On en parle très peu en France, et pourtant dans moins d'un mois se jouera en Irlande un événement capital pour l'avenir de l'Union européenne. Le 2 octobre en effet, les électeurs irlandais sont appelés à revoter sur le Traité de Lisbonne, dans une version en tout point identique à celle qu'ils avaient rejetée par 53% des voix en juin 2008.
Deux mots résument la campagne qui débute : dérive totalitaire. Il ne faut pas craindre en effet d'employer cette expression, la plus appropriée pour décrire le climat dans lequel les Irlandais vivent les semaines qui les séparent du scrutin.
L'existence d'un deuxième référendum serait déjà en soi suffisante pour pouvoir parler de dérive totalitaire. Lorsqu'on refait voter un peuple sur un texte à 100% identique à celui sur lequel il vient de s'exprimer, on n'est clairement plus en démocratie. Les partisans les plus zélés, ou les plus aveugles, de l'Europe de Bruxelles pourront toujours essayer de trouver une justification plus ou moins tirée par les cheveux. Du point de vue des principes démocratiques, il ne peut pas y en avoir. S'ils tolèrent ce genre de procédés, ils ne sont pas démocrates. C'est leur droit, mais ils doivent en être conscients.
La dérive totalitaire concerne également la campagne référendaire. Seul parmi les 27 de l'Union européenne à avoir eu la possibilité de s'exprimer par référendum, le peuple irlandais est soumis à une terrible pression des milieux eurocrates politiques, administratifs et financiers.
Pour "éclairer" les électeurs, la commission européenne vient par exemple de publier un livret http://ec.europa.
Au niveau national, la quasi totalité des partis irlandais soutiennent le OUI, du Fianna Fail parti du premier ministre Brian Cowen au Fine Gael, principal parti d'opposition.
Craignant que l'impopularité du premier ministre ne rejaillisse sur le scrutin (selon les derniers sondages, 85% des Irlandais sont mécontents de sa politique), le Fine Gael vient d'appeler les électeurs à "attendre les prochaines élections pour sanctionner le premier ministre. Pour le moment il faut dire oui à l'Europe". C'est beau comme du François Hollande...
On remarque que pour tromper l'électeur, on utilise toujours ce genre de raisonnement consistant à dissocier politique nationale et politique européenne, alors que cette dernière conditionne la majeure partie des politiques économiques des gouvernements (et c'est précisément sur ce point que les Irlandais sont mécontents de Cowen), et que 80% des lois nationales sont directement issues de Bruxelles dans la plupart des Etats membres.
Il est donc parfaitement cohérent, et lucide, de voter contre l'Europe de Bruxelles lorsqu'on est mécontent de son gouvernement. Parler de confusion des scrutins est une escroquerie, une manipulation destinée à contenir la colère légitime des peuples.
Il va de soi que dans les médias, le camp du OUI est surreprésenté, bénéficiant de l'engagement des deux partis les plus importants du pays. Ceux qui se souviennent du déluge de propagande qui s'abattit sur la France lors la campagne référendaire sur la Constitution européenne en 2005 comprennent ce que vivent grosso modo en ce moment les Irlandais, d'une façon sans doute encore aggravée, en raison des pressions eurocrates plus fortes que jamais.
Autre dérive totalitaire, les arguments de campagne. Du côté du OUI, il n'y en a pas. Le seul ressort de la campagne est la peur. Tous les arguments, même les plus ridicules, sont bons à prendre pour terroriser l'électeur : aggravation de la crise en cas de victoire du NON, expulsion de l'UE, fuite des investisseurs étrangers.
Cette stratégie de la terreur, utilisée par l'ensemble des partis du OUI, est complétée par le mensonge selon lequel l'Europe protégerait les pays membres de la crise. Un simple coup d'oeil sur les chiffres de la récession http://dechiffrages
De toute façon, comment une Europe qui a fait du libéralisme mondialisé, de la déréglementation et du libre-échange sa seule devise pourrait-elle avoir un rôle protecteur dans une crise qui s'explique précisément par la faillite de ces principes ? Un peu de logique s'impose pour comprendre la réalité des chiffres, et déminer les mensonges du camp des eurobéats.
Enfin, les grands patrons irlandaisl http://blogs.
Référendum après référendum (ils sont d'ailleurs de plus en plus rares), les pressions exercées sur les peuples européens pour qu'ils "votent bien" (et si possible du premier coup !) se renforcent, jusqu'à verser dans la dérive totalitaire pure et simple. Très clairement, quand il s'agit d'Europe, et parce qu'on touche à l'évidence au coeur de la machine, là où se prennent les vraies décisions, les peuples ne sont pas les bienvenus.
L'Irlande n'est pas la seule concernée. Le phénomène est général. Il est particulièrement fort en France où des parlementaires de tous bords, http://www.levraide
La propagande depuis n'a jamais cessé. Pour vous en convaincre, visionnez ce court reportage http://www.france24
Les démocrates dignes de ce nom doivent réagir, et vite.
Pour l'heure, nous ne pouvons que souhaiter une victoire du NON en Irlande, le 2 octobre prochain. Ce NON sonnerait comme un désaveu terrible pour l'ensemble des "élites eurocrates". Les derniers sondages montraient une avance assez confortable du OUI, mais en reflux. Espérons que les partisans du NON sauront amplifier le mouvement.
Re: BELGIQUE : « nos » ministres fédéraux (Maggy De Block, Jan Jambon, …)
et le parti Écolo le prouvent : les Soviétiques, les Japonais, les
Ukrainiens étaient, ou sont, des imbéciles, …
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Le 7 mars 2018 à 16:57, Roger Romain <...
Il y a 6 ans