Roumanie, c' est aussi cela la "Démocratie", la "Liberté", les "Droits de l'Homme", le paradis capitalistes ...
Et aujourd'hui, il n'y a plus grand monde pour protester, dénoncer, informer, aider ...
RoRo
From: Roma Virtual Network
Sent: Wednesday, March 25, 2009 10:04 PM
To: Subject: [Roma_Francais] Roumanie: une vie sur la décharge de Cluj,
From: Roma Virtual Network
Sent: Wednesday, March 25, 2009 10:04 PM
To: Subject: [Roma_Francais] Roumanie: une vie sur la décharge de Cluj,
"ça ne peut pas être pire"
CLUJ, Roumanie (AFP) - Le visage noirci par 35 ans passés parmi les
immondices sur la décharge publique de Pata-Rat, dans la banlieue de Cluj
(nord-ouest de la Roumanie), Marin Varga lâche dans un soupir: "ça ne peut
pas être pire".
Comme tous les jours, cet homme de 47 ans, qui en paraît 10 de plus, attend
son tour pour que les employés d'une société de recyclage de la ferraille
viennent peser sa maigre récolte de la matinée: quelques carcasses
d'ordinateurs, des ressorts provenant d'un vieux canapé ou encore des câbles
entortillés, le tout entassé dans un chariot tiré par un cheval efflanqué.
"Nous vivons au jour le jour, sans plus", assure Marin Varga, qui partage
avec sa famille --trois générations, soit 13 personnes au total-- l'unique
pièce d'un abri de fortune construit parmi les ordures.
Pour ses enfants, pas question d'aller à l'école. "Ils nous aident à
fouiller parmi les déchets", explique-t-il.
Alors que lui rêve de pouvoir échapper à cet endroit un beau jour, une femme
sexagénaire craint au contraire d'être forcée de le quitter.
"Si les journalistes se mettent à écrire que nous vivons sur la décharge, on
va nous chasser d'ici et alors, où irons-nous ?", s'emporte cette
propriétaire d'une maison en béton préfabriqué avec antenne parabolique, qui
lui donne une certaine autorité parmi ses voisins moins fortunés.
Mais à quelques centaines de mètres de là, ce sont les autorités mêmes qui
ont installé il y a une dizaine d'années des conteneurs pour des personnes
sans domicile fixe, des Roms en majorité.
Petit à petit, d'autres familles sont venues s'installer sur ce terrain
appartenant à la société des chemins de fer. Aujourd'hui, le "Canton sans
numéro", nom sous lequel est connue la zone, accueille une centaine d'abris
en tôle, en bois ou en carton, alignés sur trois rangées le long de la voie
ferrée.
Sans emploi pour la plupart, les habitants --quelque 370, dont de nombreux
enfants, selon les autorités-- vivent de petits boulots ou du recyclage des
déchets.
Leur seule source d'eau est une pompe installée dans la rue, tandis que deux
familles seulement sont légalement branchées au réseau d'électricité, les
autres devant leur payer 25 euros par mois pour éclairer leurs maisons ou
regarder la télé.
"Cela fait sept ans que je vis ici", dit Elixenia Borban, une femme de 67
ans qui confie, visiblement gênée, être "contrainte de faire les poubelles".
"Mais au moins je ne mendie pas", ajoute-t-elle, en ouvrant sa sacoche en
plastique pour montrer un tas de vieux journaux et quelques tranches de
pain.
Agustin Coroj, 35 ans, père d'une fillette de 4 ans et l'un des rares
habitants du "Canton" à avoir un emploi stable, ne décolère pas: "Les
autorités ont construit des logements sociaux mais tous ont été répartis de
manière incorrecte, à des gens qui avaient de l'argent ou qui connaissaient
quelqu'un à la mairie", s'insurge-t-il.
Le maire de Cluj, Sorin Apostu, assure pour sa part chercher des solutions
pour améliorer les conditions de vie de cette communauté.
"D'ici la fin de l'année, avec l'aide de plusieurs entrepreneurs et ONG, une
partie de ces personnes seront relogées", a-t-il assuré à l'AFP.
