceberg.

Ensuite, et c'est plus révélateur encore, il faut regarder la stratégie de défense du pouvoir mis en accusation. Le geste noble et démocratique de démission a disparu, sauf lorsqu'il s'agit de tenter de lancer des écrans de fumée (Blanc et Joyandet). L'arrogance, la violence et le chantage l'ont remplacée, signe du délittement moral absolu que nous évoquions. L'accusé aujourd'hui, c'est Mediapart, le site qui a révélé l'affaire Bettencourt. Ceux qui ne se contentent pas de la défense lénifiante d'Eric Woerth, qui nous somme chaque jour de croire en son honnêteté congénitale, sont des "fascistes", qui n'hésitent pas à pratiquer une "chasse à l'homme", à "jeter l'honneur d'un homme au chien", avec en filigrane, comme toujours, l'épouvantable chantage au suicide. Attention, souvenez-vous de Salengro nous dit-on...Pitoyable ! A quand la fausse tentative de suicide d'Eric Woerth pour museler une bonne fois pour toutes les empêcheurs de profiter du système en rond ?

C'est donc bien l'âme d'un système qu'il faut juger à travers ces affaires.

Celle-ci est profondément vicié, vermoulue, corrompue. Au moins intuitivement, la plupart des Français l'ont compris depuis longtemps, se sentant cependant piégés, incapables pour l'heure de trouver un échappatoire, de fuir l'éternelle alternance, qui n'en est pas une, entre les deux faces principales de ce système, l'UMP et le PS.

On nous accusera de reprendre à notre compte le fameux "Tous pourris". Peut-être. Mais ce n'est pas exactement ce que nous disons. Ce que nous disons sans détour, oui, c'est que le système en place est pourri, et même complètement pourri.

Parce que nous nous plaçons au niveau de la morale publique, et que nous faisons de la politique et non du droit, nous estimons que cela est suffisant pour discréditer et condamner l'ensemble du personnel politique qui accepte d'y collaborer.