samedi 31 mars 2012

n°107 - Journal des Guerres de l'Otan.- 10-03 -30-03 - a1 -: - L'OTAN veut faire oublier ses crimes.

From: Lemaire Marc
Sent: Saturday, March 31, 2012 9:46 AM
Subject: n°107 - Journal des Guerres de l'Otan.- 10-03 -30-03 - a1 -: - L'OTAN veut faire oublier ses crimes.



Aujourd'hui, face aux ambitions hégémoniques de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix.
Les médias occidentaux dans leur large majorité acceptent les versions de l'armée américaine et ferment les oreilles aux autres sources. .
Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre!
Sa diffusion est un acte de résistance.




  Journal des Guerres de l'Otan.  
n° 107- 30-09
            C.De Broeder & M.Lemaire     




Le " Journal des Guerres de l'Otan " est  visible :
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b) sur le site de Robert Bibeau :  http://www.robertbibeau.ca/palestine.html

c) sur le site de Eva Resis      : no-war.over-blog.com
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Sommaire.

Tiré à part :
 Nato Game Over
1 Politique
1-1  René Naba : Bernard Henri Lévy : Homme de son temps ou Homme de l'Otan?
2 Dans les coulisses & sur le  terrain
2-1 Philip Giraldi : L'OTAN contre la Syrie
3 Les brèves
3-1  Russie : Bouclier antimissile: Medvedev réclame des garanties
4 Dossiers
4-1 Imad Fawzi Shueibi : Moscou et la formation du Nouveau Système Mondial.
4-2  L'OTAN veut faire oublier ses crimes.
4-3 Ghaleb Kandil : Les raisons profondes du soutien russe à la Syrie.




Tiré à part :
Nato Game Over
L'OTAN, la machine de guerre la plus grande du monde, a évolué d'une alliance militaire défensive à une alliance essentiellement agressive.
L'OTAN met continuellement de l'huile sur le feu. Sous le masque du principe 'Responsibility to protect', l'OTAN a attaqué la Libye en vue de forcer un changement de régime. Cette intervention n'a fait qu'aggraver le conflit, causant des milliers de victimes. L'industrie d'armement applaudit. L'intervention de l'OTAN en Afghanistan a ruiné le pays en le poussant vers une guerre civile dont personne n'en voit la fin. On y compte des milliers de victimes. Après plus de dix ans d'occupation de l'OTAN, certains pays de la coalition ont annoncé leur planning de retrait de leur force armée pour les années à venir. Toutefois, une présence militaire permanente est prévue. Pourtant, de hauts responsables militaires avouent que jusqu'à présent aucun résultat probant n'a été atteint.
Bien que les armes nucléaires devaient disparaître, l'OTAN entretient toujours un arsenal à sa disposition dans cinq pays européens, ce qui constitue un obstacle évident au procesus de désarmement nucléaire mondial, mais pousse avant tout d'autres pays à devenir une puissance nucléaire à leur tour. A une époque de diminutions drastiques des dépenses pour la sécurité sociale, les pays de l'alliance investissent des millions dans un système anti-missiles, soit-disant comme défense contre des menaces fictives.
Un club sélect de 28 pays aisés qui interviennent partout dans le monde de manière militaire suivant ses intérêts, qui possède des armes nucléaires et est prêt à les utiliser en premier, est un danger pour le paix mondiale.
27 mars 2012
Plus d'infos sur l'action : Nato Game Over


