« Dans l'Etat de droit, c'est l'argent qui sert d'arme ».
(le poète hongrois Attila Jozsef aux les années 1930)
Selon un sondage en Hongrie justement si 14 % des gens confirment leur vie plus agréable, 86 % se considèrent perdants par la suite du changement de régime économique et politique. Il y a une forte méfiance sociale contre la privatisation (« c'est l'intérêt des puissants étrangers »), contre l'Union européenne (« notre adhésion a été acceptée pour saisir le marché »), contre le pluralisme (« bagarre permanente parmi les partis politiques »).
« Avant nous étions en sécurité », « le niveau de vie et le pouvoir d'achat sont plus importants que les droits de liberté démocratiques ». Et les gens disent maintenant que l'ancien régime était meilleur, plus juste et plus humain, il y avait du travail avec réputation, les contrastes sociaux n'étaient pas significatifs et les pauvres avaient plus de possibilité de s'en sortir.
Au moment des changements politiques on ne pensait pas au capitalisme dans sa réalité, seulement à un « Etat social » à la suédoise ; on ne parlait pas du chômage mais de « la fermeture des usines non rentables » ; la présente pauvreté grandissante, les problèmes sociaux ne donnaient pas à réfléchir parce qu' « en Europe tout ira mieux ! ».
Cette Europe à nos regards était fort sociale et solidaire, avec beaucoup de droits ouvriers, syndicaux. Où sont-ils maintenant?
Les nouveaux conservateurs et les socialistes (surtout avec l'organisation des anciens « apparatchiks ») ont tout privatisé, fermé, liquidé. Ce qui c'est passé : fini la grande industrie, la métallurgie, les mines. Pour les millions il n'y a subitement plus de travail, plus de place dans la société. Parmi les chômeurs il se trouve le peuple des Tziganes dont plus de 80 % vivent dans la misère absolue, pratiquement sans revenu en bas de l'échelle sociale Les coopératives agricoles ont été démolis « à coup de marteau », les exploitations les plus petites occupent des parcelles de faible surfaces, qui leur ne permettent qu'à peine survivre par autoconsommation. Avec la restriction de services publics, les écoles rurales, les lignes de voie ferrée, les cabinets médicaux sont en voie de disparition, les municipalités tombent en faillite.
L'Acte unique et Maastricht, c'est l'augmentation galopante de la pauvreté, du chômage, des emplois précaires, les fermetures d'entreprises et des ventes des biens de l'Etat.
A l'époque de la crise sociale comme maintenant en Hongrie il apparait toujours l'extrême droite. Les critères du traité de Maastricht, sa convergence, sa libre circulation du capital ont ajouté leur part à la pression des salaires, au chômage, au travail en noir, ceux qui sont le milieu nutritif du néo-fascisme. Les groupes paramilitaires aux idées noires sont devenus légales par la suite de libéralisme sans frêne, ils peuvent faire les démonstrations en uniforme, menacer, prononcer publiquement les slogans chauvinistes, antisémites et antitziganes. Cette couche de la petite bourgeoisie est bien encouragée par les conservateurs, le clergé, soutenus financièrement aussi par le capital.
La classe ouvrière de l'Europe de l'Est est asservie beaucoup plus que celles des pays riches. La classe ouvrière est morcelée, sporadique, déchiquetée et politiquement apathique. Elle est fragmentée et la liquidation de la grande industrie l'atomisée ou la divisée en groupes divers (les salariés en concurrence à cause de la délocation, travailleurs ordinateurisés, travailleurs à temps partiel, à domicile, télé-travailleurs, chômeurs, immigrés, underclass, travailleurs séparés au réseau de l'entreprise multinationale, etc.) qui sont facilement excitables les uns contre les autres. Les syndicats perdaient leurs poids déjà aux moments du changements politique et sont toujours endormis, intimidés. Les patrons ne veulent même pas entendre du syndicat, parfois il doit se construire dans la clandestinité. Le côde du travail est transformé mille fois, il est sans respect, il ne sert plus comme garantie...
Tout les acquis arrachés vont disparaître en vitesse.
Lorsque la délégation des milititants européens était reçue chez la Commission le 12 septembre, son représentant a essayé de jouer sur le différend Est-Ouest. Comme si ces jugements étaient l'intérêt des ouvriers de l'Est! Comme si ces ouvriers n'étaient pas dans une situation honteuse ayant accepté par le besoin la moitié du salaire minimal d'un ouvrier allemand ! Et comme si toute la libre circulation de ci et de ça étaient inventée carrément pour la classe laborieuse et pas pour le capital. Divida et impera !
Cette occasion-ci ce représentant de la Commission a déclaré également que la Commission ne peut rien faire, la Cour décide indépendamment en interprétant les traités votés par le Conseil. Donc c'est lui-même qu'il nous a donné la solution : retournons aux traités, si les traités sont contre nous, nous devrons nous débarrasser d'eux !
Il est nécessaire de mener le dialogue, de combattre le désastre vers lequel on nous amène et de défendre ce qui peut l'être en toute l'Europe. Il est nécessaire de préciser les causes et les origines de ce désastre pour toute la classe laborieuse du monde.
Ensemble, parce que notre chemin est fort parallèle.
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