mardi 17 novembre 2009

HISTOIRE: années '70-'80: ce qu' a proclamé le général JARUZELSKI, aujourd'hui reconverti...

 

HISTOIRE: années '70-'80: ce qu' a proclamé le général JARUZELSKI, aujourd'hui reconverti...

Ceci est un document historique et très peu connu en Occident capitaliste, car son contenu fut soigneusement dissimulé, étouffé, par nos médias "libres" "indépendants" et les Pc occidentaux engagés déjà dans le courant eurocommuniste et réformiste.
 
Durant les années '70, la Pologne socialiste connaissait des difficultés économiques et des problèmes sociaux que l'on connaît. De jour en jour, ces problèmes s'aggravaient sous la poussée principale du Vatican mené par son pape polonais, son homme de main Lech Walesa et son syndicat Solidarité, créé par lui et ses suppôts , dans le but principal de renverser le socialisme. Chaque conflit social devenait de plus en plus politique.
 
L'Etat d'urgence fut proclamé et accompagné d'une déclaration du général JARUZELSKI, le 13 décembre 1981.
 
En FRANCE seul le journal "L'Humanité" de l'époque doit l' avoir publiée in extenso...
 
En BELGIQUE, ce document a circulé dans la Fédération communiste liégeoise sous la forme d'un tract portant la signature du camarade Marcel BERGEN, en tant qu'éditeur responsable...
 
A CHARLEROI, il fut publié à quelque 30.000 exemplaires à COURCELLES et  dans les communes limitrophes dans le journal publicitaire local "La Petite Lanterne" à l'initiative d'une annonce payante due à la famille Roger ROMAIN, alors secrétaire politique de la section locale et permanent de la Fédération communiste. La simple vérité a en effet ses devoirs et ses droits..., même si en Belgique, le "Drapeau Rouge"; journal du Pc, s' était tout simplement mis à hurler avec les loups du capitalisme et de l' anti - communisme viscéral, à la remorque chaque jour des actions politico-syndicales de Solidarnosc. Aujourd'hui, il n'y aura pas grand monde pour rappeler tout simplement que si en Pologne populaire les communistes disposaient du pouvoir politique et économique au niveau de l' État, c' étaient les curés qui tiraient toujours les ficelles et décidaient dans les campagnes et les villages par une véritable lessive des cerveaux ... exerçant un véritable contre-pouvoir spirituel.
 
Aussitôt publiée, cette reproduction me valut donc la charge du courant réformiste euro-coco, mené par Robert DUSSART, a/sénateur communiste, a/président de la délégation syndicale Fgtb des Acec, devenu par la suite président de l'aile wallonne du Pc ( B ) et un des renégats-liquidateurs-fossoyeurs du Parti. 
 
Je republie cette proclamation pour rafraichir quelques mémoires perdues, y compris celles des interviewers d' Euronews, véritable entreprise de lessivage et de propagande anti-communiste orchestrée par l'Euro-dictature capitaliste actuelle...
 
 
 

Devant la désinformation et la déformation systématiques des événements de Pologne par l'ensemble de la presse et des médias belges et occidentaux, nous vous donnons connaissance ci-dessous, telle qu'elle a été publiée par le journal du Parti communiste français "L'humanité", du texte intégral de la proclamation du général JARUZELSKI, qui éclaire le fond du problème polonais.

 

"Le général Jaruzelski: 

DES DECISIONS EXCEPTIONNELLES POUR PARER AU DANGER INTERIEUR ET POUR PRESERVER LA PAIX

La proclamation du général Jaruzelski:

Voici le texte intégral, à partir des versions diffusées par les agences de presse, de la proclamation radiodiffusée le dimanche 13 décembre à Varsovie par le général Jaruzelski, premier secrétaire du c.c. du Parti ouvrier unifié et président du  Conseil des ministres de Pologne, dont nous avions publié hier de larges extraits :

« Je m'adresse à vous aujourd'hui en tant que soldat et chef du gouvernement polonais. Je m'adresse à vous pour des questions d'extrême importance. Notre patrie s'est trouvée au bord de l'abîme. Les réalisations qui ont été accomplies par de nombreuses générations et l'État, qui a été relevé de ses cendres, sont en train de se transformer en ruines. Les structures gouvernementales ne fonctionnent plus. Chaque jour, des coups sont portés à notre économie languissante. Les conditions actuelles de vie sont pour les gens un lourd fardeau.

