Estimant comme ses suzerains états-uniens que la menace immédiate est celle du terrorisme, Nicolas Sarkozy a décidé ( Mais, sait-on réellement qui décide et où ?) une réduction des effectifs de l'armée professionnalisée de notre pays, annoncée lors de la présentation de son Livre blanc sur la Défense.
Les effectifs de celle-ci devront être ramenés à 225.000 hommes d'ici 6 à 7 ans, contre 271 000 hommes aujourd'hui. Ces 56.000 suppressions toucheront plus particulièrement l'armée de l'air (-24%). Dans l'armée de terre, la réduction d'effectifs atteindra 17%. Dans la marine, ce sera -11%. En conséquence, 30 implantations militaires vont être fermées sur le territoire ou regroupées.
Jean-Dominique Merchet journaliste à Libération donne une information intéressante : « lors du sommet franco-allemand, lundi à l'Elysée, le président Sarkozy et la chancelière Merkel ont évoqué l'avenir de la Brigade franco-allemande (BFA), qu'il serait "trop dommage" de dissoudre, selon la chancelière. A la demande des Français, qui souhaitent réduire leur présence outre-Rhin, l'Allemagne est prête à déployer une unité de la Bundeswehr, de manière permanente en France »…
La ville retenue selon cette information pourrait être Metz (très touchée par les restructurations) ou Strasbourg - où se trouve l'état-major du Corps européen. La France a précisé J D Merchet, a un temps, espéré que les Allemands viennent s'installer à Bitche (Moselle) pour compenser la dissolution localement douloureuse du 57ème régiment d'artillerie.
Ainsi des troupes allemandes peu nombreuses au début, s'apprêtent-elles à occuper progressivement les sites abandonnés par l'armée française. S'il s'agissait de réprimer un jour, les « terroristes pas Français » nouveaux résistants à l'Europe nouvelle de la finance, elles seraient éventuellement déjà sur place.
Visionnaire, le Général de Gaulle a historiquement décidé le 7 mars 1966 le retrait de notre pays de la structure militaire intégrée de l'OTAN : « (...) La France se propose de recouvrer sur son territoire l'entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamé par la présence permanente d'éléments militaires alliés ou par l'utilisation habituelle qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements « intégrés » et de ne plus mettre de forces à la disposition de l'OTAN. (...) »
Nicolas Sarkozy appliquant méthodiquement sa politique de déstructuration nationale a donc dans un premier temps supprimé des troupes françaises qu'il entend ensuite remplacer en partie, par des militaires allemands dont les chefs politiques, nationalistes, ne cachent aucunement leur volonté d'hégémonie sur l'Europe.
En même temps le Chef, sous tutelle atlantique, de l'Etat a annoncé que la France pourrait réintégrer structure militaire intégrée de l'OTAN. A quand la réinstallation en France, des bases américaines si malencontreusement évacuées par Charles de Gaulle en application de sa judicieuse politique d'indépendance nationale ?
Déjà lors du sommet de l'OTAN en avril le gouvernement vassalisé a augmenté de 800 à 1000 hommes, les troupes de notre pays qui participent comme supplétifs à la guerre américaine contre le peuple afghan.
Barack Obama, pour lequel les attentats de Bombay arrivent à temps pour justifier en apparence sa politique, va continuer celle de G W Bush, dans cette partie du monde. Il a déjà menacé le Pakistan de s'attaquer chez lui à « des cibles terroristes de haut niveau ». Ce pays dont des régions sont déjà bombardées, pourrait devenir une nouvelle cible, dans l'engrenage des guerres américaines menées avec l'aide des mercenaires de l'OTAN.
Il affirme que l'Afghanistan est le « front central du combat contre le terrorisme. » Il souhaite y redéployer au moins deux brigades de combat, soit 10 000 hommes, qui s'ajouteraient aux 36 000 soldats américains déjà présents sur le terrain.
Il compte aussi sur l'aide européenne : « Pour notre sécurité commune », a insisté à Berlin le futur Président américain « le peuple afghan a besoin de nos troupes, et de vos troupes ».Il apparaît comme peu probable que cette nouvelle exigence américaine ne trouvera pas un écho favorable, chez Nicolas Sarkozy qui affirme apprécier qu'on le nomme Sarkozy l'Américain.
La guerre en Afghanistan est injuste, impérialiste et barbare. Elle n'est pas celle de la France qui doit s'en tenir à l'écart, rapatrier ses soldats au plus tôt et refuser cette aventure belliciste qui conduit au choc des civilisations.
Le Comité Valmy convaincu « qu'un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre », observe que dans notre pays l'armée est toujours davantage coupée du peuple et de la nation sauf au niveau de son financement qui reste socialisé. Tout semble se passer comme si son utilisation était elle, privatisée au profit de l'oligarchie financière euro- atlantique.
C'est pourquoi nous sommes, plus que jamais, favorables au rétablissement en France d'une armée de conscription, partiellement professionnalisée, à une armée du peuple au service d'une défense nationale souveraine, et au retrait de l'OTAN américanisée qui devrait être dissoute, dans l'intérêt de la paix mondiale.CB1er décembre 2008.