lundi 12 octobre 2009

(Crer-News-2) COMMUNIQUE CRER

 

From: Crer
Sent: Thursday, October 01, 2009 11:51 AM
To: CRER
Cc: Udep
Subject: (Crer-News-2) COMMUNIQUE CRER

COMMUNIQUE CRER

Turtelboom au Ministère de l'Intérieur c'est comme un éléphant dans un magasin de porcelaine: tout en force, rien dans la finesse et la réflexion !


Depuis ce lundi 28 septembre vers 22h la police de Bruxelles, aidée en cela par ses fidèles serviteurs de l'Office des étrangers, a enfin mis fin aux problèmes de l'insécurité (vols en bande rue Neuve, pickpockets gare du Midi, vente de cartes SIM volées, drogue) à Bruxelles !

Et tout cela en quelques heures seulement ! Il aura suffit d'une centaine de policiers pour encercler l'avenue de Stalingrad et procéder à l'arrestation d'une cinquantaine de personnes, en majorité des sans-papiers d'origine algérienne qui ont été emmenés au commissariat afin d'y être identifiés par le biais de leurs empreintes digitales.
Sous le pompeux nom d' « opération policière », il s'agissait pourtant bel et bien d'une RAFLE qui, selon le dictionnaire Larousse, est une "opération policière exécutée à l'improviste dans un lieu suspect, en vue d'appréhender les personnes qui s'y trouvent et de vérifier leur identité". Mais le mot « rafle » ne présente pas bien, il comporte  cette connotation négative qui rappelle les heures les plus sombres de notre histoire.

Cette « opération policière », donc, bien qu'elle se soit effectuée dans l'indifférence médiatique générale, aurait cependant réussi à rendre à la police de Bruxelles toute sa fierté : oui, elle peut encore effectuer sa mission de contrôle des personnes et, non, il n'y a pas de zone de non-droit à Bruxelles !


Ce que l'histoire ne nous dit pas c'est ce qu'il est advenu des personnes sans-papiers arrêtées. Ont-elles été dirigées vers un centre fermé ou ont-elles reçu un ordre de quitter le territoire et été remises en liberté ?

Dans un cas comme dans l'autre, soit il y aura trop de monde en centre fermé, soit les personnes arrêtées ont été relâchées et on se demande alors à quoi a servi cette opération !

Derrière cette volonté de « nettoyer » un quartier de sa criminalité, il est important de se souvenir de la circulaire de Mme Turtelboom, du temps où elle travaillait dur à l'Immigration, qui incitait à la délation ; il faut se souvenir des crédits débloqués par l'état fédéral pour la création de nouveaux centres fermés (11millions d'eur) et se poser la question : vise-t-on vraiment la criminalité ou est-ce un moyen détourné pour stigmatiser encore les sans-papiers ? Il est clair que l'association « criminels » et « sans-papiers » risque de faire un dangereux amalgame dans l'esprit des citoyens !

Avant de se voir accuser de tous les crimes et délits du code pénal, les milliers de sans-papiers de ce pays aimeraient que l'on se penche, sérieusement pour une fois, sur les vraies raisons de leur présence ici : pillage des ressources du Sud par le Nord et exploitation, sans limite et dans l'impunité, de leur force de travail.
Mais pour cela il faudrait mobiliser bien plus qu'une centaine de policiers et quelques gyrophares, et ce n'est pas un quartier qu'il faudrait « nettoyer » !


Réjouissons-nous ! Vraiment ?




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