1 Politique
Dans les coulisses
1-1 René Naba : Bernard Henri Lévy : Homme de son temps ou Homme de l'Otan?
Extrait
Mutique en Palestine comme auparavant à propos des pétromonarchies arabes du Golfe, actif néanmoins contre l'Iran et la Syrie, signant par la même et son alignement atlantiste et son engagement sioniste.
A propos de l'Auteur :René Naba
Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l'Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l'information.
Rene Naba est l'auteur des ouvrages suivants :
"De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde" Editions l'Harmattan Mai 2009
"La Libye, la révolution comme alibi" Editions du Cygne septembre 2008
«Il y a un précédent d'un écrivain français déclenchant une guerre, c'est celui de Chateaubriand. Chateaubriand ou Malraux». Bernard Henry Lévy, in «La guerre sans l'aimer», Edition Grasset- Novembre 2011, récit de l'exposition médiatique du philosophe au printemps 2011 en Libye.
André Malraux côtoyait De Gaulle et murmurait à l'oreille du cheval. Il tonnait le verbe, commandait l'action, catapultait l'enthousiasme. Bernard Henry Lévy, son De Gaulle à lui,…. C'est Moustapha Abdel Jalil, le ministre tortionnaire de la Justice de Kadhafi, l'ordonnateur des exécutions des activistes libyens et de l'incarcération des infirmières libyennes. Il tutoie Nicolas Sarkozy, se contorsionne sur les plateaux de télévisons et verrouille de son promontoire éditorial le réseau de ses laudateurs.
Chacun son style. Chacun conforme à sa dimension, conforme l'auditoire à ses ambitions.
Entre l'homme d'action et le rhéteur mondain, il existe une différence d'échelle, celle qui distingue un homme de légende d'un successeur présomptueux, celle qui démarque un personnage historique, d'un nouveau philosophe en quête septuagénaire d'une gloire narcissique (1).
Commandant de l'escadrille España en 1936-1937, commandant de la brigade Alsace-Lorraine en 1944-1945, engagé volontaire au sein des brigades internationales, Malraux, légendaire colonel Berger, vivra au quotidien sa «condition humaine». Avec panache, face aux Spitfire allemands dans le ciel de la guerre d'Espagne, pour la défense de la République face au fascisme, pour la mémoire du philosophe Miguel De Unamuno, Recteur de l'université de Salamanque assassiné par les franquistes (2). Pour «l'Espoir» (3). Dans les Vosges, en Alsace en soutien à la première armée française pour la prise de Dannemarie, de Strasbourg et de Colmar. Dans les rangs des partisans, sur le plateau des Glières face à l'une des premières divisions cuirassées de l'empire hitlérien, la division Das Reich.
Sa règle de vie, le philosophe du botulisme l'a officialisée dans son œuvre majeure, «La Règle du Je». Egotique et prémonitoire règle -«du jeu» ?- qui déploie mensuellement la fatuité vaniteuse du plus en vue des chroniqueurs plagiaires germanopratins (4).
I- La Libye, point d'évacuation du contentieux para matrimonial entre Nicolas Sarkozy et Bernard Henri Lévy
La Libye, sa 4eme tentative pour forcer les portes du Panthéon médiatique, aura été la bonne. En Afghanistan, sa rencontre imaginaire avec le Commandant Massoud Shah l'avait couvert de ridicule. En Bosnie, son œuvre cinématographique a sombré dans la platitude. En Géorgie, sa couverture des hostilités, loin du champ de bataille, débusqué aux arrières des lignes, achèvera de le discréditer en même temps que ses papiers d'un genre nouveau sur le plan journalistique, le tourisme de guerre.
La Libye fut sa bouée de sauvetage, sa planche de salut. 42 ans d'un règne calamiteux et abusif, un soulèvement populaire arabe prenant de revers l'ensemble de la doxa officielle occidentale, la volonté de revanche d'un orgueil bafoué par les plus récents hôtes obséquieux d'un dictateur erratique, le rêve de grandeur d'un président calamiteux à la recherche d'un trophée compensatoire à la brillante prestation diplomatique onusienne lors de la guerre d'Irak de son preux contestataire qu'il promettait de pendre aux «crocs d'un boucher», les appétits aiguisés par l'or noir d'Européens en période de crise endémique de l'endettement occidental…. La cause était entendue, la proie facile.
La Libye fut son Austerlitz, sans son soleil. Sous le regard amusé des téléspectateurs de la planète, L'homme sera publiquement écarté à deux reprises de la tribune d'honneur célébrant les festivités de la victoire, lors de la visite à Benghazi, du tandem franco anglais David Cameron-Nicolas Sarkozy.
La Libye sera aussi L'Austerlitz de son interlocuteur: Nicolas Sarkozy. La Libye sera, de fait, le point d'évacuation du contentieux para matrimonial entre Nicolas Sarkozy et Bernard Henri Lévy, entre l'époux de la «chipeuse» et le père de la victime (5).
Sur les malheurs du peuple libyen, Nicolas Sarkozy a en effet scellé sa réconciliation avec le théoricien de la guerre humanitaire, purgeant un contentieux souterrain para matrimonial, à la faveur d'un indécent ballet diplomatique, couvrant de ridicule la France, en contournant le nouveau ministre des Affaires étrangères, le gaulliste Alain Juppé, supposé restaurer le prestige terni de la diplomatique française.
«Juppé… On se souvient de la façon dont il s'est conduit au moment de la Bosnie, puis du Rwanda, il sera forcément contre cette histoire libyenne. Il ne serait pas Juppé s'il n'était pas contre. Si je peux me permettre un conseil: tout faire depuis ici, à travers la cellule diplomatique, et ne rien dire à personne -garder le secret, même pour Juppé», chuchotera l'intrigant à l'oreille présidentielle complaisante, ravie de jouer un mauvais tour au «meilleur des compagnons chiraquiens».
Instrumentalisant l'opposition libyenne sur fond de gesticulation médiatique, au risque de la délégitimer, au risque de replacer le peuple libyen sous la tutelle de pays occidentaux qui se sont forts peu préoccupés de sa liberté sous la mandature Kadhafi, le tandem Sarkozy BHL a fait du théâtre libyen une kermesse, distribuant des satisfactions d'amour propre aux principautés pétrolières en compensation de gracieusetés dont elle a bénéficié de sa part. L'implication d'un des chefs de file majeur de la stratégie médiatique israélo-américaine sur le théâtre européen dans le changement démocratique en Libye a bridé l'adhésion populaire arabe à l'opposition anti Kadhafi et quelque peu obéré sa crédibilité.
Sautant d'avion en avion du Caire à Benghazi, monopolisant les plateaux de télévision pour glaner les lauriers de sa diplomatie volante, usant pour ce faire d'audaces verbales, Bernard Henry Lévy, échevelé, livide au milieu des tempêtes, se démasquera sur le point focal de sa pensée médiatique: le problème palestinien.
La réconciliation inter palestinienne, sous l'égide de l'Egypte post Moubarak, fera l'effet d'une catharsis sur le personnage, le plongeant dans une rage folle en ce qu'elle constituait une menace pour Israël. Une charge véhémente de haine recuite, laissant s'échapper, sous des dehors policé, sa grossièreté légendaire: «Ah! Les cons» (sur un Munich palestinien) Mais comment peut-on être aussi «con»?, s'exclamera-t-il dans les colonnes de sa revue «La Règle du jeu», dont l'écho dupliqué sera repris par l'hebdomadaire «Le Point».
Quant à son nouveau compère présidentiel, il usera de l'esbroufe pour récupérer, à tout le moins médiatiquement, les révolutions arabes dans une honteuse tentative de son entourage visant à accréditer l'idée d'une France en symbiose avec les meneurs de la révolution arabe, alors qu'elle révélera la confusion mentale des dirigeants français.
Détail piquant, l'opération a été menée par Valérie Hoffenberg, proche collaboratrice du chef de l'état français et dirigeant de l'«American Jewish Committee», en somme la personne la moins indiquée pour une telle tentative en ce qu'elle symbolisait mieux que tout la connivence de Nicolas Sarkozy avec le lobby pro-israélien.
Dans une démarche d'une prétentieux invraisemblable, la responsable tentera d'inviter les jeunes meneurs de la révolution égyptienne pour une session de formation aux rouages de la démocratie française, se faisant vertement rabrouer, comme auparavant avant elle Hilary Clinton, en personne, la secrétaire d'état américain.
Le récit de cette pitoyable aventure a été publié dans la revue «Inrokuptibles» vendredi 13 Mai 2011, sous le titre «Comment les héros de la révolution égyptienne ont jeté l'UMP».
Le projet de «former les Egyptiens à la démocratie», alors que les Egyptiens venaient de mener l'une des premières révolutions pacifiques du XXI me siècle, par des moyens les plus démocratiques, révèle à tout le moins la désinvolture française, sinon la morgue de ses dirigeants, si préjudiciable au bon renom de la France, qui explique une part de son collapsus.

II- Le Darfour, un contre feu médiatique à Gaza-Palestine
La souffrance, pour cet ancien conseiller de la candidate socialiste aux élections présidentielles françaises, Ségolène Royal, relève d'une construction intellectuelle et constitue la marque d'un tropisme sélectif occidental à l'égard de l'Islam, la tendance dominante de l'intelligentsia parisienne. Un tropisme qui conduira en France chaque notabilité intellectuelle à disposer de sa minorité protégée, comme la marque de la bonne conscience chronique de la mauvaise conscience, comme une sorte de compensation à son trop grand désintérêt pour les Palestiniens, compensant son hostilité aux revendications du noyau central de l'Islam, la Palestine et le Monde arabe, par un soutien à l'Islam périphérique.
Il en est ainsi du philosophe André Glucksmann pour les Tchétchènes, quand bien même son nouvel ami le président Nicolas Sarkozy, est devenu le meilleur ami occidental du président russe Vladimir Poutine. Ill en est aussi de Bernard Kouchner, pour les Kurdes, ces supplétifs des Américains dans l'invasion de l'Irak, pour le Darfour, le Biafra et la Birmanie.
Au point qu'un journaliste anglais Christopher Caldwell en déduira dans la prestigieuse revue London Review of Books que cette prédilection pour les zones pétrolifères stratégiques de «l'humanitarisme transfrontière asservit les intérêts de la politique étrangère française à ceux des Etats-Unis et que l'humanitarisme militarisé du transfuge néo sarkozyste n'est qu'une forme de néo conservatisme larvé».
Il en est enfin de même de Bernard Henry Lévy, pour le Darfour, quand bien même son entreprise familiale est mentionnée dans la déforestation de la forêt africaine. Le fait de privilégier le Darfour et non l'enclave palestinienne de Gaza, -un cas de figure en tout point transposable à la province sécessionniste du sud Soudan-, trouverait sa justification médiatique et non morale par le fait que le Darfour a fait office de contre feu médiatique au prurit belligène d'Israël contre le Liban et la Palestine.
Nullement le fait du hasard le fait qu'une conférence sur le Darfour ait été convoquée en toute hâte, en juillet 20O6, à Paris, par Bernard Henry Lévy et Jacky Mamou, ancien dirigeant de «Médecins sans frontières», trois jours après le déclenchement de la guerre de destruction israélienne contre le Liban dans une tentative de détournement de l'opinion publique européenne sur les agissements israéliens à Beyrouth.
Contrairement à Gaza, sous blocus israélien depuis cinq ans, le Darfour a bénéficié d'une sur médiatisation sans rapport avec la réalité du drame humain qui s'y joue en raison vraisemblablement de sa conformité avec la stratégie de balkanisation de l'Afrique et du Moyen Orient et des liens de proximité entre Israël et M. Abdel Wahed Nur, chef de la Sudan Liberation Army (SLA), un proche de Bernard Kouchner.
Parangon du droit d'ingérence humanitaire, le tandem Kouchner Lévy a toujours prôné les interventions au Kurdistan, en Tchétchénie au Darfour, mais jamais en Palestine, particulièrement à Gaza où aucune aide gouvernementale française, humanitaire, médicale voire même alimentaire, n'y a été dépêchée après sa destruction par Israël, en janvier 2009, illustration caricaturale de l'instrumentalisation du Droit et de la Justice au service des visées hégémoniques du camp israélo-occidental. Au-delà de la Palestine, le Darfour sous tend la lutte d'influence que se livrent Chinois et Occidentaux pour la maitrise des sources d'énergie. S'éclairent dans cette optique les engagements successifs de BHL tant au Soudan qu'en Libye ou ailleurs (6).

