Sent: Sunday, August 31, 2008 8:00 PM
Subject: Poutine sur CNN : Les États-Unis ont incité la Géorgie à la guerre pour que la Russie apparaisse en ennemi
Pravda, 29 août 2008
Certaines forces aux États-Unis auraient pu initier le conflit en Géorgie afin d'avantager l'un des candidats à la présidence des États-Unis. Cette opinion a été exprimée par Vladimir Poutinee lors de son dernier entretien avec CNN.
Ce point de vue est apparu en Russie peu après l'agression géorgienne en Ossétie du Sud. D'éminents politiciens russes pensent que le conflit a été orchestré par les États-Unis, car le minuscule État de Géorgie n'aurait jamais envahi l'Ossétie du Sud sans leur aval. Cette version dit aussi que la guerre en Ossétie du Sud a été manigancée par le Vice-Président Dick Cheney pour ne pas laisser Barack Obama prendre la Maison Blanche suite aux élections en novembre.
Poutine a déclaré au journaliste de CNN : « Ils avaient besoin d'une petite victoire militaire. Si ça ne marchait pas comme prévu, alors ils pouvaient rejeter la faute sur nous, pour nous faire considérer en ennemi et unir les pays à nouveau autour de certaines forces politiques. Pourquoi cette hypothèse vous semblerait-elle surprenante ? Je suis surpris que vous soyez étonné par ce que je dis. C'est totalement recevable au premier abord. »
Le vice président du parlement Russe, Vladimir Zhirinovsky, a aussi accepté cette version. Il a déclaré : Tout cela a été fait pour que leur préféré, John McCain, gagne les élections du 5 novembre. Le complexe de la défense des États-Unis a besoin de son propre type à la Maison Blanche : John McCain. Dick Cheney est aujourd'hui le principal ennemi de l'humanité. Bush est une marionnette, tout comme Saakashvili.
Poutine a dit dans son interview avec CNN : « Des citoyens étasuniens étaient impliqués dans le conflit. Ils ont agi ainsi parce qu'ils ont reçu l'ordre d'intervenir de celle manière, et la seule personne qui puisse donner ce genre d'ordre est leur chef. »
Dans le texte en russe de son interview avec CNN, Poutine a formulé cette idée ainsi : Nous avons de sérieuses raisons de penser que des citoyens étasuniens étaient dans les secteurs de combat. Si c'est vrai, si le fait était confirmé, ce serait très grave. C'est très dangereux et cette politique est incorrecte.
Son entretien exhaustif avec CNN se trouve en langue russe sur le site officiel du gouvernement russe.
« Même au cours de la guerre froide, dans l'opposition acharnée entre l'Union Soviétique et les États-Unis, nous avons toujours évité l'affrontement direct entre nos ressortissants, sans parler des militaires, » a souligné le Premier Ministre.
Vladimir Poutine a exprimé son regret du fait que les États-Unis n'ont pas interféré dans le conflit entre la Géorgie et l'Ossétie du Sud pour empêcher l'administration géorgienne de l'aggraver.
L'agence de presse Interfax a cité Poutine : « J'étais déçu parce que l'administration étasunienne n'a rien fait pour arrêter la Géorgie dans la phase initiale du conflit. »
Le Premier Ministre russe a rappelé qu'il avait parlé au Président étasunien George W. Bush le 8 août à Beijing, lors de l'ouverture des Jeux Olympiques. Le Président étasunien a dit n'aimerait pas qu'une guerre se produise quelque part [1].
« À minuit, les troupes géorgiennes se sont emparées d'un quartier du maintien de la paix au sud de Tskhinvali. Ce n'est pas à nous de nous porter garant du fait que nous n'avons attaqué personne. Nous n'avons attaqué personne. Nous demandons des garanties des autres afin que personne ne puisse jamais nous attaquer et tuer nos citoyens, » a déclaré Vladimir Poutine.
Poutine a dit que Washington, non seulement n'a tenu aucun compte de l'agression de la Géorgie contre l'Ossétie du Sud, mais a armé en plus les militaires géorgiens.
« Pourquoi personne ne conduit de négociations de longue date pour rechercher les compromis délicats dans les conflits ethniques ? Il est beaucoup plus facile d'armer l'une des parties en conflit et de la pousser à tuer les gens de l'autre bord. Il semble que ce soit une décision facile à prendre. Bien que ça se termine en réalité, ça ne se passe pas toujours ainsi, » a souligné Poutine.
Poutine a dit que c'est le Président Dmitri Medvedev qui a ordonné aux troupes russes d'entrer en Géorgie.
« Medvedev connaissait mon avis sur la question. Mais c'était uniquement le Président de la Fédération Russe, le commandant en chef suprême, M. Medvedev, qui pouvait prendre pareille décision, » a déclaré Poutine.