Chaque entreprise et de nombreuses familles polonaises sont douloureusement divisées. L'atmosphère qui règne de conflits permanents, de malentendus et de haines crée une sorte de vide psychologique, et cela dépasse les limites du tolérable. L' état de préparation à la grève et les manifestations de protestation deviennent des phénomènes courants de la vie quotidienne. De plus en plus fréquemment, on constate des actes de terreur, de justice sommaire, de violences et de menaces. Les profiteurs du marché noir clandestin accumulent des capitaux qui se chiffrent par millions de zlotys. Le chaos et la démoralisation ont pris des dimensions catastrophiques.

EMPECHER UNE LUTTE FRATRICIDE

La patience de notre peuple est à la limite. De nombreuses personnes sont prises de désespoir. La catastrophe nationale approche, non plus de jour en jour, mais d'heure en heure. Malheureusement, l'économie nationale est devenue un lieu d'affrontements, de luttes politiques. Les actions du gouvernement sont torpillées délibérément, ce qui fait que les résultats ne correspondent pas à nos intentions. Nous sommes animés de bonne volonté, de retenue et de patience. Il  est possible que nous ayons été parfois trop patients. Le gouvernement respecte à l'évidence les accords passés. Et nous sommes allés encore plus loin. L'initiative prise en faveur de la grande entente nationale a reçu l'approbation de millions de Polonais .

Pour faire que le pouvoir populaire soit perfectionné, pour étendre les réformes on avait créé certaines possibilités. Ces espoirs se sont révélé vains car les dirigeants de Solidarité ne sont pas venus à la table des négo­ciations . Les déclarations qui ont été faites à Radom, ainsi que les réunions qui se sont tenues à Gdansk, ont révélé de manière définitive les inten­tions  véritables des dirigeants de Solidarité. Ces intentions ont été confirmées largement dans la vie quoti­dienne par l'agressivité croissante des extrémistes, par l'intention manifeste de détruire totalement le régime socia­liste. Quand donc sortiront-ils de leur griserie ? Combien de temps encore opposeront-ils un coup de poing à la main qui leur a été tendue pour la con­corde ?
Nous sommes contraints de déclarer cela aujourd'hui précisément puisque nous savons la date toute proche de manifestations politiques de masse, y compris au centre de Varsovie, organisées à l'occasion de l'anniversaire des événements de décembre. La tragédie ne doit pas se répéter. Nous n' avons pas le droit de laisser faire et que les manifestations annoncées se transforment en étincelles qui provoqueraient un incendie dans tout le pays. L'instinct de conservation populaire doit s'imposer. Il faut lier les mains des aventuriers, avant qu'ils ne précipitent la patrie dans l'abîme d'une lutte fratricide.

PAS DE COUP D' ETAT

J'annonce qu'un conseil militaire de salut national a été formé aujourd'hui. Conformément à la Çonstitution, le Conseil d'Etat a décrété à minuit l'état d'urgence sur tout le territoire national. Je veux que tout le monde comprenne les motifs qui inspirent nos actions et l'objectif que nous nous sommes donnés. Nous ne voulons ni d'un coup d'État militaire, ni d'une dictature militaire car le peuple est assez et dispose d' assez de force pour développer un système démocratique efficace de direction socialiste. Au sein de ce systèmes, les forces armées resteront à leur place dans les casernes. On ne saurait résoudre à l' avenir aucun problème polonais par la violence. Et le Conseil militaire de salut national ne remplace pas les organes constitutionnels du pouvoir.

Au nom des intérêts nationaux, une mesure d'internement a été prise contre un groupe de personnes qui menaçaient la sécurité de l' État. Parmi elles se trouvent des leaders extrémistes de Solidarité et d'organisations illégales hostiles à l'État. Le conseil militaire a décidé également l'internement de plusieurs dizaines de personnes responsables de la crise profonde que la Pologne a connue dans les années '70, ainsi que d' abus de pouvoir.