III- Un atlantisme au service de son engament
L'homme qui menaçait de ses foudres le général Omar Al Bachir du Soudan, en mars 2007, promettant la victoire aux Darfouris, aura été mutique à un moment charnière de l'ingérence humanitaire, l'assaut naval israélien contre une flottille de pacifistes européens, en pleine zone maritime internationale, le 31 mai 2010, illustration symptomatique de ses dérives et de sa démagogie. En un mot de sa mystification.
Que n'a-t-il exigé, en ce moment-là, la levée du Blocus de Gaza comme celui du Darfour? Exigé le percement d'un corridor reliant l'enclave soudanaise à l'enclave palestinienne? Réclamé la comparution en justice des criminels israéliens avec la même vigueur qu'il réclamait celle des criminels soudanais? Sceller, en somme, dans l'ordre symbolique, et la communauté de destin des suppliciés de l'humanité, et la cohérence de son combat. Imprecator tout au long de sa carrière, l'homme s'est dévoilé Matamore en fin de carrière.
Mutique en Palestine comme auparavant à propos des pétromonarchies arabes du Golfe, actif néanmoins contre l'Iran et la Syrie, signant par la même et son alignement atlantiste et son engagement sioniste.
Sur les sentiers de la liberté Malraux a atteint les chemins de la gloire. Revendiquant une postérité historique, BHL, sur les traces d'Alexis de Tocqueville, déroulera, en guise de récit, un diaporama de clichés éculés. «En plus de 300 pages, BHL écrit comme un étudiant qui fait du remplissage, avec une tendance à l'abus de questions rhétoriques (..), symbole des écrivains français, généralement «courts sur les faits et longs sur les conclusions», l'exécutera sans ménagement le New York Times (7).
La Libye, son Austerlitz, sera aussi son Waterloo, au vu des piètres résultats de son exposition médiatique du printemps. Ah le résultat calamiteux: Mobiliser l'OTAN, le Charles de Gaulle, les Rafales, pour instaurer la Chariah. Démembrer le Soudan et mettre la main sur la Libye afin de couper le ravitaillement énergétique de la Chine pour finir par mendier à cette même Chine cinquante milliards de dollars pour renflouer l'Euro….Point n'était besoin de faire normal sup pour déboucher sur de tels piètres résultats. De plein fouet l'effet boomerang aura atteint ce stratège en chambre.
«Islam des lumières versus Islam des ténèbres» dans ses diverses variantes est sa ritournelle favorite pour masquer son engagement impérialiste. «La culture de la vie versus la culture de la mort», «l'axe de la modération contre l'axe de l'intolérance», dans la même veine, se révéleront, en fin de compte, comme autant de déclinaisons d'une même face, celle qui exalte la logique de la vassalité à l'ordre israélo américain, face à la contestation de la logique de la soumission. Un enfumage conceptuel. Un bobard. Un truc de roman-enquêteur en somme.
«Seigneur et maître des faussaires», dont le «moralisme se mue en Maccarthysme», redoutable dans l'art d'exercer le «terrorisme intellectuel», alors même que ses fiascos retentissants disqualifieraient sur-le-champ bien moins omnipotent que lui» (8), BHL est fort de la faiblesse de ses partenaires. Son gigantisme est le fruit du nanisme de ses compagnons de route et de leur indigence mentale, pitoyables arabes afghans de Bosnie et d'Afghanistan, déplorables arabes de Libye, oublieux de la sentence du révolutionnaire Mirabeau, à savoir qu'«Il existe quelqu'un de pire qu'un bourreau son valet (9).
Inoubliable, Malraux, en contrepoint, s'inclinant devant la mémoire de Jean Moulin, «chef d'un peuple de la nuit», que nulle contorsion médiatique, nulle enflure langagière ou nulle boursouflure phraséologique ne sauraient égaler, ni occulter de la mémoire des hommes, des mots à jamais graver dans la mémoire des peuples résistants: «Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Entre avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle, nos frères dans l'ordre de la nuit» (10). Malraux, en défenseur des faibles, était un homme de son temps. BHL, dans le camp des puissants, un homme de l'Otan. En Afghanistan, en Bosnie, en Libye. En Israël avec les colons contre les Palestiniens spoliés.
Immarcescible ministre de la Culture du général de Gaulle, Malraux c'était le verbe et l'action, un verbe magnifié par l'action, l'action sublimée par le verbe. BHL, le verbiage, la posture et l'imposture.
Malraux, un homme de guerre et de Paix. BHL… un guère épais.
Références
1- Dans «La guerre sans l'aimer» (Grasset), BHL narre ainsi le récit de son exposition du printemps 2011: «Il y a un précédent d'un écrivain français déclenchant une guerre, c'est celui de Chateaubriand. Chateaubriand ou Malraux….BHL évince Juppé pour se donner le beau rôle: «On se souvient de la façon dont il s'est conduit au moment de la Bosnie, puis du Rwanda, il sera forcément contre cette histoire libyenne. Il ne serait pas Juppé s'il n'était pas contre. Si je peux me permettre un conseil: tout faire depuis ici, à travers la cellule diplomatique, et ne rien dire à personne -garder le secret, même pour Juppé». Et voilà le ministre des Affaires étrangères sorti du jeu à la demande de BHL. Il apprendra par la presse la reconnaissance du CNT par la France. Ce qui occasionnera une menace de démission.
2– Dans un discours passé à la postérité, prononcé à l'université de Salamanque le 12 octobre 1936, en présence de l'épouse du Caudillo, le général Franco, entourée de généraux et de ministres, l'auteur du «Sentiment tragique de la vie» était sommé en sa qualité de Recteur de l'Université de Salamanque de prendre la parole à la cérémonie en l'honneur de la Vierge du Pilar. Au général Milay Astray, le commandant de la légion, qui venait de vociférer un discours haineux ponctué par des cris «Viva la muerte» , « Mueran los intelectuales (Vive la mort. A mort les intellectuels), Unamuno répondit en ces termes: «Vive la mort….Je viens d'entendre un cri morbide … Cette université est le temple de l'intelligence. Et je suis son grand prêtre. C'est vous qui profanez son enceinte sacrée. Vous vaincrez parce que vous disposez de la force brutale; vous ne convaincrez pas car il vous manque la raison. Je considère comme inutile de vous exhorter à penser à l'Espagne. J'ai terminé ». Et il quitta l'estrade dans un silence de mort avant d'être prestement évacué sous les insultes des phalangistes. Assigné à résidence, Miguel de Unamuno mourut peu après de dégoût.
3 «La condition humaine » et «l'Espoir» sont deux titres d'ouvrage d'André Malraux.
4- Plagiat et Bidonnage: Thierry Ardisson, Eric Zemmour, Calixte Belaya, Alain Minc… Tous ont défrayé la chronique pour des soupçons de plagiat. Certains d'entre eux ont même été condamnés.
Selon Hélène Maurel-Indart, auteur de « Plagiats, les coulisses de l'écriture », le cas de la biographie est particulièrement délicat, «un genre sensible, une cible privilégiée pour les candidats aux plagiats et les écrivains pressés ». Les rares auteurs condamnés pour des faits de contrefaçon partielle sont pour beaucoup des auteurs de biographies. Henri Troyat, Alain Minc et PPDA. Autre constat: les écrivains connus, notamment dans d'autres sphères que la littérature, sont très appréciés par les maisons d'éditions. Mais, faute de temps, ces mêmes auteurs ont souvent recours à des collaborateurs, autrement dit, « des nègres ». « Pour des raisons commerciales, les maisons d'édition ont besoin que leurs auteurs vendeurs produisent régulièrement des best sellers. Or les auteurs concernés, pour certains d'entre eux, n'ont pas le temps ou l'inspiration. Certaines maisons proposent donc des 'collaborateurs'. Ce système existe et entraîne des dérapages quand le signataire n'est plus l'auteur à part entière de son ouvrage ; et qu'il ne fait que relire et retoucher. Donc, la notion d'auteur est diluée », analyse Hélène Maurel-Indart.
Voici quelques exemples de personnalités soupçonnées de plagiat.
Alain Minc, « Spinoza, un roman juif »: Le conseiller politique de Nicolas Sarkozy et ancien Président du Comité de surveillance du journal Le Monde, a été condamné en 2001 à verser 15.250 euros de dommages et intérêts à Patrick Rödel, l'auteur de « Spinoza, le masque de la sagesse ».
Jacques Attali: plagier un livre qui n'est pas sorti ! Coup de maître. Dans les années 1990, Jacques Attali a pompé des entretiens de François Mitterrand réalisés par le prix Nobel de la Paix, Elie Wiesel. L'économiste assistait aux entrevues. Jacques Attali a inséré 43 extraits de ces audiences dans son ouvrage Verbatim, en modifiant les dates et les lieux. Les éditions Odile Jacob ont assigné Attali devant les tribunaux pour concurrence déloyale, elles ont été déboutées de leur demande.
Eric Zemmour, « Le premier sexe », est soupçonné d'avoir plagié Alain Soral dans son essai sur la féminisation de la société, paru en 2006. En effet, sept ans avant, Alain Soral avait écrit « Vers la féminisation ». Le journaliste Eric Zemmour a toujours nié ces accusations et assure : « Je ne l'avais pas lu son livre ».
Thierry Ardisson, « Pondichéry », a reconnu avoir fait du plagiat dans son ouvrage paru en 1994. « C'est une connerie, c'est vrai. J'ai piqué 70 lignes sur un bouquin de 300 pages ». Mais en 2005, une enquête de Jean Robin, révèle que l'animateur aurait plagié plusieurs ouvrages, soit au total près de 60 pages. Son ouvrage a été retiré de la vente par Albin Michel.