Poutine a aussi dit que la Russie ne va pas fermer les yeux sur le meurtre de ses citoyens dans l'intérêt de son adhésion aux organisations internationales.
« Sommes-nous censés nous laisser tuer afin de pouvoir rester, disons, dans le Groupe des Huit ? » a-t-il déclaré.
Le Premier Ministre russe a fait remarquer qu'il pouvait entendre les médias et les hommes politiques occidentaux jacasser à tire-larigot à propos d'une menace venant de Russie.
« Vous et moi sommes assis-là et parlons dans la ville de Sotchi. Venant de plusieurs centaines de kilomètres d'ici, sont arrivés en mer Noire des navires de guerre étasuniens avec des missiles à bord,. La portée de leurs missiles est précisément de plusieurs centaines de kilomètres. Ce ne sont pas nos navires de guerre s'approchant de nos côtes. Ce sont vos navires de guerre qui s'avancent vers nos rivages, » a déclaré Poutine au journaliste de CNN.
« Nous ne voulons pas de complication, nous ne voulons nous quereller ou nous confronter avec personne. Nous voulons coopérer normalement et percevoir une attitude respectueuse envers nous et en ce qui nous concerne, » a déclaré Poutine.
Dans son entrevue exhaustive, Poutine a exprimé le fait que le Groupe des Huit est de second ordre sans la Chine et l'Inde.
« Dans son état actuel, le Groupe des Huit est un organisme de second ordre. Il est invraisemblable d'imaginer un développement normal de l'économie mondiale sans inviter la République Populaire de Chine et l'Inde, » a dit le Premier Ministre russe.
Répondant à une question sur l'éventuelle exclusion de la Russie du club du G8, Poutine a mis en doute l'efficacité des activités du G8 sans la Russie dans des domaines comme la lutte contre le terrorisme [2], la drogue, les maladies infectieuses et la prévention de la prolifération des armes de destruction massive.
« Je pense qu'il ne faut pas y penser et qu'on ne devrait effrayer personne avec ça. Ce n'est pas du tout effrayant. On doit seulement essayer d'analyser la situation correctement, regarder vers l'avenir et établir des relations normales en traitant les intérêts de chacun avec égards, » a déclaré Poutine.
Poutine a ajouté que la Russie espère toujours coopérer étroitement avec les autres pays, même si la coopération doit être équitable.
« Nous voulons vivre dans la paix et la concorde. Nous voulons travailler normalement dans toutes les directions : sur la sécurité internationale, le désarmement, la lutte contre le terrorisme et la lutte contre la drogue, sur la question nucléaire en Iran et en Corée du Nord, nous y sommes entièrement préparés, » a déclaré Poutine.
« Mais nous voulons que ce travail soit honnête, ouvert, fondé sur le partenariat, et non l'égoïsme, » a dit le Premier Ministre russe.
Poutine estime que, dans certaines circonstances, la Russie pourrait cesser de coopérer avec l'Occident sur le programme nucléaire iranien.
« Si personne ne veut nous parler de ces questions et si la coopération avec la Russie n'est pas nécessaire à ce sujet, eh bien, pour l'amour de Dieu, ils peuvent y travailler seuls, » a-t-il dit.
Poutine a été particulièrement énergique dans l'expression de ses sentiments à propos des médias occidentaux, contrôlés par les États, qui fournissaient des informations fausses sur le conflit en Ossétie du Sud.
« En ce qui concerne la perception des événements en Ossétie du Sud par le grand public, cela dépend en grande partie de la façon dont les médias sont manipulés par les politiciens et de la manière dont ils influencent l'opinion publique dans le monde. Nos collègues étasuniens sont décidément bien meilleurs que nous, » a ironisé Poutine à CNN.
Pour illustrer son point de vue, Poutine s'est servi de l'interview de l'étasunienne d'origine Ossétienne, Amanda Kokoyeva, et de sa tante sur Fox News : Il (l'animateur) l'interrompait constamment. Dès qu'il n'appréciait pas ce qu'elle disait, il entreprenait de l'interrompre, se mettant à tousser et à croasser. Il semblait prêt à chier dans son froc [3] avec des mimiques si expressives qu'il la faisait taire. C'est ça de l'information honnête et objective ? C'est ce qu'ils appellent de l'information ? Non, ce n'en est pas. C'est de la désinformation.
Original: english.pravda.ru/.../106241-Poutine_CNN-0
Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info
Notesde traduction
[1] Sûrement que c'était avant que Daobeuliah ne finisse sa caisse de bière.
[2] C'est ça qui fait douter de l'honnêteté de Poutine. De quel terrorisme parle-t-il ? Le seul terrorisme international est une tromperie fomentée par les services secrets anglo-saxons et la mouche du coche israélienne.
[3] Poutine pensait seulement ça. En réalité, il a dit « faire caca dans son pantalon. »
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