samedi 27 septembre 2008

lire dans Solidaire: Il y a 70 ans, le traité de Munich (1 et 2) : Quand les alliés s'inclinaient devant Hitler

 

Sent: Friday, September 26, 2008 11:55 PM
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Il y a 70 ans, le traité de Munich (1) :: Quand les alliés s'inclinaient devant Hitler

Les 29 et 30 septembre 1938 se tenait la Conférence de Munich. France et Angleterre acceptent les exigences d'Hitler et lui abandonne la Tchécoslovaquie. Un premier pas vers la seconde guerre mondiale.

Julien Versteegh

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Le Premier ministre Neville Chamberlain rentrant triomphalement à Londres aux lendemains des accords de Munich, qu'il tient en main. Winston Churchill déclarera : « L'Angleterre avait le choix entre déshonneur et guerre. Elle a choisi le déshonneur, elle aura la guerre ». (Photo archives)

 

La diplomatie a des secrets que le commun des mortels ignore. Les grandes puissances reconnaissent par exemple l'indépendance du Kosovo, mais ignorent celle de l'Osétie. Elles reconnaissent l'indépendance du Timor oriental, mais n'ont que faire du sort des Palestiniens. Et parfois elles s'amusent à dépecer des états indépendants comme l'ex-Yougoslavie. Dans tous les cas, elles ignorent les aspirations des peuples. Elles dominent souvent, se mettent parfois à genoux devant la raison du plus fort.
    Comme en ce mois funeste de septembre 1938. Les deux grandes puissances du moment, France et Angleterre s'apprêtent à succomber aux aspirations de l'Allemagne nazie sur une partie de la Tchécoslovaquie. Les orientations de l'Allemagne sont pourtant des plus claires depuis l'accession d'Hitler au pouvoir en 1933. Les lois antisémites de Nuremberg ont été adoptées en septembre 1935, l'Autriche a été purement et simplement annexée en mars 1938. Au vu et au su de tout le monde et en violation complète des accords qui mirent un terme à la Première guerre mondiale, Hitler réarme l'Allemagne, ne cache pas ses intentions belliqueuses et se prépare à déclencher ce qui deviendra la Seconde guerre mondiale.
En attendant, c'est sur les Sudètes qu'Hitler lorgne. Cette région du nord de la Tchécoslovaquie, frontalière de l'Allemagne, fortement peuplée d'Allemands est au centre d'une crise qui remonte aux lendemains de la Première guerre mondiale.

Jongler avec les peuples

    En 1919, le Traité de Saint-Germain-en-Laye proclame l'indépendance de la Tchécoslovaquie  sur base du principe édicté par le président américain Woodrow Wilson du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». Mais la formation de la Tchécoslovaquie ne tient aucun compte des minorités de Bohèmes, Moravie, Slovaquie, Ruthénie et Silésie et notamment celle des Allemands des Sudètes. Les Tchèques et les Slovaques ne représentent que 50% de la population, les Allemands sont 3 millions sur 15 millions d'habitants, aux côtés des populations juives, polonaises, hongroises, ruthènes ou roms.
Très vite, les représentants des Allemands des Sudètes refusent l'adhésion à la Tchécoslovaquie. L'opposition est latente durant les années 1920 et se développe durant les années 1930. La montée du nazisme en Allemagne favorise l'émergence du mouvement nazi dans les Sudètes avec la création en 1933 par Konrad Henlein d'un Front Patriotique des Allemands des Sudètes qui deviendra le Parti Allemands des Sudètes en 1935.
    L'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie en mars 1938, accentuent les revendications allemandes dans les Sudètes. Hitler pousse au conflit ouvert. La situation est tendue, les armées sont appelées sous les drapeaux pour la première fois depuis la Première guerre mondiale.