LE SOCIALISME  

Il n'est possible de réaliser et de développer la démocratie que dans le cadre d'un Etat fort où l'ordre légal est respecté. L'anarchie porte atteinte à la démocratie. Elle va à son encon­tre. Nous ne représentons qu'un moment de l'histoire polonaise, qui a connu des événements héroïques et aussi sinistres, à la fois l'esprit d'entreprise et la querelle, ce qui, fina­lement, conduit à la récession et à la défaite. Tôt ou tard, il est nécessaire de rompre le cercle vicieux. 

Nous voulons une Pologne forte, par ses réalisations sa culture, sa vie sociale et sa pace en Europe. La seule voie qui y conduit, c'est le socialisme, qui a été approuvé par la société et que la vie a enrichi constamment. C'est une telle Pologne que nous voulons édifier et que nous défendrons.

Dans cette entreprise, une place particulière revient au Parti, qui reste, malgré des erreurs et d'amères défai­tes , une force d'action et de création pour des transformations historiques. En purifiant les sources immortelles de notre idéal, en éliminant les erreurs et d' amères défaites, une force d' action et de création pour des transformations historiques. En purifiant les sources immortelles de notre idéal, en éliminant les erreurs et les altérations, nous défendrons les valeurs universelles du socialisme, nous les enrichirons en permanence en nous appuyant sur les traditions et les réalités nationales. Dans cette voie, les idéaux du socialisme viendront inspirer davantage encore la majorité du peuple, les sans-parti, la jeune génération, ainsi que le courant ouvrier sain qui existe à Solidarité et qui éliminera par ses propres forces -dans notre propre intérêt- les partisans de la contre-révolution et de la confrontation.

L' ENTENTE NATIONALE 

Telle est notre conception de l'entente nationale et nous respectons la diversité des points de vue dans le pays, nous apprécions à leur valeur les positions patriotiques adoptées par l'Eglise. Un seul objectif majeur doit unir tous les Polonais lucides: l'amour de la patrie, la nécessité de consolider une indépendance conquise après tant d'efforts, et le respect de l'Etat, fondement le plus solide d'une entente véritable.
Nous sommes un Etat souverain.
Nous sommes obligés de désamorcer cette crise et d'éliminer le danger par nos propres moyens. L'histoire ne pardonnerait pas à la génération actuelle de ne pas mettre à profit cette possibilité. Nous devons aussi mettre un terme à la dégradation des positions internationales de notre pays.
En ce moment difficile, je m'adresse à nos alliés et amis socialis­tes. Nous apprécions hautement la confiance et l'aide permanente qu'ils nous accordent. L'union polono-­soviétique est et demeure la pierre angulaire des intérêts de l'Etat polo­nais, la garantie que nos frontières sont inviolables. La Pologne est et demeure un maillon sûr du traité de Varsovie, membre de la communauté socialiste.
Je m'adresse aussi à nos partenaires d'autres pays, avec lesquels nous vou­lons débloquer de bons et amicaux rapports. Je m'adresse à l'ensemble de l'opinion internationale pour qu'elle comprenne que la Pologne est dans des conditions exceptionnelles, pour qu'elle comprenne qu'il nous a fallu prendre des mesures exceptionnelles . Nos décisions ne menacent personne, leur seul but est d'éliminer le danger intérieur. En agissant de la sorte, nous éliminons d'un même coup une menace pour la paix et la coopération internationale. Nous respecterons les traités et les accords conclus. Nous voulons que le nom de « Pologne» soit entendu avec respect et sympathie en Europe et dans le monde entier.
Qu'aucune goutte de sang polonais ne soit versée dans ce pays martyr, qui a connu tant de défaites et de souf­frances ! Conjuguons nos efforts pour chasser le spectre de la guerre civile ! Construisons un pont et non pas des barricades ! »


Les intertitres sont de la rédaction de « l'Humanité ».

 
Les caractères mis en gras sont de moi-même.
 
RoRo