L'écran de fumée identitaire à dissiper
Vous suivez les négociations communautaires ? Il y a de quoi en perdre son latin ou son français. Il y a une atmosphère de secret et les dossiers sont si complexes et techniques que même les plus courageux abandonnent.
David Pestieau
Ce qui a deux conséquences.
D'abord, cela incite l'homme de la rue à s'en désintéresser : « C'est quand même pour les technocrates ». Pourtant, ce qui se discute a un impact sur la vie quotidienne : les négociateurs redessinent une structure de l'Etat qui sera plus inégalitaire.
La scission des allocations familiales ferait qu'un enfant à Gand ne serait plus égal à un enfant à Charleroi. Et qui dit scission, dit révision du système, avec le risque que les allocations familiales quittent le giron de la sécurité sociale et que le contrôle qu'y exercent les syndicats tombe. Ce qui les rendraient plus vulnérables aux restrictions.
La scission des soins de santé, notamment pour les maisons de repos, ferait qu'une personne âgée à Liège ne serait plus traitée de la même manière qu'à Anvers. La même chose pour les chômeurs avec la politique de l'emploi.
Et vu les 25 milliards de restrictions annoncées, le transfert de compétences sera sans doute l'occasion de changer les règles du jeu, en spéculant sur la division du monde du travail. On a vu les dégâts quand l'enseignement a été communautarisé au tournant des années 90. La casse serait bien plus lourde.
Il y a une deuxième conséquence. A cause de la complexité des négociations, tout peut être vendu par des petites phrases chocs du genre « ce que nous faisons nous-mêmes, nous le faisons mieux » ou « nous allons rapidement débloquer la situation ».
Ainsi, la ministre Milquet est devenue « Madame Non » au Nord du pays sans que l'opinion publique néerlandophone connaisse vraiment ses positions précises. Et Bart De Wever est en train de devenir « Mijnheer Nee » sans qu'on éclaire le contenu de son programme néo-libéral.
Tous les débats en cours peuvent alors être présentés comme des différences culturelles, des spécificités qui seraient propres à chaque communauté. Chaque surenchère communautaire renforce cet écran de fumée. Qui n'est pas innocent. Il s'agit de créer une union entre patrons et travailleurs d'une même communauté, contre ses voisins. C'est le corporatisme partagé par Bart de Wever et son patron (ce sont ses propres mots), le VOKA (le patronat flamand).
Le monde du travail doit pouvoir se réapproprier ces dossiers clés. Ils ne sont pas la propriété privée des hommes politiques, mais de la population entière, qui doit pouvoir s'informer sur les vrais enjeux.
La population doit pouvoir préserver la Sécurité sociale, qui au lieu d'être divisée doit être renforcée en ces temps de crise.
Elle doit aussi pouvoir conserver l'unité et le caractère multilingue du pays et en particulier de Bruxelles qui n'est pas « scissionnable ».
ManiFiesta, la grande fête de la solidarité de votre hebdomadaire le 25 septembre prochain, prend ainsi tout son sens : une occasion unique pour commencer à relever ces défis.
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Pourquoi y a-t-il une rue Julien LAHAUT à Courcelles ???