mardi 24 mars 2009

Belgique - La situation des sans-papiers - Occupations et grève de la faim

 

Sent: Tuesday, March 24, 2009 8:06 PM
Subject: Belgique - La situation des sans-papiers - Occupations et grève de la faim


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From: rchabert [mailto:rchabert@wanadoo.fr] - Sent: Tuesday, March 24, 2009 1:53 PM - To: "Undisclosed-Recipient:;"@orange.fr
Subject: Fw: [romain : paix_socialisme_communisme] Situation occupations

 

Original Message ----- From: Sarah Meesters - Sent: Tuesday, March 24, 2009 11:08 AM - Subject: [romain : paix_socialisme_communisme] Situation occupations

 

Belgique - La situation des sans-papiers - Occupations et grève de la faim.

Comment une nouvelle fois en est-on arrivé là?  Un compte-rendu du 4 novembre 2008 à aujourd'hui par des occupants et de leurs proches, lundi 23 mars 2009 - Pour leur écrire, voici leur courriel : solidariteoccupation@yahoo.fr

 

Depuis le 27 février, les 450 occupants du hall des sports de l'ULB ont entamé une grève de la faim.  Ils demandent leur régularisation.  Comment une nouvelle fois en est-on arrivé là?

 

 

Le 4 novembre dernier, ces personnes sans papier commençaient à occuper, avec l'UDEP (Union de Défense des Sans-papiers), un bâtiment inutilisé appartenant à Electrabel, situé chaussée d'Ixelles.  Pendant deux semaines, les occupants ont travaillé à l'organisation: vie quotidienne, première manifestation, rencontre avec les voisins...  Cependant, un événement particulier va permettre aux autorités de justifier l'expulsion: un début d'incendie, de nature douteuse, a eu lieu.  Dans les jours suivants, la décision de justice en faveur du propriétaire, à laquelle s'ajoute un rapport des pompiers mettant en évidence les risques au niveau de la sécurité, fait dire au bourgmestre qu'il n'a que le choix d'expulser les occupants.

 

Le 18 novembre, tôt le matin, la police, bien préparée (nombreux hommes, bonne connaissance du bâtiment, arrivée des forces par plusieurs endroits simultanément), commence à expulser les occupants du bâtiment.  À la résistance passive d'une bonne partie des occupants (restés assis en se tenant mutuellement le bras) est opposée une réponse policière violente (coups, insultes, arrestations).  Plus d'une vingtaine de personnes ont alors été embarqués dans une fourgonnette.  Seule la résistance des soutiens arrivés rapidement sur place a pu empêcher le départ du véhicule (vers le commissariat... puis vers le centre fermé?).

 

Après une journée d'hiver à errer dans les rues d'Ixelles, les occupants trouvent refuge pour la nuit dans le hall des sports de l'ULB.  La première réaction des autorités de l'ULB est négative.  Après avoir exprimé son refus d'une occupation dans ses locaux, l'ULB va laisser au groupe un délai pour quitter les lieux (une nuit, puis 48 heures, puis un week-end), puis faire la proposition honteuse de laisser les sans-papiers occuper la Jefke (le hangar servant aux guindailles étudiantes).  Finalement, lors de son CA du 24 novembre, l'ULB va décider de "tolérer" l'occupation de son hall des sports, de manière temporaire.  Entre l'arrivée des occupants et cette décision de l'ULB, la mobilisation des occupants et des soutiens a été permanente pour faire accepter cette présence.

L'ULB s'engage aussi à sensibiliser les autres universités sur la problématique des personnes sans-papiers, dans l'objectif, entre autres, que ces universités acceptent en leur sein d'autres occupations, permettant de désengorger le hall des sports.

 

De  nouveau, les occupants s'organisent: vie quotidienne, actions, préparation de dossiers avec les avocats (important pour les clandestins)...  Dès le début du mois de décembre, une nouvelle occupation s'ouvre à la VUB, constituée d'occupants du hall des sports.  En janvier, c'est l'UCL qui accueille un groupe d'occupants dans ses locaux.

       Aussi simultanément le 20, un autre groupe de 150 personnes organisées en tant que Mouvement des Travailleurs Sans-papiers (MTSP) s'installe dans l''église du Béguinage.

