samedi 13 juin 2009

[romain : paix_socialisme_communisme] LES RESULTATS DU PTB AUX ELECTIONS EUROPEENNES



From: FISCHER BERNARD
Sent: Saturday, June 13, 2009 6:11 PM
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Subject: [romain : paix_socialisme_communisme] LES RESULTATS DU PTB AUX ELECTIONS EUROPEENNES







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Peter Mertens et Raoul Hedebouw (PTB+): "Un grand merci à nos électeurs, à nos collaborateurs et à nos membres"

« Bien dormi ? Une première réaction après les élections ? » Peter Mertens, président du PTB, et Raoul Hedebouw, porte-parole, ont de petits yeux quand nous les retrouvons ce lundi matin, à la sortie de la réunion du Bureau du Parti.

Gaston Van Dyck et Alice Bernard

Raoul, quelle est ton analyse des résultats au sud du pays?

Raoul Hedebouw. Nous pouvons être très contents. Le PTB a doublé le nombre de ses voix en Région wallonne. C'est un signal important, qui montre que beaucoup de gens en ont assez de ce cirque politique et qu'ils ont vu une alternative crédible à gauche dans le PTB+.

Mais Ecolo n'a t'il pas capté l'essentiel des votes d'opposition?

Raoul Hedebouw. Il faut analyser les choses à leur échelle. Nous avions des buts très clairs dans trois circonscriptions en Wallonie : Charleroi, Soignies et Liège. Or, dans ces trois circonscriptions, nous dépassons la barre des 2 %. C'est là-dessus qu'il faut nous juger. Je voudrais mentionner une pointe assez remarquable dans la circonscription de Liège où nous dépassons le cap des 2,5 % et où nous devenons le cinquième parti. C'est un honneur pour nous aussi d'avoir pu détrôner le Front National, qui était encore entre 5 et 6 % en 2004.

Et sur Bruxelles ?

Raoul Hedebouw. Présenter une liste à Bruxelles n'est pas chose facile, vu le grand nombre de listes. Mais malgré cela, le PTB+ a fait une belle avancée. Nous dépassons le cap des 5 200 voix aux européennes. Bref, we are happy.

Plus globalement, en fonction des objectifs que nous nous sommes fixés pour 2012 dans quelques grandes villes, quelques résultats sont très encourageants : comme à Liège ville où nous passons de 1,5 à 2,6 % ou à Charleroi ville où nous passons de 1,5 à 2,3 %. Soit les deux grandes villes de plus de 200 000 habitants de Wallonie. Nous avons fait aussi un excellent score, de près de 4 %, à La Louvière. Tout cela alors que les gens ont été véritablement matraqués par le dogme du « vote utile ».

Au-delà du vote en notre faveur, il y a aussi un courant de sympathie qui s'est développé même si, à cause du « vote utile », cela ne s'est pas toujours traduit en voix.

Le PTB n'est plus le parti de « zéro virgule et des rawettes ». Passer le cap des 2 % dans des arrondissements importants comme Charleroi, Liège et Soignies est un signe encourageant. Ces élections-ci ne peuvent être qu'une étape intermédiaire avant d'avoir des élus à l'échelon régional, voire fédéral, dans les années à venir.

Mais finalement en Wallonie, le PS résiste bien, le MR diminue. Voyez-vous des raisons particulières qui permettent de l'expliquer?

Raoul Hedebouw. Le PS ne chute pas comme annoncé. C'est dû au moins à deux facteurs : le premier est la mobilisation de ses membres, qui restent nombreux. Le deuxième, c'est qu'il a réussi aussi à influencer les membres de toute une série d'associations (syndicats, mutuelles et autres) qui ne savent plus trop où placer leurs espoirs pour arrêter le bain de sang social annoncé.

Mais nous verrons en automne ce que fera effectivement le PS, quand l'austérité frappera.

Je comprends tout à fait la mobilisation contre le MR et je suis aussi heureux qu'il ait reculé. Ce n'est pas pour rien que nous avons mis sur notre affiche Didier Reynders, qui incarne toutes les idées de la droite.

Mais je pense que l'option de certaines organisations, notamment syndicales, d'apporter un soutien public au PS, n'est pas bonne pour la gauche. On doit constater que plus le PS fait un travail critiquable (notamment en votant le Pacte des Générations) et des erreurs dans l'éthique (comme l'affaire Donfut), plus il a besoin du soutien d'organisations sociales extérieures pour sauver son résultat électoral. C'est un peu comme si on dit à un gamin qui a fait des bêtises, qu'on ne va jamais le punir.