Calixte Beal, multirécidiviste, s'est fait épingler à plusieurs reprises pour des affaires de plagiat. Dans son ouvrage « Le petit prince de Belleville », publié en 1992 par Albin Michel, elle reprend une quarantaine de passages du livre d'Howard Butent, « Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué » (Seuil, en 1981). En mai 1996, le tribunal de grande instance de Paris la condamne pour « contrefaçon partielle ».
Après l'affaire de plagiat qui a ébranlé Patrick Poivre d'Arvor, c'est au tour de Michel Drucker d'être pris dans la tourmente d'une affaire similaire. Les faits remontent à 2005. L'animateur télé demande à son ex-compagne, l'écrivaine Calixte Beyala, d'écrire un livre à sa place. Un livre d'entretien où Michel Drucker devait répondre aux questions de Régis Debray. Finalement, c'est Calixte Beal qui aurait rédigé les 12 réponses, mais sans n'avoir jamais reçu les 200.000 euros qui lui avaient été promis. En cause ? L'ouvrage commandé par les éditions Albin Michel à Michel Drucker n'a jamais été publié. L'animateur de télévision a été condamné par la cour d'appel de Paris à verser 40.000 euros à son ex-compagne. Michel Houellebecq: « La Carte et le territoire »Plusieurs passages du dernier Houellebecq sont empruntés à l'encyclopédie en ligne Wikipédia, comme le révèle Slate.fr. Interrogé par BibliObs.com, l'écrivain s'était défendu de tout copiés-collés préférant parler d'un « genre de patchwork ».
Bidonnage à TF1 : non, ce n'est pas la première fois !Chacun sait désormais que le reportage diffusé pendant le journal télévisé (JT) de 13 heures de TF1, le 23 juin, au sujet du Contrat de responsabilité parentale mis en place par le Conseil général de Nice, était un bidonnage. En y revenant de nouveau aujourd'hui, on ne voudrait pas donner l'impression de s'acharner sur qui que ce soit. Telle n'est pas l'intention et nous avons mieux à faire. Seulement voilà : dans son édition du 27 juin, le présentateur-vedette du JT de 13 heures – Jean-Pierre Pernaut – est revenu que cette affaire. Présentant les excuses de la chaîne de télévision, il a dit ceci: «Nous sommes sincèrement désolés de ce manquement inadmissible au sérieux, à l'éthique et à la déontologie de l'information. C'est la première fois dans l'histoire de nos journaux». Tous les mensonges ont beau être insupportables, ils ne méritent pas tous d'être relevés. Mais le poids de la télévision est tel dans la société française contemporaine (le JT de 13 heures de TF1 serait regardé par 7 millions de téléspectateurs dans ses meilleurs jours), qu'on ne saurait laisser passer celui-là sans réagir. De fait, ce n'est absolument pas la première fois que TF1 diffuse des reportages bidonnés. Au contraire, la liste est longue. C'est ce que rappelle avec humour le «décrypteur d'images télé» Christophe Del Debbio.
De la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre D'Arvor en décembre 1991 au pseudo «reportage exclusif» sur le Pape présenté par Laurence Ferrari en avril 2011, en passant notamment par les multiples séquences où l'on a fait jouer le film de leurs propres exploits à des policiers ou des gendarmes, la liste est vraiment longue et elle vaut le détour. Non pas pour dénigrer une chaîne de télévision en particulier (TF1 n'a pas le monopole du bidonnage), mais par simple goût de la vérité.
5- Carla Bruni, épouse du président Nicolas Sarkozy, avait été auparavant, la compagne du philosophe Jean Paul Enthoven, ami de BHL. Lors d'un séjour de vacances à Marrakech, dans la propriété de BHL, Carla est tombée amoureuse du propre fils de son compagnon, Raphaël Enthoven, à l'époque marié avec la propre fille de Bernard Henry Lévy, Justine Lévy, qui narrera ses déboires conjugaux dans un ouvrage intitulé «Rien de grave». (Editions Stock 2004). Carla Bruni et Raphael Enthoven ont eu un enfant, Aurélien, Bernard Henry Lévy, quant à lui, avait soutenu Ségolène Royal, la rivale socialiste de Nicolas Sarkozy, lors des dernières élections présidentielles françaises, en 2007.
6 – Via l'Iran, le Soudan et l'Arabie saoudite, la Chine vise à sécuriser son ravitaillement énergétique de l'ordre de dix millions de barils/jour en 2010, en vue de soutenir sa croissance et de réussir l'enjeu majeur de sa diplomatie attractive, le développement sud-sud. La croissance exponentielle des besoins de la Chine pourrait exacerber la tension sur les cours du brut et les marchés pétroliers fragilisant davantage les économies occidentales déjà déstabilisées par l'effondrement du système bancaire et la crise de l'endettement européen.
Le commerce bilatéral Chine Afrique a été multiplié par 50 entre 1980 et 2005, quintuplant entre 2000 et 2006. Avec 1.995 milliards de dollars de réserve de change, une main d'œuvre bon marché exportable, une absence de passif colonial, la Chine, qui a déjà supplanté la France en Afrique, se pose en puissance mondiale. Premier détenteur de bons de trésor américain, de l'ordre de 727 milliards de dollars, devant le Japon (626 milliards de dollars), la Chine y a déjà adopté le ton, invitant, le 13 mars, les Etats-Unis à «honorer ses engagements, à se comporter en une nation en qui on peut avoir confiance et à garantir la sécurité des liquidités chinoises », dans une admonestation jamais subie par la puissance américaine (7). Dans cette perspective, des stratèges occidentaux n'hésitent pas à prédire un affrontement majeur entre la Chine et les Etats-Unis pour le leadership mondial, à l'horizon de l'an 2030.
7 – « American vertigo»Quand la presse américaine croise le fer avec Bernard-Henri Lévy Article paru dans l'édition du 10.02.06 «American Vertigo», récit du séjour de l'écrivain sur les traces de Tocqueville, cible de nombreux chroniqueurs américains. Le New York Times s'y est pris à deux fois pour exécuter Bernard-Henri Lévy et son vertige américain. La première salve a été tirée avec verve et cruauté, en «une» de son supplément littéraire, le 29 janvier 2006, par une figure très populaire aux Etats-Unis, Garrison Keillor, un romancier, humoriste et animateur de «Home Prairie Companion» sur la radio publique.
Pour lui, American Vertigo (Grasset éd.), le récit du voyage de BHL sur les traces de Tocqueville, publié en langue anglaise avant de l'être en français, est une succession de lieux communs, qui «n'a aucune raison d'exister en anglais». Il enfonce le clou: «En plus de 300 pages, personne ne raconte une blague. Personne ne travaille vraiment. Personne ne s'assoit pour manger et apprécier sa nourriture? Vous avez vécu toute votre vie en Amérique, sans jamais aller dans une méga Church ou un bordel, vous n'avez pas d'armes, n'êtes pas amish, et il vous apparaît qu'en fait ce livre est au sujet des Français». Bernard-Henri Lévy «écrit comme un étudiant qui fait du remplissage», avec une tendance à l'abus de questions rhétoriques: «Est-ce comme ça que les Français parlent, ou réservent-ils ça aux livres sur l'Amérique?» En tant que symbole des écrivains français qui «sont courts sur les faits et longs sur les conclusions», BHL est habillé pour l'hiver. Mais le costard est taillé à la «une» du supplément, très rarement réservée à un intellectuel français. Une semaine plus tard, le quotidien a remis le couvert dans le cahier Arts, sous la plume de William Grimes, ancien chroniqueur culinaire du quotidien. Le critique reconnaît que Bernard-Henri Lévy a du cran, et «de temps en temps» une pensée éclairante et un regard acéré. Mais «il y a de nombreux moments, voyageant en voiture avec lui, où vous avez envie de lui dire de la fermer cinq minutes et de mieux regarder le paysage». Au final, il juge l'auteur « paresseux » et les chaussures de Tocqueville trop grandes pour BHL. Le Los Angeles Times, USA Today ou le Seattle Times sont également très réservés.
8- Pascal Boniface in «Les Intellectuels faussaires» de Pascal Boniface. Editions JC Gausewitch, Mai 2011, page 247. Le manuscrit a été refusé par 14 éditeurs.
9 – Honoré Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau, a été un révolutionnaire français. Surnommé l'Orateur du peuple, il reste le premier symbole de l'éloquence. Auteur, en 1776, d'un « Essai sur le despotisme », il y dénonce l'arbitraire du pouvoir royal: «le despotisme n'est pas une forme de gouvernement, s'il en était ainsi, ce serait un brigandage criminel et contre lequel tous les hommes doivent se liguer». Condamné à mort par contumace, puis extradé et emprisonné au château de Vincennes de 1777 à 1780, Il y écrivit des lettres, publiées après sa mort sous le titre de Lettres à Sophie, chef d'œuvre de la littérature passionnée ainsi qu'un virulent libelle contre l'arbitraire de la justice de son temps, « Des Lettres de cachet et des prisons d'État.
10 – Discours d'André Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon le 19 décembre 1964 http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/dossiers/malraux2006/disco...
BHL, L'homme des Ides de Mars : Ce papier est co-publié dans le N°2 de la revue trimestrielle «Les Zindignés», la revue des résistances et des alternatives dirigée par le philosophe Paul Ariès.