Pousser Hitler vers l'est

La France a un traité d'alliance avec la Tchécoslovaquie, mais n'est pas prête à la guerre pas plus que l'Angleterre d'ailleurs.
France et Angleterre poussent à la négociation avec l'Allemagne nazie qui sous les pressions du dirigeant italien Benito Mussolini accepte.
Une conférence se tient donc du 29 au 30 septembre 1938 à Munich et rassemble Édouard Daladier pour la France, Neville Chamberlain pour la Grande-Bretagne, Adolf Hitler pour l'Allemagne et Benito Mussolini pour l'Italie.
Hitler y affirme vouloir défendre les droits des minorités et vouloir libérer les Allemands des Sudètes. Il aspire surtout au contrôle de cette riche région industrielle de Tchécoslovaquie, siège des immenses et modernes usines d'armements Skoda.
    France et Angleterre se plient aux exigences allemandes et acceptent l'annexion des Sudètes par l'Allemagne en échange d'un engagement de l'Allemagne de renoncer dorénavant à toutes revendications territoriales.
Daladier et Chamberlain sont accueillis en héros à Paris et Londres pour avoir sauvé la paix. Mais beaucoup ne s'y trompe pas. Un cadeau vient d'être fait à l'Allemagne nazie. Le futur Premier ministre britannique, Winston Churchill déclarera à propose des accords de Munich : « L'Angleterre avait le choix entre déshonneur et guerre. Elle a choisi le déshonneur, elle aura la guerre ». Et de fait, quelques mois plus tard, Hitler rompt sa promesse et envahit la Tchéquie en mars 1939, la Slovaquie devenant un état indépendant dans le giron allemand. Suivra l'invasion de la Pologne qui plongera l'Europe dans la guerre. En attendant, les puissances européennes ont retourné Hitler vers l'est et l'immense Union soviétique.

Il y a 70 ans, le traité de Munich (2) :: Pousser Hitler à la guerre contre l'Union Soviétique

En abandonnant la Tchécoslovaquie à Hitler, France et Allemagne espèrent secrètement le pousser à la guerre contre l'Union soviétique.

Julien Versteegh

De gauche à droite, le Premier ministre Neville Chamberlain, Adolf Hitler et Edouard Dalladier, président du Conseil français, lors des accords de Munich. France et Angleterre ont donné la Tchécoslovaquie à l'Allemagne. (Photo archives)

L'URSS est la grande absente des accords de Munich. Non pas parce qu'elle ne veut pas y participer mais bien parce qu'elle n'y est pas invitée. C'est que l'URSS perçoit trop bien le danger nazi et a proposé à de nombreuses reprises une alliance antifasciste avec la France et l'Angleterre, alliance toujours repoussée.
    Car la France et l'Angleterre ont d'autres desseins secrets : pousser l'Allemagne à une guerre vers l'est et donc l'Union Soviétique. L'Union Soviétique perçoit ce plan qui devient plus clair aux lendemains des Accords de Munich. L'URSS constate avec Munich que France et Angleterre sont prêtes à sacrifier un allié aux exigences nazies et craint qu'elles ne fassent pareil avec l'URSS en encourageant Hitler à une expansion à l'est.
    L'URSS tentera en vain de venir en aide à la Tchécoslovaquie mais devant le refus de la Pologne de laisser son territoire être traversé par les troupes soviétiques, l'URSS du se résigner à l'annexion. Ce sentiment de complaisance des alliés occidentaux face aux nazis est renforcé en décembre 1938 lorsque le gouvernement français, en la personne du Ministre des affaires étrangères Georges Bonnet, signe un traité de non-agression avec l'Allemagne. Anticommuniste, Georges Bonnet rejette l'idée d'une alliance avec les Soviétiques et mettra en œuvre une politique d'apaisement avec l'Allemagne nazie.
Tous ces indices poussèrent l'URSS à prendre les devants et à signer en 1939 un Pacte de non-agression avec l'Allemagne, connu sous le non de Pacte germano-soviétique, mais ceci est une autre histoire.



 

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