Les autorités doivent également trouver un site pour y créer une décharge
écologique et fermer celle de Pata-Rat, comme elles s'y sont engagées dès
2002, sous la pression de Bruxelles.
Mais selon Marin Varga, les Roms "iront là où sera aménagée la nouvelle
décharge, car c'est leur seul moyen de survivre".
CLUJ, Roumanie (AFP) - Le visage noirci par 35 ans passés parmi les
immondices sur la décharge publique de Pata-Rat, dans la banlieue de Cluj
(nord-ouest de la Roumanie), Marin Varga lâche dans un soupir: "ça ne peut
pas être pire".
Comme tous les jours, cet homme de 47 ans, qui en paraît 10 de plus, attend
son tour pour que les employés d'une société de recyclage de la ferraille
viennent peser sa maigre récolte de la matinée: quelques carcasses
d'ordinateurs, des ressorts provenant d'un vieux canapé ou encore des câbles
entortillés, le tout entassé dans un chariot tiré par un cheval efflanqué.
"Nous vivons au jour le jour, sans plus", assure Marin Varga, qui partage
avec sa famille --trois générations, soit 13 personnes au total-- l'unique
pièce d'un abri de fortune construit parmi les ordures.
Pour ses enfants, pas question d'aller à l'école. "Ils nous aident à
fouiller parmi les déchets", explique-t-il.
Alors que lui rêve de pouvoir échapper à cet endroit un beau jour, une femme
sexagénaire craint au contraire d'être forcée de le quitter.
"Si les journalistes se mettent à écrire que nous vivons sur la décharge, on
va nous chasser d'ici et alors, où irons-nous ?", s'emporte cette
propriétaire d'une maison en béton préfabriqué avec antenne parabolique, qui
lui donne une certaine autorité parmi ses voisins moins fortunés.
Mais à quelques centaines de mètres de là, ce sont les autorités mêmes qui
ont installé il y a une dizaine d'années des conteneurs pour des personnes
sans domicile fixe, des Roms en majorité.
Petit à petit, d'autres familles sont venues s'installer sur ce terrain
appartenant à la société des chemins de fer. Aujourd'hui, le "Canton sans
numéro", nom sous lequel est connue la zone, accueille une centaine d'abris
en tôle, en bois ou en carton, alignés sur trois rangées le long de la voie
ferrée.
Sans emploi pour la plupart, les habitants --quelque 370, dont de nombreux
enfants, selon les autorités-- vivent de petits boulots ou du recyclage des
déchets.
Leur seule source d'eau est une pompe installée dans la rue, tandis que deux
familles seulement sont légalement branchées au réseau d'électricité, les
autres devant leur payer 25 euros par mois pour éclairer leurs maisons ou
regarder la télé.
"Cela fait sept ans que je vis ici", dit Elixenia Borban, une femme de 67
ans qui confie, visiblement gênée, être "contrainte de faire les poubelles".
"Mais au moins je ne mendie pas", ajoute-t-elle, en ouvrant sa sacoche en
plastique pour montrer un tas de vieux journaux et quelques tranches de
pain.
Agustin Coroj, 35 ans, père d'une fillette de 4 ans et l'un des rares
habitants du "Canton" à avoir un emploi stable, ne décolère pas: "Les
autorités ont construit des logements sociaux mais tous ont été répartis de
manière incorrecte, à des gens qui avaient de l'argent ou qui connaissaient
quelqu'un à la mairie", s'insurge-t-il.
Le maire de Cluj, Sorin Apostu, assure pour sa part chercher des solutions
pour améliorer les conditions de vie de cette communauté.
"D'ici la fin de l'année, avec l'aide de plusieurs entrepreneurs et ONG, une
partie de ces personnes seront relogées", a-t-il assuré à l'AFP.
Les autorités doivent également trouver un site pour y créer une décharge
écologique et fermer celle de Pata-Rat, comme elles s'y sont engagées dès
2002, sous la pression de Bruxelles.
Mais selon Marin Varga, les Roms "iront là où sera aménagée la nouvelle
décharge, car c'est leur seul moyen de survivre".