2 Dans les coulisses & sur le  terrain
2-1 Philip Giraldi : L'OTAN contre la Syrie
Une fois Assad parti, on aurait les Sunnites contre les Chiites contre les Alaouites contre les Chrétiens
A mi-décembre déjà, des experts américains ont attiré l'attention sur le fait de fortes influences externes sur les révoltes en Syrie et leurs conséquences.
Les Américains devraient se soucier de ce qui se passe en Syrie, particulièrement du fait que cela pourrait déboucher sur une guerre non déclarée comme en Libye, mais bien plus grave. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton, en a appelé à un changement de régime en prédisant, il y a quelques semaines, une guerre civile. C'est parfaitement plausible dans la mesure où le régime, fortement séculaire et nationaliste de Bashar al-Assad, tomberait. Alors les Sunnites affronteraient les Chiites, lesquels s'en prendraient aux Alaouites. Les Chrétiens du pays seraient la proie des agresseurs. Curieusement, nombre de chrétiens à Damas sont des Irakiens qui ont vécu les derniers moments de la délivrance dans leur pays et durent s'enfuir pour sauver leur vie.
L'OTAN est déjà secrètement engagée dans le conflit de Syrie, la Turquie ayant en mains la direction des opérations en tant que représentant des Etats-Unis. Le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davitoglu, a concédé que son pays était prêt pour une invasion dès lors que les alliés occidentaux seraient unis pour ce faire. L'intervention s'appuierait sur des principes humanitaires, dans le but de protéger la population civile, ce qui se trouverait justifié par la doctrine de la «responsabilité de protéger», déjà utilisée lors de l'intervention en Lybie. Selon des sources turques, l'invasion commencerait par la création d'une zone tampon à la frontière turco-syrienne, puis elle serait étendue. Aleppo, la plus grande et la plus cosmopolite des villes syriennes, en serait le joyau sur lequel les forces d'intervention turques auraient déjà jeté leur dévolu.
Des avions de combat de l'OTAN, sans signe distinctif, apparaissent actuellement sur la base militaire turque d'Iskenderum à la frontière syrienne et amènent tant des armes des arsenaux de Muammar Gaddafi que des volontaires du Conseil provisoire national libyen, lesquels ont quelque expérience de combat contre des soldats entraînés, acquise lors de leurs affrontements avec les soldats de Gaddafi. De plus, Iskenderum est le siège de l'Armée syrienne libre, le bras armé du Conseil national syrien. Des instructeurs français et anglais pour les forces spéciales se trouvent sur place et apportent leur soutien aux rebelles syriens. De leur côté, la CIA et le US Spec Ops [US Special Operations Command; sigle USSOCOM ou SOCOM] fournissent du matériel de communication et des informations des services secrets afin d'aider les rebelles à éviter des concentrations de soldats syriens.
Certains analystes de la CIA expriment leurs doutes quant au déclenchement d'une guerre. Le rapport des Nations Unies, souvent cité, selon lequel 3500 civils auraient été tués par les soldats d'Assad, se base principalement sur la source des rebelles et n'est pas confirmé. L'agence a refusé d'avaliser les exigences. De la même façon les récits de désertions en masse de l'armée syrienne et de combats entre soldats syriens et déserteurs se révèlent être des inventions, alors même qu'on a la confirmation de certaines désertions individuelles. L'affirmation du gouvernement syrien qu'ils sont attaqués par des rebelles armés, entraînés et financés par des gouvernements de pays étrangers paraît assez crédible.
Aux Etats-Unis, de nombreux partisans d'Israël souhaitent un changement de régime, estimant qu'une Syrie affaiblie et divisée par une guerre civile ne serait plus une menace pour Tel Aviv. Il faudrait toutefois y réfléchir, car ce genre de développement peut facilement se retourner en son contraire. L'opposition politique la mieux organisée et financée en Syrie sont les Frères musulmans.    •
Source: The American Conservative du 19/12/11
Philip Giraldi
(ancien collaborateur de la CIA et actuellement directeur responsable du «Council for the National Interest»)
Traduction Horizons et débats)



