jeudi 26 août 2004

Volkswagen menacée d'un conflit social majeur en Allemagne

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Volkswagen menacée d'un conflit social majeur en Allemagne

----- Original Message -----
From: Al Faraby
Sent: Tuesday, August 24, 2004 1:27 PM
Subject: [ForumCommuniste]
Volkswagen menacée d'un conflit social majeur en Allemagne
24 Août 2004





Le premier constructeur automobile européen, en perte de vitesse, cherche à réduire ses coûts en proposant notamment de geler les salaires pendant deux ans. Le syndicat IG Metall, qui réclame 4 % d'augmentations, a rejeté le plan.
Décidément les temps changent en Allemagne. Volkswagen, considéré jusqu'à présent comme la vitrine sociale de l'industrie allemande, risque de se retrouver au centre d'un conflit social majeur. Le premier constructeur européen a annoncé, lundi 23 août, une série de mesures visant à réduire de 30 % ses frais de personnel d'ici à 2011.
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Un plan drastique, qui a été immédiatement jugé "irréaliste" par le syndicat IG Metall, qui se dit prêt à se lancer dans une "grève dure".
Volkswagen, qui doit négocier en septembre un nouvel accord salarial avec ses représentants du personnel, a fait ses propositions lundi. "Nous avons besoin de solutions nouvelles et créatives", a lancé Peter Hartz, le directeur du personnel du groupe. Le constructeur a vu son bénéfice net chuter de 35 % au premier semestre. Aussi, Volkswagen n'a pas fait dans le détail : il propose à ses 103 000 employés allemands un gel des salaires sur les deux prochaines années. La direction suggère en outre de lier 30 % du salaire aux résultats de l'entreprise. Une première dans une industrie de main-d'œuvre où, jusqu'à présent, la part de la rémunération variable restait marginale.
Volkswagen veut également modifier le calcul des heures supplémentaires, qui ne seraient plus comptabilisées dès la 35e heure de travail mais à partir de 40 heures. Les nouvelles embauches seraient alignées sur l'accord de branche de la métallurgie allemande, soit une baisse de 20 % par rapport à ce qui était pratiqué jusqu'à maintenant par Volkswagen. Autre nouveauté pour améliorer la compétitivité, le groupe veut mettre en concurrence ses différentes usines dans la production de nouveaux modèles. Les sites acceptant de travailler davantage seraient privilégiés. Au total, Volkswagen compte économiser 2 milliards d'euros d'ici à 2011.
Ces propositions ont immédiatement provoqué une levée de boucliers au sein d'IG Metall. Pour le syndicat de branche, qui réclame 4 % de revalorisation des salaires et une garantie d'emploi sur dix ans, on est évidemment loin du compte. IG Metall refuse de payer la facture des errements stratégiques de la direction, comme la diversification dans le segment de l'automobile de luxe, avec les rachats de Bugatti, Bentley, Lamborghini, ou le lancement de la berline très haut de gamme Phaeton, qui se révèle être un fiasco.
Le syndicat, qui fait valoir que Volkswagen a toujours réalisé des bénéfices, ne veut pas entendre parler d'un allongement de la durée du travail. Une position qu'il tenait déjà en juillet face à la direction de DaimlerChrysler, mais qu'il a été finalement contraint d'assouplir (Le Monde du 24 juillet) : le groupe propriétaire de Mercedes a obtenu un rallongement de la durée du travail et une modération salariale. Des mesures qui lui permettront d'économiser 500 millions d'euros par an à partir de 2007 en échange de la préservation de 6 000 emplois dans son usine de Stuttgart au moins jusqu'en 2012.
"Nous ne pouvons pas nous isoler de la situation de concurrence mondiale", a argumenté M. Hartz, qui a rappelé que le coût du travail de Volkswagen est actuellement de 11 % supérieur à celui de BMW et de Mercedes. Cela dit, tous les constructeurs européens sont actuellement plus ou moins confrontés au problème du coût du travail, alors que le secteur est en forte surcapacité du fait du manque de vigueur de la demande. Mais si certains s'en sortent mieux, comme les français PSA Peugeot-Citroën et Renault, Volkswagen est en proie à des difficultés propres. Sa situation sur deux de ses principaux marchés - Etats-Unis et Chine - s'est sensiblement dégradée. Les résultats de la Golf, son modèle phare, récemment renouvelé, ne sont pas au rendez-vous. Jusqu'à présent, Volkswagen pouvait compenser ses coûts en pratiquant des prix plus élevés que la concurrence. Mais cet avantage est en train de se réduire comme peau de chagrin.
Placé au pied du mur, Volkswagen est contraint d'entamer un revirement dangereux en termes de politique sociale. Car le groupe allemand fait figure de symbole. Aux avant-postes dans le débat sur la réduction du temps de travail dans les années 1990, le constructeur allemand, grâce à la présence du land de Basse-Saxe dans son capital, a toujours été à la pointe des avancées sociales. Le brusque changement de ton de la direction arrive à un bien mauvais moment, alors que c'est toute l'Allemagne qui s'interroge sur son modèle social.
Le fait que l'homme qui incarne ce "modèle VW" n'est autre que Peter Hartz, proche du chancelier Schröder et inspirateur de la très impopulaire réforme du marché du travail - elle suscite d'importantes manifestations outre-Rhin - ne va pas faciliter les négociations chez Volkswagen.
Stéphane Lauer
Faible croissance confirmée outre-Rhin
L'économie allemande a enregistré au deuxième trimestre une croissance de 0,5 % de son produit intérieur brut (PIB) par rapport aux trois premiers mois de l'année, a confirmé, mardi 24 août, l'office fédéral de la statistique. La croissance du PIB allemand en 2004 devrait se situer dans le haut de la fourchette de 1,5 %-2 % prévue par le gouvernement, avait déclaré la veille le ministre allemand de l'économie, Wolfgang Clement. "On se rapproche de la limite haute des prévisions", a affirmé M. Clement à des journalistes.
Le déficit budgétaire total du secteur public allemand a atteint, au premier semestre, 42,7 milliards d'euros, soit 4 % du produit intérieur brut, a par ailleurs annoncé, mardi, l'office fédéral de la statistique. Le gouvernement allemand a déjà prévu qu'il enfreindrait en 2004, pour la troisième année consécutive, la règle européenne plafonnant les déficits publics dans la zone euro à 3 % du PIB. - (AFP.)
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