From: Charleroi PTB
Sent: Tuesday, February 07, 2012 4:51 PM
Subject: Pour le PTB, le rapport de Laplace conseil n'est pas neutre.
Pour le PTB, le rapport de Laplace conseil n'est pas neutre
En 2009 paraissait un rapport Laplace sur la sidérurgie liégeoise. Celui-ci, globalement, lui était favorable. Aujourd'hui, alors que les différences de couts de production à la tonne n'ont fondamentalement pas évoluées (le rapport sorti ce weekend va même jusqu'à gommer ou minimiser les différences de coût entre un site maritime et un site continental), les conclusions qui tombent sont divergent.[1] En effet, selon Laplace, c'est tout le chaud qui doit fermer alors que le froid doit être filialisé avec l'aide de la région wallonne moyennant un plan de restructuration qui va faire fermer dans le froid une capacité équivalente à ce qui ferme dans le chaud.
Pourquoi cette différence d'analyse ? Aujourd'hui (et ce depuis le mois d'octobre 2011), il y a une baisse de production d'acier au niveau européen par rapport aux chiffres de 2010[2]. Pour Damien Robert, responsable sidérurgie du PTB, « dans une logique de hausse de production, 5 % de différence de coût à la tonne, ce n'est que 5 % de bénéfice en moins, tandis que dans une situation où il y a baisse de la production, la tonne qui est 5 % plus chère sera celle que la logique du tout au profit préfèrera ne pas fabriquer ».
Le spécialiste de la sidérurgie pour le parti de gauche insiste que ce rapport est présenté par ses commanditaires (la région wallonne) et ses auteurs comme un rapport rédigé par un spécialiste, liégeois de surcroit. Pour Damien Robert, « ces spécialistes ne sont pas neutres. Les consultants de Laplace conseil, M. Genet et M. ORBAN, ont conseillé entre autres dans les années nonante la Sogepa et la Région wallonne lors de la faillite scandaleuse de Clabecq et la privatisation de Cockerill Sambre. Or, c'est cette privatisation qui est la source des problèmes de Liège. Ils ont le culot de montrer du doigt les syndicats comme responsables de tous les maux. Or, c'est les seuls qui ont critiqué la privatisation. Sans le syndicat qui a exigé une mise sous cocon des hauts fourneaux il n'y aurait même pas eu à l'époque de relance et du travail pour des milliers de famille. »
La seule solution reste une sidérurgie intégrée. Et la seule sidérurgie intégrée crédible en ces temps de crise où les lois du marché sèment leur logique de fermeture un peu partout, c'est la sidérurgie intégrée publique. Pourtant, le rapport Laplace suggère la construction d'une aciérie électrique à Charleroi. Mais cette proposition ce n'est pas crédible. La filière électrique pour les produits plats carbone n'est pas concurrentielle. Laplace reconnaît qu'elle ne pourra produire que 85% du carnet actuel. Cette filière est tributaire des prix volatiles de la mitraille et du KWH. Puis, l'aciérie électrique Carinox où l'on ajouterait une aciérie plats carbone est aussi menacé par une restructuration de la filière inox. Enfin, Mittal a mis sa branche inox 'Aperam' dans la vitrine avec comme objectif de le vendre. Cette proposition n'est donc pas même économiquement sérieuse.
Pour toutes ces raisons, le PTB rejette les conclusions du rapport Laplace. Pour Damien Robert, « la seule solution crédible socialement et économiquement est le maintien d'une sidérurgie intégrée et publique et il y a de l'argent pour ça ». Le rapport Laplace dit que c'est trop cher car cela couterait un milliard d'euros. Or, « le PTB tient à rappeler qu'un milliard, c'est moins que la somme de 1 148 201 303 euros qui équivaut aux déductions fiscales obtenues par Arcelor Mittal en Belgique pour 2009 et 2010 ainsi qu'aux reventes de surplus de quotas distribués par la région wallonne entre 2008 et 2010 ». Dans ce cadre, des entreprises comme la sidérurgie de La Sarre qui ont évité la privatisation ont montré une meilleure résistance aux aléas du marché et à la logique du tout au profit qu'une entreprise sidérurgique privée traditionnelle.
Contact :
Damien Robert
0472/216381
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