3 Les brèves

3-1  Russie : Bouclier antimissile: Medvedev réclame des garanties
Personne n'a prouvé à Moscou que le bouclier antimissile en cours de déploiement en Europe ne visait pas la Russie, a déclaré vendredi à Moscou le président russe Dmitri Medvedev lors de la conférence internationale "Sécurité dans l'espace euro-atlantique: mythe ou réalité".
"Personne ne m'a expliqué pourquoi nous devrions croire que le nouveau système de défense antimissile ne vise pas la Russie. Au contraire, on nous répète: "le système peut vous être utile (…), utilisez-le". Mais comment pouvons-nous l'utiliser? Il s'agit d'une rupture de l'équilibre nucléaire", a noté le président russe.
"Le système antimissile doit remplir sa mission officielle, il doit être capable de parer les missiles tirés hors des frontières de l'Europe", a ajouté le chef de l'Etat russe.
"Quels que soient mes rapports avec mes collègues, quels que soient les progrès enregistrés dans les relations entre la Russie et les pays de l'OTAN, nous serons obligés d'en tenir compte", a-t-il déclaré.
La coopération entre Moscou et l'Alliance dépend de cette question. "Il y a un test permettant de juger de la disposition des Etats-Unis et des autres membres de l'Alliance à coopérer avec la Russie. (On peut en juger d'après) les efforts visant à respecter nos intérêts, surtout en ce qui concerne le bouclier antimissile européen. Nous avons besoin de garanties reposant sur des critères militaires, techniques et géographiques et attestant que le bouclier ne vise pas les forces russe de dissuasion nucléaire", a ajouté M.Medvedev.
AL MANAR




