jeudi 23 octobre 2008

Lu dans Solidaire: Belgique: Crise financière et sociale le pire est-il encore à venir

Crise financière et sociale: le pire est-il encore à venir?

Dans tous les secteurs, les syndicats craignent un tsunami social, mais se demandent aussi si les patrons n'abusent pas de la situation.

Alice Bernard

Chez Agfa-Gevaert, les représentants du personnel estiment que la direction lance des informations mais n'explique pas de quoi il ressort. Pourquoi cette annonce sort-elle maintenant ? « La société ne fait qu'inquiéter les gens », a déclaré Johnny Van Doren de la LBC (employés chrétiens néerlandophones). Elle n'a pas expliqué l'épargne annoncée de 320 millions d'euros et 300 emplois. On ne voit pas quels sont les nouveaux licenciements et quelles sont les suppressions d'emplois déjà annoncées auparavant. « Si cela continue ainsi, plus de 300 personnes quitteront l'entreprise, parce que des travailleurs s'en vont d'eux-mêmes », a-t-il ajouté.
Les organisations syndicales de Volvo espèrent que la production de la nouvelle génération de la berline S 60 sera maintenue sur le site Volvo de Gand après 2010, date à laquelle la fabrication du break V 60 devrait débuter. Cette décision garantirait l'avenir du site. Tandis que chez Opel Anvers, on espère une répartition plus juste de la diminution de production sur l'ensemble des usines qui fabriquent l'Astra, en Belgique, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Histoire de faire jouer la solidarité convenue entre les différents sièges européens.Pour Jean-Luc Rader (FGTB ArcelorMittal Liège), « c'est vraiment une crise généralisée. Quand un acteur tousse, toute la chaîne tousse aussi. »
D'une façon plus générale, les syndicats pensent que le pire est encore à venir. Mais ils se demandent si certains patrons n'abusent pas de la situation. Kris Van Elsen, permanent CSC en Campine : « Bien sûr, la crise économique a un impact sur la demande de certains produits. Mais je suis surpris de la rapidité de toutes ces restructurations. Le travailleur est de toute façon le plus touché dans l'affaire et ce serait vraiment grave si en plus les patrons profitaient de la situation. »
Rudy De Leuw, président FGTB : « Les patrons font le raisonnement qu'il serait plus facile de faire passer des licenciements dans le malaise économique actuel, que les gens s'étonnent moins de recevoir des mauvaises nouvelles. Mais ça me ferait très mal de voir qu'ainsi ils augmentent encore leurs bénéfices. »