dimanche 14 septembre 2008

s1 Ce que fut l'immigration italienne en Belgique...

Ce que fut l'immigration italienne en Belgique...

«Les patrons des charbonnages nous attendaient. Il n'y avait pas d'interprète, tout le monde criait les noms des charbonnages: 'Bacnure, Wérister, Herstal, Espérance...' J'ai levé la main en entendant le mot 'espérance'1.

Alice Bernard
14-06-2006

Dès leur arrivée en Belgique, les travailleurs italiens sont littéralement entassés dans des anciens baraquements militaires (tout juste évacués par les prisonniers allemands). Les conditions d'hygiène sont déplorables, les conditions de travail sont très dures. (Photo archives)

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«Espérance, cela voulait dire 'espoir' en Italien. C'est vers ce charbonnage-là que je suis parti», raconte un ancien mineur italien. Après la guerre, la Belgique a besoin de pouvoir extraire beaucoup de charbon, principale source d'énergie à l'époque. Le 23 juin 1946, elle signe avec l'Italie l'accord «minatori-carbone»: des hommes contre du charbon. Cet accord marque le début d'une immigration massive. Cinquante mille travailleurs italiens seront «importés» en Belgique, en échange de sacs de charbon, dont le tonnage varie en fonction des résultats de la production.

En Italie, après la guerre, les couches les plus populaires sont au bord de la famine. Le Parti communiste, fort de son expérience dans la Résistance antifasciste, dirige pas mal de révoltes sociales. Pour éviter d'être renversés, les riches et leur gouvernement voient l'émigration comme une «soupape». Ce n'est donc pas toujours par choix que des milliers de jeunes travailleurs embarquent dans les trains vers le nord.

L'arrivée et l'installation en Belgique sont pénibles. Les travailleurs sont littéralement entassés dans d'anciens baraquements militaires (tout juste évacués par les prisonniers allemands) (note de RoRo:, en 1957, j' ai commencé à travailler, à l'âge de 17 ans et à la sortie de l'école, comme employé aux Ets Camille Goffaux à Morlanwelz-Etoile, rue des Ateliers. J' ai encore connu cette situation: les familles italiennes, encasernées dans des baraquements en bois, dans des conditions de voirie et d'hygiène plus que déplorables, juste à côté, qui avaient servi à l'immigration polonaise, à l' emprisonnement de prisonniers de guerre soviétiques destinés à travailler dans les charbonnages et ensuite aux prisonniers de guerre allemands à la Libération). où les conditions d'hygiène sont déplorables, les conditions de travail sont très dures. La cohabitation avec la population belge n'est pas facile au début. Les Italiens, qui, à la fois par ignorance et nécessité, acceptent des salaires au rabais, sont considérés comme des concurrents. Beaucoup se souviennent encore d'avoir été traités de «macaroni». Mais peu à peu, les nouveaux arrivés participent aux luttes sociales, pour faire reconnaître la silicose comme maladie professionnelle, contre les fermetures dès la fin des années soixante, puis plus tard dans les autres secteurs de l'économie. Aux côtés des travailleurs belges, espagnols, polonais, yougoslaves et, plus tard, marocains, turcs, africains. Des luttes qui ont permis et permettent encore d'améliorer le sort de tous les travailleurs.

Petit à petit aussi, les familles se regroupent, se mélangent, s'agrandissent, La communauté italienne s'installe, s'intègre dans les bassins miniers puis industriels, et transmet peu à peu une part d'elle-même. 

1 Témoignage recueilli par Giovanni Lentini et cité dans Siamo tutti neri!, (Nous sommes tous noirs) un dossier réalisé par l'Institut d'Histoire ouvrière, économique et sociale, de Seraing www.ihoes.be

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