4 Dossiers
Ndlr : La publication de l'article  ne signifie nullement que la rédaction est d'accord avec l'article mais doit être vu comme information.
4-1 Imad Fawzi Shueibi : Moscou et la formation du Nouveau Système Mondial.
Mardi 13 mars 2012
Imad Fawzi Shueibi analyse les causes et les conséquences de la récente position de la Russie au Conseil de Sécurité de l'ONU. Le soutien de Moscou à Damas n'est pas une posture héritée de la Guerre froide, mais le résultat d'une analyse en profondeur de l'évolution des rapports de force mondiaux. La crise actuelle va cristalliser une nouvelle configuration internationale, qui d'un modèle unipolaire issu de la chute de l'Union Soviétique, va évoluer progressivement vers un autre type de système qui reste à définir. Inévitablement, cette transition va plonger le monde dans une période de turbulences géopolitiques.
Certains, comme d'habitude, font le pari que la Russie va changer d'attitude envers le Proche-Orient et reviendra à la position qu'elle avait adoptée dans les affaires libyennes et syriennes. En fait, une analyse de fond de la position russe discrédite cette hypothèse pour les raisons suivantes :
La Russie ne peut pas revenir en arrière dans le monde d'aujourd'hui étant donné que Moscou voit dans les événements actuels, et dans sa confrontation avec l'Occident - États-Unis et Europe - l'occasion de cristalliser un nouvel ordre mondial, surpassant l'ordre (si l'on peut appler cela un « ordre ») qui a prévalu depuis l'après Guerre froide et l'effondrement de l'Union Soviétique ; un ordre caractérisé par l'uni-polarité, et qui tend vers la multi-polarité depuis la guerre de 2006 au Liban.
C'est ce que Vladimir Poutine a voulu signifier le 14 janvier 2012 lorsqu'il a annoncé que nous assistions à la formation d'un ordre mondial nouveau, différent de celui qui avait émergé après la chute de l'Union Soviétique. Cela implique que Moscou ira jusqu'au bout pour contrecarrer toute tentative de stopper ce processus, y comprit si cela implique d'aller au conflit. La déclaration du ministre russe des Affaires étrangères selon laquelle l'Occident commettrait une grave erreur s'il s'imaginait pouvoir attaquer l'Iran - suivie d'une autre déclaration de Poutine selon laquelle si l'Occident tentait une action unilatérale sur la scène internationale, Moscou ne resterait pas immobile ; et même répondrait puissamment - n'était rien d'autre qu'un ultimatum signifiant que Moscou n'entendait plus marchander comme ce fut le cas en Irak, ou rester indécis comme en Libye, et qu'aujourd'hui tout concoure à la mise en place de l'ordre mondial nouveau, dans le sillage du retrait stratégique étasunien d'Irak, et au moment où le président Barack Obama annonce une réduction des effectifs des forces US de 750 000 à 490 000 ainsi qu'une réduction du budget militaire à 450 milliards de dollars.
Ce qui précède implique l'incapacité de lancer au même moment deux opérations militaires distinctes, mais aussi annonce le démarrage de la confrontation avec la Chine en Asie du Sud-Est (et l'armement de cette région). Beijing a répliqué, le 7 janvier 2012, en déclarant que « Washington n'était plus en mesure d'empêcher le Soleil Chinois de se lever ». Washington est en train de commettre à nouveau la folie d'affronter la Chine, ayant perdu la bataille avec Moscou sur de nombreux fronts, que cela soit dans le grand jeu du gaz au Turkmenistan et en Iran ou sur les côtes orientales de la Méditerranée (avec l'annonce de sa nouvelle stratégie, Washington se retire de la région, tout en s'engageant à garantir la stabilité et la sécurité du Proche-Orient en affirmant qu'il restera vigilant).
Poutine, à propos de sa stratégie, a écrit récemment : « le monde s'apprête à rentrer dans une zone de turbulence longue et douloureuse » et c'est à prendre en considération bien au delà des simples déclarations d'intention électorales. Ainsi, il affirme clairement que la Russie ne poursuit pas l'objectif illusoire d'une domination unipolaire en plein effondrement, et qu'elle ne pourra pas garantir la stabilité mondiale, à un moment où les autres centres d'influence ne sont pas encore prêts à assumer collectivement cette charge. En d'autres termes, nous nous trouvons au seuil d'une longue période de confrontation avec le système unipolaire, qui durera tant que les autres puissances influentes n'auront pas consolidé un ordre mondial nouveau.
D'habitude, les États-Unis se retirent quand leurs perspectives de succès ne sont ni rapides, ni sûres. Ils savent parfaitement combien leur économie se détériore et combien l'influence de leur force militaire diminue, surtout après avoir perdu son prestige du fait d'un recours intempestif à la guerre. Poutine, bien qu'il réalise que le temps ne fait pas marche arrière, invite les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, du G8 et du G20 à stopper toute velléité de faire émerger des tensions sur des bases ethniques ou sociales, ou des forces destructrices qui puissent menacer la sécurité mondiale. C'est une indication claire du refus dans les instances décisionnelles des tendances religieuses et des groupes armés qui n'adhèrent pas au système des États-Nations. Ces groupes, Poutine les identifie clairement comme les alliés objectifs des États qui sont en train d'exporter la « démocratie » par des voies militaires et par la coercition. Moscou ne fera pas l'économie d'affronter ces tendances politiques et ces groupes armés. Le Premier ministre russe conclut en affirmant que la violation du droit international n'est plus justifiable, même si cela partait d'une bonne intention. Ceci signifie que les Russes n'accepteront plus aucune tentative de la part de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis de remplacer le principe de souveraineté par celui d'ingérence humanitaire.
En réalité, les USA ne peuvent pas se retirer complètement du Proche-Orient. Ils sont simplement en train de réaménager cette zone pour une « guerre par proxy ». Ceci advient à un moment où Poutine admet que les puissances émergentes ne sont pas encore prêtes à prendre leur position dans le nouveau monde non-unipolaire. Ces puissances émergentes sont la Chine, l'Inde, et en général les États de l'Organisation de Coopération de Shanghai. Ceci implique ce qui suit :
Le monde sera désormais moins unipolaire qu'il ne l'a été pendant la période 2006-2011.
Les conflits seront caractérisés par le fait d'être mondiaux, et ils seront accompagnés d'un discours qui ira s'intensifiant donnant l'impression que le monde s'approche du gouffre et risque d'y être engloutit.
La règle selon laquelle « les superpuissances ne meurent pas dans leur lit », est une règle qui invite à la prudence à cause des risques de fuite en avant ; surtout quand une superpuissance se trouve hors du système principal auquel elle avait été habituée depuis la Seconde Guerre mondiale, et que ses options se trouveront donc oscillant entre faire la guerre et rehausser la tension dans les zones d'influence des autres. Tant que la guerre entre superpuissances est rendue difficile, sinon impossible, par les armements nucléaires, l'augmentation des tensions et/ou le lancement de guerres par proxy deviennent des alternatives pour les conflits afin de s'affirmer sur le plan international. Il y a aussi l'option d'une redistribution satisfaisante des zones d'influence selon un nouveau Yalta. Aujourd'hui, c'est hors de question, mais qu'en sera-t-il à l'avenir ? Rien ne peut être exclu pour toujours dans l'action politique. Il existe une règle selon laquelle il est possible de vaincre une superpuissance, mais il est préférable de ne pas le faire. Mieux vaut plutôt lui permettre de sauver la face et faire cohabiter nouvelles et anciennes superpuissances. C'est ce qui est arrivé pour la France et la Grande-Bretagne après la Seconde Guerre mondiale.
La plus grave inquiétude concerne la lutte pour la modification du statu quo, qui dépasse en férocité ce que l'on a connu durant la Guerre froide (même si l'époque actuelle diverge par les méthodes utilisées), et ceci durera tant que que les États de l'Organisation de Coopération de Shanghai ne seront pas en mesure d'assumer leurs positions. Cela signifie que les zones des conflits (Corée-Iran-Syrie) sont vouées à connaitre des troubles sur une longue période. Dans le langage de la politique contemporaine ceci peut être vu comme la porte ouverte à l'effet domino ; à savoir une ouverture sur l'incalculable et le sans précédent, et le passage de luttes limitées à des conflits plus inconsidérés où chacun jouera le tout pour le tout.
Il est certain que les pays impliqués dans la lutte seront parties prenantes de la nouvelle partition, et que cette future partition internationale ne se fera pas nécessairement à leurs dépends, en tant qu'ils sont impliqués dans la lutte. La nouvelle partition mondiale se fera en fait au détriment des autres pays se situant en périphérie du conflit, ou qui seront les instruments du conflit. Parmi les règles des conflits internationaux, il en est une qui dit que l'engagement en lui même dicte la répartition - cela s'est vérifié jusqu'à maintenant - à condition que les-dits pays ne perdent pas leur capacité d'initiative, leur libre-arbitre et leur possibilité d'action, et qu'ils suivent le principe de fermeté, qui est la règle fondamentale dans la gestion des périodes de crise.
La réalité est que la gestion des crises sera le lot commun pour la phase qui s'annonce, et cela durera peut-être des années. Le vrai danger est que l'on se mette à régler les crises par l'intermédiaire d'autres crises, ce qui signifie que la Méditerranée Orientale et l'Asie du Sud-Est risquent de devenir des zones chroniquement agitées.
Imad Fawzi Shueibi, Philosophe et géopoliticien. Président du Centre de documentation et d'études stratégiques (Damas, Syrie).
http://www.voltairenet.org/Moscou-et-la-formation-du-Nouveau

