Un déficit dans les caisses de l'État ?
Le vice-gouverneur Coene (Banque Nationale) tire la sonnette d'alarme : " S'il ne se passe rien, nous fonçons cette année vers un déficit budgétaire de 1 à 1,75 milliards. Et, l'an prochain, de 2,8 à 3,5 milliards. " Son message ? Le même que celui de la FEB et du gouvernement Leterme : " Il n'y aura pas de marge pour des augmentations du pouvoir d'achat. "
BASF, Fortis, Suez... les principaux goinfres du budget
Depuis 2006, existe pour les entreprises le système de la déduction de l'intérêt notionnel. Il permet aux entreprises d'éviter un beau paquet d'impôts. Le Service public fédéral Finances écrit qu'en 2006, quelque 157.605 entreprises belges ont pu déduire toutes ensemble 6 milliards d'euros d'intérêts notionnels et, de ce fait, payer 2 milliards d'impôts en moins. Ce sont surtout les 25 plus grosses entreprises, qui se taillent la part du lion. Cette seule année, Fortis et BASF ont mis en poche une déduction fiscale de 1 milliard d'euros !
Le président Cortebeeck de la CSC réagit à juste titre : " Pour la déduction de l'intérêt notionnel, il y a manifestement de la place, tout comme pour les réductions des charges des entreprises. Entre-temps, des tas de bas revenus sont dans les difficultés. "
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Le gouvernement Leterme balaie les revendications syndicales
avec le sourire et donne un acompte de 24 euros... par an
Chaque mois, vous payez un précompte d'entreprise sur votre salaire. Souvent, on vous retient trop et vous le récupérez un an plus tard, lors du solde. La CSC a demandé qu'on retienne moins de précompte d'entreprise, 30 euros par mois. Donc, il ne s'agit pas d'une véritable réduction d'impôt ni d'une vraie augmentation du pouvoir d'achat. Eh bien, même cette demande pourtant très modérée, le gouvernement Leterme l'a balayée en rigolant. Il daigne " accorder " 24 euros... par an. Il ne veut rien savoir non plus d'une diminution de la TVA sur l'énergie ni de l'instauration de prix maximaux. Rien qu'une toute petite ristourne sur la facture de mazout de chauffage, un petit mouchoir pour arrêter une hémorragie...
La FGTB, le KWB (Ligue des Ouvriers Chrétiens), le PTB et des organisations sociales veulent faire passer la TVA sur l'énergie
de 21 à 6 %
Pour bien des familles, la facture d'énergie pèse en effet très lourd. Et ce, alors que le secteur continue à engranger des tas de pognon. Cette année-ci, le groupe géant de l'énergie, Suez, a déjà réalisé un bénéfice de 3,38 milliards d'euros, soit 14 % de plus que l'an dernier. " Nous devons tenir compte de la situation dans les pays voisins ", prêche le gouvernement. Mais les prix de l'énergie et de l'alimentation ont grimpé plus rapidement en Belgique que partout ailleurs en Europe : en un an, le prix de l'électricité a augmenté de 14,5 %, alors que chez nos proches voisins, il a diminué en moyenne de 3 %.
Les syndicats continuent à réclamer une diminution de la facture d'énergie, des impôts et des coûts des transports. Et, en même temps, " une plus importante contribution des secteurs de l'énergie, qui réalisent des bénéfices exponentiels.
xxxxxxxLire plus : " le KWB et le syndicat général des agriculteurs sont partisans des 6 % "
Attaque patronale contre l'indexation automatique
Le 18 juin, dans une note confidentielle, le VOKA a publié sa stratégie salariale : " Avancées pour la modernisation des conditions salariales et de travail " : maximum une indexation du salaire net par an et avec moins d'automatismes (pas en pour cent). Le patronat compte utiliser cette marge pour introduire des systèmes salariaux flexibles et individualisés, pour diminuer les charges patronales et pour supprimer la cotisation patronale pour la pension complémentaire.
xxxxxxxLire plus: "Document exclusif du VOKA"
100.000 manifestants en juin :
des nouvelles actions de protestation sont nécessaires
Qui reste sourd mérite des baffes. Le gouvernement et les patrons restent sourds aux revendications syndicales les plus élémentaires. " Quand nous voyons que rien ne se passe, il est normal que nos centrales envisagent de mener des actions ", dit le président de la FGTB, De Leeuw. Au début juin, on a été surpris par l'ampleur du mouvement. La combativité des travailleurs n'a pas été tempérée par la promesse de quelques mesurettes. Le 14 octobre, le gouvernement présentera sa nouvelle déclaration gouvernementale devant le Parlement. Il est donc grand temps de faire entendre un signal puissant avant le 14 octobre encore.
Dans l'industrie, le pouvoir d'achat baisse de 2,6 pour cent
Le journal boursier De Tijd (27 août 2008) écrit en toute honnêteté : " Cette année écoulée, les salaires bruts réels des travailleurs masculins dans l'industrie ont baissé de 2,6 %. " (Ces chiffres émanent du Service public fédéral Finances)
Une tendance générale, d'ailleurs, que tous les travailleurs ressentent. Pourquoi cette baisse générale et régulière ? Parce que l'index ne tient pas compte des prix de l'essence et du diesel et qu'il réagit également trop lentement aux hausses des prix. Entre juillet 2007 et juillet 2008, le salaire horaire nominal (exprimé en chiffres) a baissé de 3,3 %.
Pour une solide augmentation brute
dans le prochain accord interprofessionnel (AIP)
" Pas de marge pour les augmentations du pouvoir d'achat ", dit la Banque Nationale. La FEB entend chipoter à l'index via les accords all-in. Les travailleurs vont-ils devoir perdre encore plus que 2,6 % ?
Nous soutenons les revendications légitimes : * Une vraie part du gâteau, pas de miettes et une forte augmentation des salaires bruts en sus de l'index. Au lieu de la camisole de force qu'est la norme salariale maximale, nous proposons une augmentation du salaire brut minimal : Revendication salariale = inflation (index) + productivité Par exemple, avec une inflation de 7 % et une augmentation de la productivité de 3 %, la revendication salariale peut être de 10 % (7 % + 3 %) pour 2 ans. En outre : pas de concurrence salariale entre les pays. * On ne touche pas au salaire ni à l'index : pas d'accords all-in * Des emplois à durée indéterminée au lieu d'intérims et de la flexibilité * Augmentation du salaire minimal (au Luxembourg, il est de 1.503 euros) * Amener le statut ouvrier au niveau de celui des employés * Augmentation de l'intervention patronale dans les frais de transport lire plus: " Formule pour un salaire juste " |