Salaires :: Document exclusif de lorganisation patronale flamande VOKA
Un vent favorable a amené à la rédaction de Solidaire un document confidentiel explosif de lorganisation patronale VOKA. Extraits et commentaires.
Intitulé « Brèches dans la modernisation des salaires et conditions de travail », ce document daté du 18 juin 2008 est la plateforme du patronat flamand dans les prochains mois. Débarrassé dun langage aseptisé, il expose sans fard la stratégie patronale.
1. Une indexation maximum une fois par an
Le VOKA avance à linstar de la Fédération des Entreprises Belges (FEB) sa volonté de rattraper le prétendu retard salarial sur les pays concurrents. Il avance aussi sa volonté dintroduire les mécanismes daccords salariaux « all-in », cest-à-dire un plafond absolu pour les augmentations salariales, index compris.
Limitation supplémentaire, le VOKA exige que « les poussées temporaires de linflation ne soient pas transformées en augmentations salariales permanentes ». Et propose « dappliquer par exemple une moyenne annuelle ». Fini lindexation qui suit le cours de linflation. Il faudra attendre au moins un an avant de voir son salaire augmenté
2. Une indexation non-automatique et variable
Mais il ajoute : « Dans la norme salariale, le pouvoir dachat est garanti par lindexation. Et bien, augmentons les degrés de liberté et réduisons les automatismes. » (page 7)
Lindexation est « garantie » mais elle sera moins automatique et plus variable. Autrement dit, il ny a plus dindexation automatique de tous les salaires.
3. Une indexation en euros pas en pourcentage
3. Une indexation en euros pas en pourcentage
« De cette manière, il sera possible pour certains niveaux salariaux d’exprimer l’index en centimes (et non plus en pour cent). Le solde reviendra aux employés concernés. Il sera ainsi possible de créer dans la norme salariale (…) une marge permettant de rémunérer les employés concernés de manière différenciée et plus variable. »
4. Une augmentation individuelle « accordée à la tête du client »
« Si la réforme de l’index est réalisée, les entreprises disposeront d’une plus grande marge pour récompenser les prestations individuelles ou la compétitivité. »
« Une dynamique salariale basée sur des automatismes (index, barèmes d’âge...) est peu incitative. »
5. Pour une indexation en net, pas en brut. Moins d’argent pour l’État.
Contre l’indexation brute mais pour une indexation nette des salaires « des augmentations nettes contre des coûts bruts modérés ». Le VOKA justifie cette proposition en proposant de limiter fortement les dépenses publiques (et donc des services publics) : « Un coin salarial marginal permettant à la fonction publique de mettre 2/3 en poche n’est vraiment pas stimulant (…) Il faut absolument supprimer les prélèvements publics. »
6. Pour stimuler les pensions privées, contre les pensions publiques
« Il est déjà possible de refluer une partie des prélèvements publics en supprimant la cotisation spéciale de 8,86% sur la cotisation patronale pour la pension complémentaire. De cette manière, on pourra encourager davantage la démocratisation de la constitution d’une pension complémentaire. »