4-2  L'OTAN veut faire oublier ses crimes.
L'OTAN a omis d'enquêter sur plusieurs dizaines de morts parmi les civils au cours de ses sept mois de campagne militaire en Libye, a déclaré Amnesty International. L'OTAN a exprimé ses « regrets » pour les victimes civiles, mais n'a pris aucune mesure pour ouvrir une enquête.
Les gens en deuil se tiennent autour des cercueils de 28 personnes tuées lorsque leurs maisons ont été bombardées par les forces de l'OTAN, à Majar, au sud de Zlitan, à 160 km à l'est de Tripoli - Photo : Reuters
« Il est profondément décevant que plus de quatre mois après la fin de la campagne militaire, les victimes et les proches des personnes tuées par des frappes aériennes de l'OTAN restent dans l'ignorance de ce qui s'est passé et de qui était responsable », a déclaré ce lundi Donatella Rovera, Conseillère principale à Amnesty international.
Elle a souligné que si l'OTAN est vraiment vouée à la protection des civils, alors elle ne peut pas simplement « écarter la mort de dizaines de civils avec une vague déclaration de regrets ».
30 000 tués
Le ministre de la Santé du Conseil national de transition libyen estime que environ 30 000 personnes ont été tuées pendant le conflit.
Amnesty International a lancé le 5 mars un appel à l'OTAN , l'exhortant à mener une enquête approfondie sur les décès de civils recensés par l'ONG. En outre, Amnesty a demandé que les conclusions de toute enquête ultérieure soient rendues publiques et que les familles des victimes soient indemnisées.
Amnesty a déclaré que l'OTAN n'avait même pas essayé de contacter les familles des victimes tuées dans les frappes aériennes.
La réaction de l'OTAN communiquée le 15 mars, ne tient pas compte des cas de victimes civiles soulevés par Amnesty International, et se contente de cette déclaration :
« Alors que l'OTAN a fait tout son possible pour minimiser les risques pour les civils, dans une opération militaire complexe où le risque ne peut pas être réduit à zéro, l'OTAN regrette profondément tout dommage pouvant avoir été causé par ses frappes aériennes. »
Amnesty a publié ce lundi ses conclusions dans un rapport intitulé « La Libye : Les victimes oubliées de frappes de l'OTAN ».
Le document décrit les résultats des enquêtes de l'ONG sur nombre de victimes civiles des frappes de l'OTAN, en soulignant à plusieurs reprises que « des précautions insuffisantes ont été prises dans des attaques contre des combattants dans des zones habitées ».
L'enquête cite 55 civils et en donne les noms, dont des femmes et des enfants qui ont été tués lors des frappes aériennes sur Tripoli, Zlitan, Majer, Syrte et Brega. En outre, l'ONG n'a trouvé aucune preuve indiquant que les maisons ciblées par les attaques étaient utilisées à des fins militaires.
Alors que l'ONG veut bien croire que l'OTAN ait pris des précautions pour éviter les victimes civiles, elle a souligné le fait que cela ne la dispense pas de mener des enquêtes complètes. L'objet de l'enquête devrait établir si le droit international a été violé pendant les frappes aériennes.
Au cours de ses sept mois de campagne de bombardements, qui s'est terminée dans le renversement du colonel Kadhafi, l'OTAN a mené environ 9600 opérations de frappes aériennes qui ont détruit 5900 cibles.
Les forces de la coalition ont commencé leur campagne en Libye en mars 2005, prétendant avoir la responsabilité de protéger les civils menacés dans la guerre civile libyenne. La campagne a impliqué 19 pays différents, dont la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.
19 mars 2012 - Russia Today - Vous pouvez consulter cet article à : http://rt.com/news/amnesty-strikes-...
Traduction : Info-Palestine.net - Naguib

4-3 Ghaleb Kandil : Les raisons profondes du soutien russe à la Syrie.
La propagande américano-occidentale et les outils de la guerre médiatique contre la Syrie évoquent la possibilité d'obtenir un changement de la position de la Russie sur la crise syrienne grâce à des marchandages proposés par le camp du bellicisme américain dans le but de pousser Moscou à faire preuve de plus de flexibilité. Les tentatives occidentales d'influencer l'attitude de la Russie se poursuivent sans relâche depuis le premier double véto qui a compromis les plans de guerre coloniale contre la Syrie, en octobre dernier. Toutefois, toute ces tentatives ont été vouées à l'échec et la Russie n'a accordé aucune importance aux "assurances" et autres "garanties" fournies par l'Occident concernant la prise en compte de ses intérêts en contrepartie du déverrouillage du Conseil de sécurité en éloignant le spectre du véto.
Le conflit entre la Russie et les Etats-Unis a des causes profondes et ne supporte plus des compromis partiels et incomplets. Depuis des années, Moscou s'efforce de mettre un terme à l'hégémonie unilatérale exercée par les Etats-Unis sur les relations internationales. La crise syrienne a fourni une fenêtre d'opportunité pour aller de l'avant et établir de nouveaux rapports de forces plus équilibrés.
La composition de la force économique russe est semblable à celle des Etats-Unis et dispute aux Américains les marchés mondiaux des armes et de l'énergie. Il est connu que les cartels militaro-énergétiques constituent la colonne vertébrale des intérêts américains dans le monde et dictent les principaux choix diplomatiques de Washington.
Le caractère impérial de la force de la Russie a toujours marqué l'histoire récente et ancienne de ce pays slave, considéré comme le cœur de la chrétienneté orthodoxe. Cela explique les liens géopolitiques entre la Russie et l'Europe de l'Est qui était inclue, de l'époque des Tsars à l'Union soviétique, dans la zone d'influence russe. La Russie renaissante, sous le leadership de Vladimir Poutine, ambitionne de récupérer cette région tombée depuis sous le contrôle des Etats-Unis.
Les ingérences américaines et occidentales dans les affaires internes russes et dans les anciennes Républiques soviétiques, considérées comme la chasse gardée de Moscou, constituent une menace pour la sécurité nationale de la Russie. Ces agissements nécessitent aux yeux de la Russie des ripostes décisives, portées au cœur de l'hégémonie américaine. Cela passe par une confrontation au Moyen-Orient dans le but de limer les ongles des Etats-Unis et de juguler leurs pulsions dominatrices et leurs velléités interventionnistes.
La Syrie occupe une position centrale et décisive dans les nouveaux équilibres. L'alliance syro-russe offre à Moscou un accès aux eaux chaudes de la Méditerranée et empêche que cette mer de devienne un lac atlantiste. Mais ce n'est pas tout. Des experts révèlent l'existence d'un projet américain-européen-israélien, avec la coopération de l'Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie, visant à construire un gazoduc géant pour transporter le gaz et le pétrole vers l'Europe. Ce gazoduc doit traverser la Méditerranée au niveau du Liban et de la Syrie. Un tel projet constituerait un coup fatal pour l'économie russe qui compte beaucoup sur les exportations des hydrocarbures vers l'Europe.
Les stratèges qui planifient ce genre de projet savent pertinemment qu'aussi bien la Résistance au Liban que l'Etat résistant en Syrie, ne permettront jamais la réalisation d'un tel plan "turco-israélo-golfien".
L'exécution de ce projet explique en grande partie la guerre de 2006 et la création de la Finul navale, ainsi que les pressions et complots dirigés contre la Syrie depuis l'invasion de l'Irak, en 2003.
Dans ce contexte, on comprendra que l'affaire syrienne constitue pour la Russie, une question de sécurité nationale. Et pour toutes les raisons précitées, Vladimir Poutine l'a utilisé, à la veille des élections présidentielles, comme exemple pour illustrer la politique étrangère de la Russie, anti-impérialiste et favorable aux forces et pays résistants à l'hégémonie occidentale.
Cette réalité, prouvée ces derniers mois, montre que les rêves de l'hégémonie américaine sur le Moyen-Orient et sur le monde, se brisent, encore une fois, sur le rocher syrien.

 
Source : New Orient News


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  • " Déclaration Universelle des Droits de l'Homme  - Article 19