Peter, vous avez déjà dit que vous n'étiez pas très content des résultats en Flandre et que vous espériez plus après l'intense campagne que vous avez menée.

Peter Mertens. J'ai dit que j'avais un sentiment double. Non, je ne suis pas content des résultats en Flandre. Ni du résultat politique global ni de notre résultat. Oui, nous avons doublé notre score par rapport à 2004. Mais notre objectif était de le multiplier par trois dans le nord du pays : c'était l'objectif proposé par les congrès provinciaux l'an dernier. Et, durant la campagne, l'enthousiasme à vouloir atteindre largement cet objectif n'avait cessé de croître. Nous avons un plus grand potentiel que l'actuel nombre de voix, j'en suis absolument convaincu. Nous avons désormais besoin d'un peu de temps pour examiner ce que nous pouvons améliorer.

En même temps, je suis content du fond de notre campagne. Nous avons donné une nouvelle dynamique au PTB+, on l'a vu partout. Mais cette dynamique ne s'est pas totalement traduite en nombre de voix. Nous devons encore y réfléchir davantage ensemble.

Dans les villes où le PTB+ est déjà actif depuis longtemps, il obtient un score de 2 à 3 %…

Peter Mertens. Oui, dans toute l'histoire sociale, les signes de changement se sont toujours manifestés en premier lieu dans les villes (il rit). Effectivement, nous obtenons 1,5 % à Louvain, 1,8 % à Gand, 2,3 % à Charleroi, 2,5 % à Anvers, 2,6 % à Liège, 3 % à Genk et 3,8 % à La Louvière. Ces résultats, nous les avons gagnés voix par voix et un climat de droitisation ne pourra les faire s'envoler.

Nous avons incontestablement une organisation de base sur laquelle nous pouvons continuer à bâtir. Aussi, je souhaite remercier de tout cœur les nombreux nouveaux collaborateurs et jeunes membres pour les efforts qu'ils ont consentis afin de maintenir le PTB+ dans le paysage comme force de gauche, à une époque où se produit un vrai glissement vers la droite.

Par ailleurs, nous avions espéré que, grâce au renforcement de notre organisation, nous pourrions faire un saut vers le haut en empruntant l'ascenseur ; il s'avère que nous devrons nous contenter de l'escalier pour le moment.

Mais ne l'oubliez pas, nous montons bel et bien !

En Flandre, à l'exception du PTB+, les partis de gauche régressent. Comment analysez-vous cela ?

Peter Mertens. Nous ne sommes encore qu'au début de la crise. Dans toute l'Europe, les gens se cramponnent à des hommes politiques qu'ils connaissent et à qui ils pensent pouvoir faire confiance. Dans ce climat de confusion, où on ne sait pas trop d'où on vient ni où on va, on craint de nouveau l'aventurisme et on se met en quête d'hommes politiques qui promettent surtout de conserver ce qu'on a déjà. Cela a été la stratégie gagnante du CD&V, qui est toujours le parti le mieux implanté en Flandre.

Mais, après les vacances, il y a la question du budget : l'argent est épuisé et il va sans nul doute falloir faire des choix pénibles. La question centrale sera alors de savoir si la résistance aux mesures de restrictions va croître. La gauche ne pourra se renforcer que si nous réussissons à donner forme à cette résistance et à lui permettre de s'exprimer réellement.

En Flandre, l'un des vainqueurs est le N-VA, alors qu'en compagnie du CD&V, il a paralysé le pays pendant deux ans. Comment expliquez-vous cela ?

Peter Mertens. Le problème du nationalisme est quelque peu sous-estimé, y compris par nous d'ailleurs. Bart De Wever a recueilli le fruit de deux ans de surenchère communautaire : il est devenu une fois pour toutes le premier sur le marché du nationalisme et il a en outre pu se profiler comme un vrai homme politique, solide et tout. Il y a aussi un fort glissement des voix nationalistes du Vlaams Belang vers le N-VA.

La défaite du VB est passablement importante, mais ses voix sont allées au N-VA et non à la gauche.

Durant cette campagne, le PTB+ a été bien plus présent dans les médias que naguère. Comment l'expliquez-vous?

Raoul Hedebouw. On peut se réjouir d'une certaine ouverture de la presse nationale vers ce qu'elle appelle les petits partis. Cependant cette ouverture reste très timide. Ce qui a été nouveau cette fois, c'est notre passage à la télé, notamment dans l'émission Controverse sur RTL.

L'ouverture est plus grande dans la presse locale : cela est dû à la présence active du PTB sur le terrain, dans des combats concrets comme par exemple pour les bureaux de poste.

En Wallonie, comment jugez-vous l'impact de votre campagne ?

