Le prix du train a augmenté de 5,9% hier. Une honte, dénonce Écolo, qui a calculé que les prix des billets avaient bondi de 21% en cinq ans!
Catherine ERNENS
Ce matin, les voyageurs qui se présenteront au guichet de leur gare n'auront pas le sourire . Le Go-pass leur coûtera désormais 50 plutôt que 46 . La Key-card (la carte pour dix petits trajets) est passée à 17 à la place de 16 . Le Rail-pass (le Go-pass pour les plus de 26 ans) revient désormais à 73 euros à la place de 71 . Par exemple.
La hausse des tarifs frappe les voyageurs chaque année à date fixe. Cette fois, l'addition est particulièrement salée. Mais il y a pire. Selon Écolo, le prix du train a augmenté de 21 % entre 2004 et 2009. Dans le même temps, l'inflation augmentait de 11,36 %. Le député Georges Gilkinet a ainsi pris sa calculette. Voici le résultat de ses équations mathématiques.
Le prix du billet senior a progressé de 25 % en un an et de 66 % en 4 ans, passant de 3 à 5 euros. Le coût du voyage avec la Key-card a quasi doublé de 2003 à 2009. Et celui du Go-pass vient de grimper de 8 % en un an.
Ce n'est pas tout. Car, pendant que tarifs s'élèvent, les recettes «voyageurs» explosent. Sans entraîner aucune modération des hausses de tarifs. Ces cinq dernières années, le nombre de voyageurs a augmenté chaque année de quelque 5 %, en même temps que les tarifs.
Or les recettes sont liées à la fois au prix du billet et au nombre d'usagers. Résultat : les recettes de la SNCB se sont gonflées de manière spectaculaire : + 36,58 % entre 2004 et 2007. «Soit 150 millions d'euros, ou 6 milliards de francs belges, sur un total de 550 millions d'euros de recettes annuelles, précise le député vert, Georges Gilkinet. Cette augmentation est donc inacceptable et incompréhensible», clame-t-il.
L'Association des clients des transports publics (ACTP) partage cette analyse.
«Le nombre de voyageurs transportés par la SNCB ne cesse croître. La contribution financière des usagers aux frais de la SNCB augmente donc en conséquence. Mais la SNCB ne s'en contente pas», écrit l'ACTP dans un communiqué à dater de novembre dernier, moment où la hausse a été décidée et dévoilée. «En agissant de la sorte, elle abuse manifestement de son monopole. Un contrat de gestion mal ficelé l'autorise à augmenter ses prix, et ce, alors que la qualité du service rendu ne cesse de se dégrader.»Pour les usagers du train, il faut arrêter de «considérer la SNCB comme une variable d'ajustement budgétaire et les usagers du train comme des vaches à lait». Stop au billet de train de plus en plus cher. «Car il s'agit d'un choix à contretemps par rapport aux enjeux de mobilité et d'environnement, dénonce Georges Gilkinet. On est, de surcroît, face à une crise majeure sur le plan social, tout le monde le sait. Le budget déplacement ne fait que peser plus lourd sur le budget des ménages. Il faut encourager nos concitoyens à prendre le train et les soutenir.»