Fin janvier, le mouvement des occupations s'est donc propagé sur trois campus: ULB, VUB, UCL. Par ailleurs, dans les autres universités, ainsi que dans plusieurs hautes écoles, des comités de soutiens se constituent pour défendre la cause et éventuellement accueillir également une occupation dans leurs locaux.  Pendant ce temps, les occupants mènent toute une série d'actions: prise de contacts avec les différents partis de la majorité, rencontres, manifestations devant les locaux de la ministre Turtelboom, du CD&V, du VLD ou encore du MR.  Le groupe rend ensuite les dossiers de tous les occupants et attend une réponse de la ministre pour le 13 février.  Après toutes les rencontres et actions menées, les occupants attendent au moins une réponse sur les avancées concernant la circulaire ou sur la régularisation de leurs dossiers.

Le 13 février, les occupants et leurs soutiens (UDEP, CAS, étudiants des universités et hautes écoles...) se rendent en cortège au bureau de la ministre Turtelboom.  Une délégation est reçue par un représentant de la ministre.  Aucune avancée positive n'est mise en avant.  La délégation s'entend dire qu'il n'y aura pas de réponse positive à cette remise collective de dossiers de régulation.  Une fois de plus, l'action politique et citoyenne des sans-papiers pour leurs droits est "récompensée" par l'indifférence et le mépris.  Les occupants sont déçus et voient les perspectives d'action se réduire.

 

Quelques jours plus tard, les occupants de la VUB commencent une grève de la faim.  Le groupe de la VUB occupe un parking (béton, pas de fenêtres, chauffages au gaz...) et est entouré par très peu de soutien (une petite dizaine de personnes maximum).

Le vendredi 27 février, une majorité des occupants de l'ULB, n'entrevoyant plus non plus d'autre perspective, décide également d'entamer une grève de la faim.  Le groupe est constitué de 450 personnes.

 

Les autorités de l'ULB ont toujours affirmé leur refus d'une grève de la faim (malgré celle qui a eu lieu en ses murs dans la précédente occupation des locaux de l'ULB, entre juillet et septembre 2008).  Dès les premières rumeurs de grève de la faim, le Comité de liaison (composé de membres des corps académique, scientifique, étudiant, des services administratifs, et mandaté par le CA de l'ULB pour s'occuper des relations avec les occupants) explique aux occupants sa position, son refus de la grève.  Il se déclare en grande difficulté pour continuer son action (contacts avec les autres universités, actions lors de la journée du 18 mars, date anniversaire de l'accord de gouvernement...).  La majorité des occupants décide de continuer son action, et le vendredi 6 mars, le Comité de liaison, se considérant dans l'impossibilité de gérer cette situation, remet son mandat.  La possibilité d'une expulsion ("évacuation sanitaire") est alors envisagée.  Cette nouvelle expulsion serait catastrophique, tant pour le mouvement qui s'en trouverait brisé, que pour les situations personnelles des occupants (après plus de 4 mois d'occupation, beaucoup n'ont plus ni travail ni logement).  Depuis lors, des membres de Bruxelles Laïque assurent la médiation entre les occupants et l'ULB, pour favoriser la reprise du dialogue.

 

À la demande d'occupants non-grévistes, les autorités de l'ULB vont s'activer pour trouver de nouveaux locaux où les personnes ne désirant pas faire la grève de la faim peuvent continuer à occuper.

Le lundi 09 mars, les personnes qui ne souhaitent pas faire la grève sont invitées à déménager dans le (petit) hall des sports des Facultés Universitaire de Saint-Louis. Le local peut accueillir 60 personnes.  Pour ceux qui n'ont pas trouvé de place à Saint-Louis et auxquels les occupants de l'ULB refusent maintenant l'entrée, d'autres démarches sont effectuées.  Pour ces personnes, une nouvelle occupation s'est ouverte aux FUNDP de Namur dès jeudi 19 mars après-midi.

 

Seule la mobilisation massive des personnes solidaires de la cause des sans-papiers (qui défendent les droits inaliénables de tout être humain) peut permettre une évolution de la situation actuelle, inacceptable.

 

Des occupants et leurs proches

Lundi 23 mars 2009

CONTACT :  solidariteoccupation@yahoo.fr