Raoul Hedebouw. La campagne « Stop au cirque politique » répondait à une véritable attente de la population, comme en témoignent les scores qui ont parfois doublé, y compris dans des cantons où le PTB est pourtant peu présent. Ce n'est pas un hasard si les principaux personnages présentés en clowns sur notre affiche ont perdu des plumes dans ces élections.

Vous avez beaucoup investi financièrement dans votre campagne. À combien évaluez-vous votre budget?

Peter Mertens. Beaucoup ? C'est relatif. En Flandre, nous avons investi environ 60 000 €. Tandis que Geert Lambert (qui dirige le parti SLP, successeur de Spirit, aile gauche de l'ancienne Volksunie, et qui a recueilli 1,09% des voix en Flandre malgré une très large couverture médiatique, pour l'Europe seulement 0,4% ndlr), qui a investi 600 000 €, récolte de son côté moins de voix. Nous avons donc judicieusement investi !

En tant que petit parti, nous devions nous distinguer et surprendre. Nous avons voulu faire connaître le PTB+, ainsi que son renouveau, avec une teinte d'humour. Cette approche était approuvée par les milliers de membres et de collaborateurs qui ont fait la campagne. La preuve : c'est avec enthousiasme qu'ils ont récolté 125 000 € de soutien, montant que nous avons dépensé au niveau national.

À ce propos, je tiens à remercier chaleureusement, une fois de plus, tous ceux qui ont apporté leur soutien.

Notre concept de communication était bon. Cohérent et simple, il proposait un clin d'œil ; et bien des membres et collaborateurs se sont lancés dans cette campagne avec plaisir et conviction. Nous avons aussi beaucoup utilisé YouTube et Facebook. Nous devrons certainement conserver ce genre d'approche tous azimuts.

Vous avez gagné beaucoup de membres durant la campagne. Que leur diriez-vous, aujourd'hui ?

Peter Mertens. Un des slogans de De Decker était : « Un flocon de neige peut se muer en avalanche. » Mais quel est le problème d'une avalanche ? Une fois qu'elle est passée, tout est terminé aussi. Nous, nous ne sommes pas une avalanche qui fait beaucoup de bruit, nous construisons une maison solide.

Je suis vraiment impressionné par l'engagement de nos nouveaux membres qui ont distribué des tracts, collé des affiches et surtout mené des tas de discussions dans toutes sortes de milieux.

Nous sommes un parti actif : si nous savons maintenir cette dynamique et cet engagement dans la période qui vient et aussi dans la période d'opposition aux restrictions, alors, les choses se présenteront très bien pour le PTB.

Raoul Hedebouw. Je crois aussi que le PTB n'est pas un parti qui se réveille tous les cinq ans pour faire des promesses aux électeurs. C'est bien au contraire un parti qui lutte chaque jour. Et pour pouvoir mener cette lutte au jour le jour sur de nombreux dossiers différents, il a besoin de membres qui sont là aussi au jour le jour. Or je constate avec plaisir qu'il y a des gens par dizaines qui découvrent le PTB et qui y trouvent un endroit où règne une ambiance cordiale et solidaire, nécessaire pour gagner ensemble.

Je voudrais encourager tout le monde à rejoindre le PTB, pour que nous puissions passer de 3 600 à 5 000 membres et ainsi être aussi nombreux qu'Ecolo.

Et pour le futur immédiat, vous avez des perspectives ?

Raoul Hedebouw. Je crois qu'on va d'abord se reposer un peu ! Après trois mois de campagne, tout le monde l'a bien mérité. Vous savez qu'au PTB, et nous en sommes fiers, la plupart de membres travaillent pendant la journée et mènent campagne bénévolement après. On ne peut pas dire ça de tous les partis.

Et puis il faut préparer la rentrée. Les gouvernements européens ont déjà tous annoncé des coupes sombres sur le plan social. La grande question sera de voir si l'Olivier (coalition entre PS-Ecolo-CDH), qui semble se mettre en place, fera quelque chose pour sortir de ce cadre des plans d'austérité.

Je peux en douter. Avant les élections, j'ai assisté à une conférence de presse de la fédération des étudiants francophones, où les partis de gauche comme Ecolo ou le PS annonçaient déjà que, même s'ils voulaient améliorer la situation dans l'enseignement, ils ne pourraient pas le faire à cause de l'austérité budgétaire.

Le grand choix pour la rentrée, ce sera de savoir qui paiera : les travailleurs ou les grosses fortunes ? J'attends de voir. Ce que je peux déjà dire, c'est que le PTB sera aux côtés des travailleurs, nous serons avec eux dans la rue.

Et dans deux ans, ils nous reverront aux élections.