mercredi 14 octobre 2009

Le pacte germano-soviétique

 
 
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Le pacte germano-soviétique (ou Pacte Molotov-Ribbentrop) est un traité de non-agression entre l'URSS et l'Allemagne, comportant des closes territoriales et économiques . Une clause secrète prévoit le partage de la Pologne en zones d'influence allemande et soviétique, la limite passant par les fleuves Narew, Vistule et San. Le pacte fut signé le 23 août 1939 au Kremlin.

Approche historique

Grâce à  certains ouvrages, rédigés entre autres par des soviétiques, mais aussi par des auteurs contemporains, on peut penser que l'Allemagne nazie aurait eu la possibilité d'occuper tout le territoire polonais, et éventuellement d'obtenir un droit de passage sur les pays baltes et la Finlande. Un assaut contre l'Union Soviétique aurait alors permis la prise de Moscou et de Leningrad en quelques semaines, l'Europe serait alors tombée beaucoup plus aisément entre les mains des pays fascistes.

Les négociations avec la France et le Royaume Uni pour pousser la Pologne à accepter l'aide soviétique fut un échec, embourbée par la diplomatie française. De plus, en 1937 l'URSS, ruinée par la Révolution (non pas que la Révolution ait ruiné la Russie mais plutôt que les combats que durent mener les bolchéviks contre la bourgeoisie et les féodaux furent assez éprouvants), par des conditions climatiques défavorables et par les guerres contre les blancs et les forces françaises et anglaises, avec une armée affaiblie

 

 

par les troubles politiques est très loin de disposer d'un arsenal suffisamment puissant pour repousser Hitler. Dans l'éventualité d'une guerre avec l'Allemagne, l'aide française et anglaise aurait été probablement inexistante, comme l'a montré l'absence de réaction à la remilitarisation de la Rhénanie et à l'invasion de la Pologne par l'Allemagne. Les craintes de Staline furent confirmées par la conférence de Munich, qui vit l'annexion de la Tchécoslovaquie, démocratie bourgeoise, forte d'un potentiel industriel et militaire non négligeable. Seuls 75 députés votent contre les accords de Munich. Parce que le PCF dénonça Munich, certains hommes politiques voulurent l'interdire. N'oublions pas non plus qu'en 1920 la Pologne annexa une petite partie de la Russie, à  l'aide de militaires français comme Weygand. C'est exactement cette partie de la Pologne qui sera reprise par la Russie soviétique.

Le 23 août 1939 Staline annonce au politburo son intention de signer un pacte de non-agression avec l'Allemagne. Trois jours plus tard le pacte est signé au Kremlin, pour une durée de dix ans, par les ministres des affaires étrangères Joachim von Ribbentrop (Allemagne) et  Molotov (URSS).

« Les hautes parties contractantes s'engagent à s'abstenir de tout acte de violence, de toute agression, de toute attaque l'une contre l'autre, soit individuellement, soit conjointement avec d'autres puissances ».

Le pacte permit donc à l'URSS de gagner du temps pour construire une armée puissante en convertissant rapidement l'industrie lourde en une industrie de guerre et d'améliorer sa position stratégique sur l'Allemagne nazie. Staline profita du front unique pour attaquer la Finlande, annexer les pays baltes et envahir la Roumanie. De plus, on peut penser que la chute rapide de la France, considérée jusqu'alors comme la première puissance militaire, fut totalement inattendue, et qu'une résistance puissante aurait permis d'améliorer encore les dispositifs militaires, mais aussi de combattre une Allemagne d'avantage affaiblie.

Des lectures sur le sujet

  • Lettre ouverte à Léon Blum, par André Marty, publié dans les cahiers du bolchevisme second semestre 39 - Janvier 40. Position du PCF entre septembre 39 et janvier 40

  • Un article de D. Ramez, On reste perplexe.

  • Le livre de Gacon (and co.) La vérité sur 1939.

  • Les fils de la Nuit d'Ouzoulias, pour la version P"C"F des années 70.

  • Travail d'Annie Lacroix-Riz (par exemple son article publié dans le Monde Diplomatique). Notamment deux ouvrages : Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, Paris, Armand Collin, 2006, 671 p. De Munich à Vichy, l'assassinat de la 3e République, 1938-1940, Paris, Armand Collin, 2008, 408 p.

  • Paul Marie de la Gorce, 39-45 une guerre inconnue.